jeudi 31 décembre 2009

Un sommet mais toujours pas de chemin...

Le choix de prendre position avant que les choses n'arrivent, avant que les événements ne se produisent est une habitude de ma démarche. Je sais que cette idée paraît naturelle à tout nos contemporains mais ne va pas de soi pour la plupart des membres en charge de la gestion internes et autres élus des différents partis en exercice. On ne peut pas se partager le gâteau et prendre des risques ! Ce calcul à court terme, je continue en 2010 à le dénoncer de façon systématique.

La prise de position est un risque, une occasion d'affronter ses idées au monde et de se voir désavouer ou encenser à tort ou à raison. J'ai pu constater combien il est confortable pour quelques uns de se positionner systématiquement du coté de la pensée dominante et combien les mêmes qui appellent à se déterminer peuvent apporter leur soutien à ces mêmes décideurs insipides et sans saveurs.

Les militants ont les dirigeants qu'ils méritent puisqu'ils les désignent. C'est la même chose pour les pays. En désignant des dirigeants aussi peu convaincus de la nécessité d'une Europe forte et cohérente nous ne pouvons nous attendre à des décisions d'envergure par ces mêmes hommes qui en manquent cruellement.

C'est pour cette raison que j'aurais aimé être désavoué par les décisions de Copenhague. Car une prise de décision ambitieuse nous aurait montré que l'Amérique n'est pas dépendante des fonds chinois qui ont renfloué son économie, que l'Europe est une réalité politique prenant un second souffle dans son ambition et que les pays autrefois du Tiers Monde, aujourd'hui en développement, mais toujours dans la merde, avaient un espoir à offrir à leur population en tissant de nouvelles relations avec leurs anciens colonisateurs.

Pour résumer, un désaveu de mon analyse sur le sommet de Copenhague m'aurait convaincu que nous étions rentrés dans le XXIème siècle. Mais le Xxème siècle lui non plus ne se voit pas vieillir, il croit qu'il existe encore. Il continue à nous brider pour ne pas donner la place à son successeur. Mais celui-ci attend car il sait que les 2 prochaines années lui donneront les moyens de s'exprimer. Il nous reste à choisir la façon dont se fera cette arrivée.

lundi 7 décembre 2009

Un sommet ? Et quel chemin ?

Le sommet de Copenhague ne changera pas notre monde. Cet espoir qui fait les gros titres de l'ensemble de la presse mondiale est vain. Quelque soit les interprétations nationales et partisanes pour montrer la valeur de leur champion, ce sommet n'est pas le début, dans le meilleur des cas il serait une fin mais il ne sera même pas cela.

Le modèle néo-libéral s'effondre, dans sa chute il n'a pas entrainé la fin de l'idéologie qui le porte. La succession de bulles financières continuera et pour certains les enjeux durables ne sont que spéculations supplémentaires. La fluctuation des prix des céréales est la traduction de ces spéculations et n'est que le sommet de l'iceberg. L'achat de terres cultivables, la main basse sur l"eau par des sociétés privées et des banques.

Le sommet de Copenhague ne mettra pas fin à cette spirale sans fin du modèle néo-libéralisme. La mise en place d'une taxe verte sur les transactions financières ne verra pas le jour à Copenhague. Ce sommet n'a pas de visée sur le prochain millénaire, il n'a même pas l'ambition de voir l'humanité survivre à ce siècle. C'est pour cette raison que je suis aujourd'hui convaincu que les trente millions de chômeurs européens de 2015 n'ont rien à attendre du sommet Copenhague.

Mais nous devons nous rappeler que nous avons une responsabilité envers ces travailleurs. Ils ne l'oublieront pas. La croissance verte, l'égalité hommes-femmes n'ont pas de place dans le système actuel. Ce n'est pas une simple adaptation du système qui est nécessaire. C'est bien plus que cela.



lundi 9 novembre 2009

Reims, un an déjà... (Des contributions aux motions)

Globalement les contributions 2008 convergent vers quelques idées communes : Nous n'avons pas assez travaillé, le contenu idéologique n'est pas adapté aux évolutions de la société et il faut sortir de la personnalisation du pouvoir. Enfin tout le monde rajoute une petite couche sur la nécessaire démocratie interne du Parti Socialiste qui le différencie de cet UMP le petit doigt sur la couture où on ne peut pas parler contre le chef.

Les contributions n'ont pas finies de sécher que les motions sont déjà en préparation. Les contributions sortent avec des signatures d'élus alors qu'aucun militant ne sait comment faire pour avoir son nom sur l'une d'elles, preuve de leur immense ouverture, démonstration de la participation intellectuelle de quelques uns pour le salut de tous. Les grandes manœuvres et les petits arrangements commencent. Le congrès de Reims n'a pas échappé à la volonté de faire de la soupe pour la sacro-sainte unité. Peu importe le goût final, plus l'échéance avance et moins vous avez de soutien, plus les compromis deviennent immangeables et bien difficiles à avaler par la base.

A partir du moment où l'on considère que cela ne peut pas se répéter une fois de plus, il faut dénoncer cette situation dans sa phase lumineuse et dans sa phase plus obscure. On sait déjà qui souhaite aller avec qui, qui veut tuer qui. « Mais ce n'est pas nouveau nous avons toujours fait comme cela » me confiera un militant qui avait sa carte avant que mon père et ma mère ne se connaissent. Il me confiera d'ailleurs plus tard qu'il ne sait plus s'il doit ou non renouveler sa cotisation, il est peut être temps de faire autrement.

Les motions arrivent et les grands débats peuvent commencer. J'ai entendu des élus respectables et respectés, engagés dans le soutien d'une motion, signataires de la première heure, parler en tribune sans connaître le contenu de ce qu'ils défendaient mais en sachant très bien qui ils défendaient. Et surtout nous rappeler à nous militants et surtout à nous les jeunes qu'il faut respecter le résultat démocratique, que la motion qui arrivera en tête est la motion qui servira de pivot d'alignement. La suite prouvera que cela est vrai tant que les autres motions n'ont pas décidé d'aller jusqu'à se renier pour vous faire la peau.

Le vote des motions prend un caractère important car il peut sonner le terme de votre carrière politique au sein d'une fédération. Combien de repas seront organisés, combien de réunions ont lieu en l'absence des militants. La réalité prend des allures de Cour Royale, on se promet des reports de voix, on s'assure de ne pas vexer les uns ou les autres.

J'ai suivi une partie du congrès sur la chaine parlementaire. J'ai regretté que des regroupements ne soient pas organisés pour regarder ensemble les débats. L'idée que nous avons des personnes de qualité au sein du Parti Socialiste se vérifie dans ces moments. Tout le monde s'engage, appelle à la prise de conscience, à la nécessité d'être au-dessus de nos petites querelles internes. Durant deux jours je serais fier d'être socialiste, je découvrirais de jeunes talents. Je ne suis pas à Reims mais je me promet déjà de tout faire pour que le prochain congrès ne ressemble pas à ce défilé de constats d'insuffisance.

Il est enfin temps de voter pour notre premier secrétaire ou première secrétaire. L'heure est grave. On s'active de tous bords pour essayer de sonder les sections. Les coups de téléphone pleuvent. Je suis surpris et je constate le manque absolu de perspicacité lorsque je suis appelé pour voter sur la motion dont je suis signataire et défenseur de la première heure.

Le vote des motions réalisé, le secrétaire national élu, les manœuvres locales vont pouvoir commencer. Il nous faut régler à ce niveau l'incohérence de votes idéologiques : les motions et le vote personnalisé du secrétaire national. Ce mode de décision est paradoxal et l'issue du Congrès de Reims illustre suffisamment cet incohérence.

mardi 3 novembre 2009

Militants ou supporters ?

Les élections internes des listes du Parti Socialiste seront l'occasion de voir les prises en compte réelles et symboliques des votes des militants. Mais cette épreuve n'est pas simplement celle des élus et des décideurs, c'est aussi celle des militants.

Le Parti Socialiste, la social démocratie, les forces de gauche ont encore bien des épreuves à affronter pour prendre un nouveau départ porteur de l'espoir qu'attendent tout ceux qui sont sur le bord de la route. Les élections locales font toucher du doigt le dilemme entre le choix de la personne et le respect de ses convictions profondes. Etre militant c'est aussi savoir freiner, tempérer les ardeurs des uns pour protéger le contenu et les idées. Etre supporter c'est accepter de se renier pour suivre une seule personne.

Les élections internes appartiennent aux militants. Nous porterons la responsabilité de nos audaces ou de nos lâchetés. Le jour de l'échéance le militant se retrouvera face à ses choix, ses incohérences, ses hésitations mais avec la force du collectif pour choisir la voie.

La consultation militante a donné une orientation claire vers le mandat unique. Une aspiration que je partage et que j'encourage depuis mon entrée dans l'action politique et donc bien avant ma prise de carte. Il n'existe aucun argument viable pour justifier le cumul de mandat, à part la volonté de faire vivre l'adage "On rentre en politique pour les autres, on reste pour soi !" Cela n'enlève rien au mérite du travail accompli mais cela limite les possibilités d'encouragement et d'innovation.

Inconsciemment celui qui cumul est celui qui réussit, alors que celui qui refuse le cumul se limite, refuse le succès. Mais il faut plus de force de caractère et d'engagement pour se dépasser soi même et le dépassement commence par ne pas succomber à son égo.

Mon regretté voisin

C'est le hasard de la vie et de l'actualité. Il y a des nouvelles qui vous surprennent et vous donne envie de rentrer à la maison. Comme si la nouvelle concerné un lointain cousin, un parent éloigné dont on apprend la disparition. Ce n'est pas de la tristesse, c'est un sentiment de vide, un manque.

Il y a des nouvelles que l'on croit si improbables que l'on oublie que nous ne sommes que des hommes et des femmes et que nous retournerons poussière. Même le titre d'immortel ne vous met pas à l'abri de la réalité.

Je possède depuis ma formation d'animateur socio-culturel deux livres considérés comme fondamentaux pour les travailleurs sociaux, pour les acteurs politiques, pour les acteurs au sein de la cité : Le Fossé des Générations et Tristes Tropiques. Hannah Arendt et Claude Lévi Strauss. Je ne les ai pas lu pendant 10 ans, par défi, par flemmardise, pour mille raisons dont aucune n'est valable.

La semaine dernière j'ai attaqué Le Fossé des Générations et j'ai découvert la modernité d'une oeuvre qui a plus de 30 ans. Je me suis promis de lire l'oeuvre suivante dans la foulée et ce soir j'apprends que Claude Levi Strauss n'est plus. Celui dont je fut le voisin anonyme depuis mon arrivée en Côte d'Or est parti. Je vous laisse sur un des ses derniers entretiens apprécier la franchise de son constat :



lundi 2 novembre 2009

UMP : Classe, finesse et bon goût - Episode 2



On comprend mieux pourquoi certains ne s'excusent pas. Bien sûr la connaissance sociologique des mouvements des années 60 et 70 sont revus et corrigés sauce Morano. Si à gauche il y a encore un problème Mitterand, Sarkoland a définitivement tourné la page du Gaullisme. Ils sont même en train de réécrire l'histoire.

Il n'y a pas d'erreur, le débat sur l'identité nationale est une démarche électorale. Le ralliement des mouvements de De Villiers et Nihous ne sont pas des opportunités !

vendredi 30 octobre 2009

Reims, un an déjà...

Le Congrès de Reims doit être analysé pour en tirer tous les enseignements de façon à ne pas se retrouver en 2011, donc demain, dans une répétition générale de ce qui n'a pas été le désastre annoncé mais qui ne peut objectivement être qualifié de réussite. Doit on laisser seulement la presse faire ce travail ?
« Pas de majorité. Pas de leader. Pas d'orientation politique. Voilà le désespérant bilan du congrès socialiste qui s'est déroulé ce week-end à Reims. » Le Point - 16 novembre 2008
« Le congrès de Reims n'a pas permis de dénouer la crise qui secoue un PS "hésitant sur son projet, son utilité, son identité, sa stratégie", comme le disait Benoît Hamon dans son discours ce dimanche matin. » 20 minutes – 16 novembre 2008

« Même les cadres du parti ont reconnu que la carte postale que les socialistes ont envoyée aux Français depuis Reims est désolante. « J'ai honte pour le Parti Socialiste », a déclaré devant des militants François Hollande, le premier secrétaire sortant. » 17 novembre 2008 – RMC Info
La préparation d'un congrès commence par l'écriture des contributions. Le congrès a eu lieu en novembre 2008, un an après nous devons en tirer les enseignements, sans accusations mais sans concessions. Au mois de mai 2008, les élections municipales terminées, j'ai naïvement et sincèrement posé la question des modalités de préparation d'un congrès, enthousiasmé par l'idée de nombreuses heures à pouvoir confronter des idées, pousser des raisonnements le plus loin possible et imaginer les impacts de telle ou telle orientation. La réponse fut froide et sans appel : On ne parle pas du congrès aussi tôt dans les sections, il faut éviter tous les sujets de discorde après nos différentes victoires.
L'été n'est pas la période propice aux grands échanges. La vie politique et sociale se met entre parenthèse. Du 15 juillet au 15 aout les pensées se tournent vers les réservations, la mer ou la montagne selon les goûts. Bien sûr cela est possible lorsque vous en avez les moyens mais avec le cumul des mandats, les moyens ne sont pas des problèmes. On fait bien quelques apéros pour refaire le monde mais l'action se sera pour la rentrée. Enfin pour les militants qui croient encore à une démarche démocratique et participative au sein du Parti. Parce que d'autres étages de la fusée sont en pleine action. Dormez camarades, nous pensons pour vous.
Les contributions arrivent enfin. Enfin, elles arrivent surtout pour ceux qui ont déjà un engagement dans tel ou tel club (on ne dit plus courants, donc je me permet le terme club) et qui ont internet. Les autres attendront. Mais les débats dépendent de bien des choses, de la vitalité de la section, de son indépendance, de l'implication de ses militants et des intérêts locaux de quelques uns. On peut même entendre des camarades se féliciter de ne pas avoir d'opinions sur aucune motion. Il faut dire qu'en politique politicienne l'opinion et les convictions sont des choses aléatoires. Pour les militants qui veulent encore croire dans la politique cela a du sens.
Quelle analyse faire de cette partie du fonctionnement de notre Parti ?
La première c'est que des idées aussi complètes et constructives soient elles ne suffisent pas à faire des actions. Les contributions n'ont de sens que dans le partage et dans le débat. Plus les délais de présentation des documents seront limités plus nous serons dans la personnalisation. On ne prévoit pas d'envoi de contributions au mois de juillet pour des motions en septembre, sauf à considérer que tout cela n'est pas une affaire de militants.
La seconde est une proposition : Tous les militants doivent avoir les moyens de contribuer à la réalisation d'une contribution sans dépendre des informations transmises ou non dans la section. Les échéances et les modalités de fonctionnement du congrès de sa phase préparatoire à sa phase finale doivent être connues par tous et faire un peu plus qu'une demi-page dans le bulletin d'information. Avec des coordonnées de personnes contributeurs pour que tous puissent contacter et participer à l'élaboration d'une contribution s'il souhaite le faire.
On reproche aux jeunes militants leur manque d'implication mais comment peut on s'impliquer lorsque tout est déjà ficeler au départ ?



samedi 10 octobre 2009

C quand qu'on va où ?

" Tu ne tiendras pas plus de 6 mois !" C'est sur ces mots d'une camarade ironique mais si proche de la vérité que j'ai quitté le plateau de Lannemezan en me disant que j'allais prendre un peu de distance avec tout cela. Ce blog n'a pas volonté de préparer une candidature mais porte l'idée de partager une réflexion. Une idée si modeste qu'elle en devient ambitieuse. Avec cette nouvelle vie professionnelle, la fin de mon premier mandat électoral, je me voyais retrouver ma liberté, suivre les traces de Candide en préparant mon jardin.

La difficulté à obtenir une ligne internet opérationnelle à la maison justifiait mon silence. Les vidéos que je vous ai laissées montrent que j'ai gardé comme vous un œil sur l'actualité. J'ai ragé, tempêté, je me suis inquiété pour toutes ses personnes touchées par l'injustice du climat, de leur régime politique, de la gestion inhumaine de leur entreprise. Mais je ne trouvais pas le temps d'écrire, je n'avais plus l'envie, à d'autres d'aller au combat.

Ceux qui ont bougé ce sont les membres de cette droite intolérante et implacables, de ce libéralisme borné, qui poursuivent leur course folle et nous mènent dans le mur. Ceux qui ont bougé ce sont les membres de ces collectifs et des ces associations qui essayent de défendre une certaine idée de la France et de l'engagement pour les autres. Mais ceux que je voulais voir bouger sont en train de préparer leur petite place sur une liste départementale maintenant que l'on sait qui est tête de liste. Les partisans de l'immobilisme sont de nouveau à l'action.

Alors non je ne resterais pas 6 mois dans le silence mais c'est la colère d'un militant qui transpirera beaucoup des futures notes de ce blog. C'est l'espoir que la dénonciation des dérives et la proposition seront toujours plus utile que la résignation. C'est une exigence d'action et de comportement que doit porter nos réflexions.

Je vous le dis et je vous demande de poser cette question à chaque membre d'un parti de gauche qui exerce un mandat électoral ou interne : "C quand qu'on va où ?" Parce que nous n'attendrons pas 6 mois de plus !!!

dimanche 4 octobre 2009

Retour sur les élections allemandes


Retour sur les élections en Allemagne et au Portugal
envoyé par lepartidegauche. - L'actualité du moment en vidéo.

Lors de ma rencontre lannemezanaise avec Jean Luc celui-ci m'a encouragé à débattre, contredire en un mot : osez l'ouvrir.

Je partage beaucoup de points de cette analyse et la publication de cette vidéo n'est que la poursuite de mon envie de partage entre personnes de gauche.


mercredi 30 septembre 2009

Oui ! Oui ! Oui !


Harlem Désir : Appel au vote pour la rénovation
envoyé par PartiSocialiste. - L'info internationale vidéo.

Commentaire du 4 Octobre 2009 :
Certains ont peut être trouvé normal mon silence sur le sujet, d'autres se sont ils posé la question, en tout cas il est vrai que mon activité professionnelle et personnelle m'a tenu éloigné du blog et cela me manque. L'actualité politique du Parti, de la France et de l'Europe sont autant de points qui permettait bien des discussions et des réflexions.

Le résultat des votes étant connus les militants partagent depuis très longtemps une vision démocratique, pluraliste et sincère du socialisme et attendent les élus à la hauteur de ce défi. Le vote du 1er octobre ne change rien, tout est à construire mais désormais il oblige, à nous d'exiger le respect de nos voix.

vendredi 11 septembre 2009

UMP : Classe, finesse et bon goût


Quand Brice Hortefeux dérape
envoyé par lemondefr. - L'info video en direct.

A ceux qui ne le savaient pas encore le ralliement avec les courants de De Villiers et de Nihous ne sont pas des actes stratégiques de circonstance. Il s'agit d'un communauté de pensée. Ne l'oubliez pas au mois de mars 2010

mardi 1 septembre 2009

Pour les restaurants n'appliquant pas de baisse de TVA


Ici
le client est traité comme un coq en pâte
L'établissement met donc un point d'honneur...

... à le plumer

lundi 10 août 2009

Travailler tous et travailler mieux

Extrait de la lettre ouverte de Christophe Sirugue, député maire de Chalon sur Saône :

" Cette réforme a-t-elle des vertus économiques ? Examinons les arguments de ses défenseurs. L'argument de la création d'emploi est insincère : lorsqu'une ouverture dominicale crée 1 emploi dans une grande surface, elle en détruit 3 dans un commerce de proximité ou dans l'artisanat. L'argument du maintien de l'emploi est insincère : le Conseil économique et social affirme que les 30 000 emplois espérés, s'ils étaient créés, ne seraient que transférés de la semaine au week-end. L'argument de la relance de la croissance est insincère : l'acte d'achat se déplacera de la semaine au dimanche mais les Français ne dépenseront pas ce jour-là l'argent qui leur fait défaut le reste de la semaine. L'argument de la dynamisation des territoires est insincère : ce n'est pas l'avantage donné aux grandes surfaces et aux zones commerciales des périphéries urbaines qui va permettre le maintien des commerces de proximité en centre-ville et de lutter contre la désertification. L'argument du pouvoir d'achat est insincère : l'ouverture dominicale des commerces entraînera un surcoût des prix chiffrés à 5% minimum, même pour ceux qui achètent en semaine en raison des charges salariales supplémentaires, des charges de fournisseurs augmentées par les prestations dominicales, etc.

Mais cette dérégulation aurait des vertus économiques, serait-elle pour autant acceptable ? Quelles en seront les conséquences sur la vie professionnelle ? Les chômeurs qui refuseront de s'y plier ne passeront pas la barrière de l'embauche, le maintien de l'égalité entre commerçants sera ruiné par la captation de clientèle, le chantage à la progression de carrière, aux augmentations de salaire et aux attributions de formation fera pression sur les salariés et les rémunérations supplémentaires, pour beaucoup, ne feront que payer la garde dominicale des enfants.

A côté de toutes ces discussions, si j'ai voulu partager avec vous ce débat, c'est que le principe qui sous-tend ce texte me semble beaucoup plus grave qu'il n'y paraît. Remettre en question le repos dominical, c'est toucher aux fondations de notre société. Le dimanche est une parenthèse. On le consacre à sa famille, à ses amis, à son couple, à ses enfants, à des parents âgés. Certains le consacrent aussi à des pratiques sportives, culturelles, associatives, d'autres à une vie spirituelle. C'est le jour des pratiques amateur de musique, de dessin, de danse. C'est le temps privilégié du jardinage, de la cuisine. C'est surtout le moment, quoiqu'on fasse, de prendre son temps. Et l'appétence de notre société pour un temps différent, c'est qu'elle y reconnaît le repère structurant de la cellule familiale et de la cohésion sociale. Comment organiser des événements communs si chacun prend son repos hebdomadaire un jour différent ? Comment organiser des rendez-vous populaires ?

Il faut sanctuariser un jour de la semaine, hors de la logique marchande, pour assurer la concordance des temps sociaux, maintenir la qualité du temps libéré, respecter la synchronisation des pratiques, tisser des liens sociaux et poser un repère temporel identitaire pour les communautés urbaines et rurales. La suppression de cette pause commune dans le quotidien déstructurerait non seulement la société mais aussi les familles dont les membres ne feraient plus que se croiser sans parler de l'impossible répartition des week-ends pour les enfants des couples divorcés et de l'insondable désarroi des familles monoparentales. C'est un choix de société fondamental pour la collectivité mais aussi pour l'individu. Cette fausse liberté d'acheter le dimanche a un coût humain. L'horizon indépassable de la consommation qui nous est proposé privilégie à nouveau une société de l'avoir sur une société de l'être. L'accomplissement de soi n'est pas l'affairement, la gesticulation, la fuite en avant et la consommation. Nicolas Sarkozy, l'instigateur de cette réforme, poursuit son processus de déréglementation du monde du travail.[...] Je reste persuadé que le travail est un bien collectif, qu'il est source d'accomplissement s'il est aménagé pour l'humain. A travailler plus pour gagner plus, je préférerai toujours travailler tous et travailler mieux "

lundi 20 juillet 2009

Peau neuve et rencontre

Je profite d'un petit nettoyage de printemps pour continuer le développement du projet qui anime ce blog : Participer au débat et contribuer de façon constructive à la vitalité d'une pensée de gauche forte et généreuse. C'est la raison de l'apparition de l'onglet Penser Autrement

Ceux qui souhaitent publier sur ce blog auront toujours une place dans la rubrique des Amis. Chaque élection aura un libellé avant de se retrouver dans la catégorie Elections qui couvrira l'ensemble de l'implication réalisée au travers de ce site.

Les différentes actions menées par le Parti Socialiste ou des personnes de gauche se retrouveront dans la partie Militant et le reste dans la partie Divers. Venez vous promener dans les différents onglets.

Pour ma part, le travail sera publié sous mon pseudo : Kainto. Mon engagement européen n'étant pas de circonstance je garde ouvert un onglet Europe que je souhaite plus large que les simples élections européennes mais bien dans la complexité et la richesse de notre ambition de paix et de progrès.

Pour l'heure je continue de préparer les valises puisque je quitte Midi Pyrénées pour la Bourgogne. Alors je donne rendez vous à tous les lecteurs de ce blog :

Samedi 25 Juillet 2009

19h30
88 Boulevard des Tilleuls à Lannemezan


Kainto on Facebook

jeudi 16 juillet 2009

Risque de retour à l'envoyeur

" S’engager dans un Parti, c’est un acte d’adhésion à des valeurs et des pratiques communes, mais c’est aussi - qui plus est dans un parti démocratique comme le nôtre-, accepter de débattre en son sein, d’y apporter ses idées et ses réflexions, et lorsque la décision est prise de la respecter et la porter dans l’opinion.

On ne peut utiliser un Parti pour obtenir des mandats et des succès, en s’appuyant sur la force et la légitimité d’une organisation collective, et s’en affranchir pour exister dans les médias à des fins de promotion personnelle. On n’appartient pas à un Parti pour s’en servir mais pour le servir. Les militants et même les français exigent de nous du travail, du courage et des idées. "

Martine AUBRY

mercredi 15 juillet 2009

La dictature de l'emotion (Partie 2)

L'entrée de le troisième millénaire se fait par l'avènement de la pensée matérialiste et productiviste. Nous voilà au bout d'une pensée qui n'a fait que précipiter la dégradation de notre environnement, casser le lien entre les générations passées, présentes et à venir. Nous savons bien que le catéchisme qui nous est distillé pour maintenir le système en place a bien moins de fondement que celui qui prétendrait que les buissons peuvent vous parler au milieu du désert. Nous savons tout cela et pourtant nous ne mobilisons pas le quart des énergies nécessaires à l'allumage de nouveaux soleils.

La dictature de l'émotion a donc un terrain favorable pour se multiplier et croitre. Les chantres de la pensée matérialiste et productiviste devraient d'ailleurs pousser la demande d'ouverture des grandes surfaces la nuit, pourquoi s'arrêter au dimanche ? Les femmes et les hommes de nos sociétés prétendument modernes ont beau chercher dans ses nouveaux temples le salut éternel ou au moins la sensation d'exister, ils sont de plus en plus en attente d'une solution pour combler la sensation de vide à l'intérieur d'eux mêmes. Dans ce contexte il est facile de comprendre qu'ils sont des proies faciles et faibles pour ceux qui pensent que tout ce vend.Ceux là connaissent la valeur de l'émotion.

La lune nous rappellerait que nous avons, en nous, les compétences et les connaissances nécessaires pour donner un sens plus profond et plus fort à nos relations à notre environnement. Cela commence par une discipline personnelle et collective exigeante dont nous sommes seuls à posséder la clef. Combien de fois dans notre vie avons nous dit « Si j'avais su,... »? Aujourd'hui nous savons. Les révolutions intellectuelles ne doivent plus être souhaitées, il est temps de passer à l'offensive.

mardi 14 juillet 2009

Réflexion sur la dictature de l'emotion (1)

La dictature de l'émotion continue à se répandre au sein des différents médias. L'analyse des trois derniers mois montre la force de mobilisation, la puissance du pathos et l'appétence humaine pour ces moments de communion locale, nationale et internationale. On peut se replier sur la posture traditionnelle bobo-intellectuelo-socialiste en considérant tout cela comme futile. Le jugement condescendant sur les victimes de cette dictature ne modifie en rien la réalité. Nous ne pouvons laisser penser que les uns sont des imbéciles et nous, instruits et bien pensants au dessus de la mélée. C'est la position néo-esclavagiste qui anime surement bien des hommes du gouvernement actuel. Au contraire cela nous conforte à penser que ceux qui ont des idées sur tout ne construisent pas une pensée.

Il est bon de penser un peu plus loin que le bout de son doigt et de prendre le temps de regarder la lune de plus près. Nous devons être convaincu que c'est par la répétition que nous finirons par donner l'envie d'aller chaque fois un peu plus loin.

Depuis l'antiquité la notion de spectacles réunissant les foules est utilisée pour assurer un équilibre émotionnel au sein des populations. Les grandes manifestations religieuses de l'Egypte ou de la Grèce, les jeux du cirque de Rome servaient aussi de régulateurs sociaux. Pendant une période consacrée, l'émotion était exploitée à plein pour apaiser non pas la colère des Dieux mais les risques de déséquilibres internes de la population. Le Moyen age et les cathédrales sont le résultat de cette même combinaison symbolique religieux et politique.

Le siècle des Lumières a souhaité libéré l'homme de cette manipulation de quelques uns sur la grande majorité. Le développement d'une pensée scientifique rigoureuse devait nous débarrasser de nos entraves judéo-chrétiennes pour nous expliquer le monde tel qu'il est dans sa réalité la plus basique. Les croisades et autres périodes d'inquisition nous suffisent à savoir combien cette ambition était nécessaire et salvatrice.

mardi 30 juin 2009

CHANGER OU MOURIR : Quel avenir pour la social-démocratie ?

Sur le blog http://sauvonsleurope.over-blog.fr Pul Nyup RASMUSSEN s'exprime sur les conséquences des résultats des Européennes de 2009. L'article est à découvrir sur : http://sauvonsleurope.over-blog.fr/article-33130942.html
Il tire les enseignements de ce résultat : en prenant des accents social-démocrate les hérauts du libéral économique se sont drapés dans une posture acceptable pour le public mais dont nous pouvons parier qu'ils ne suivront pas la ligne. L'heure n'est donc plus au consensus mou et il n'est plus temps d'attendre. Ici comme sur tous les chantiers que la gauche doit mener nous ne pouvons nous permettre de perdre 6 mois de plus.

" La social-démocratie doit se renouveler. Les valeurs sur lesquelles nous avons fondé nos combats et nos succès politiques depuis plus d'un siècle doivent rester notre inspiration. Mais nous devons repenser notre projet dans le monde d’aujourd’hui, en perpétuelle mutation. "

Les positions que je défends de plus en plus fermement sur ce blog sont reprises dans cette analyse : Les partis de gauche doivent mettre en place des fonctionnements lisibles, cohérents et compréhensibles. Les partenariats ou alliances qu'ils veulent mettre en œuvre doivent se faire sur ces seules bases. Les militants doivent être entendus et redevenir le relais entre la société civile et les représentants politiques : le terrain, la réalité, la cohérence

" Et la création de nouvelles richesses écologiquement durables, qui doivent être plus équitablement réparties, ne répond pas aux besoins des milliards de personnes qui vivent aujourd'hui dans la pauvreté. Nous devons trouver de nouvelles réponses à ce défi mondial, et nous devons les trouver rapidement.
Sinon comment peut-on prétendre continuer d'incarner le principal mouvement politique internationaliste ? "

Cette voie tracée par Pul Nyup RASMUSSEN doit devenir notre exigence sur le terrain et par rapport aux élus européens et nationaux. Les désignations de candidats doivent révéler une réelle implication dans la défense de notre idéal européen et ne plus permettre les apparitions opportunistes que nous avons connu

lundi 22 juin 2009

Premières impressions suite au discours de Versailles

Il faudra prendre le temps de réécouter et disséquer le discours de Nicolas Sarkozy à Versailles. Il faudra surtout juger les résultats de ces engagements pris devant la large représentation du peuple français.

Nicolas Sarkozy a choisi de frapper là où cela fait mal. Dans un précédent article je l'avais assimilé à un chef de bande de rue. Toujours prêt à provoquer la bagarre puisqu'il ne se déplace jamais sans sa bande. C'est bien ce comportement qui le caractérise le mieux. N'étant pas sûr de gagner un combat dans les règles il frappe vite et fort. Face à des adversaires affaiblis cela est redoutable.

Nicolas Sarkozy a tenté de distancer définitivement le Parti Socialiste en lui reprenant ses idées et ses méthodes. Tout ce qu'il avait lui même railler il l'applique. La dette laissée aux générations futures est sans commune mesure.

Nous n'avons plus le temps de tenir les différents débats sur la légitimité d'un tel ou d'un tel à gauche. Nous devons être efficaces, concrets et redoutables. Les élections régionales s'annoncent comme un combat des plus éprouvant que nous aurons à mener. Il faut accélérer l'entrainement pour ceux qui ont commencé comme Besoin de Gauche ou Désirs d'Avenir mais surtout il faut que les autres soit plus lisibles sur leurs positions.

A part de la sueur et des larmes je ne vois pas ce qui pourrait permettre d'être à la hauteur du défi qui nous est lancé.

samedi 20 juin 2009

La leçon n'est jamais apprise (4) Suite et fin

Quelles sont les attentes des militants depuis ces 10 dernières années ?

Je termine le bilan les Européennes sur ce dernier point car je crois que vous aurez largement de quoi le compléter, l'amender et le commenter. Combien de temps allons nous accepter de lire ce genre d'intervention à un Conseil National : "Ce n’est pas la première fois que l’on vit un moment difficile, mais je crois que celui-ci l’est particulièrement." Henri EMMANUELLI - Conseil National 7 juin 2009

Je ne veux pas fixer l'attention sur le Président du Conseil Général des Landes, député de la 3eme circonscription des Landes car ils sont nombreux à pouvoir illustrer cette position mais il a complété son intervention :
"Si on pouvait avoir, pour l’avenir, puisqu’il faut se renouveler, se refonder, des habitudes de travail un peu plus sérieux, cela me conviendrait assez bien, même si je ne suis pas forcément le plus studieux." Henri EMMANUELLI - Conseil National 7 juin 2009

Il y a 10 ans je découvrais le monde ouvrier, celui de l'usine, celui des Forges. De mon Périgord natal les usines s'étaient enfuies il y a bien longtemps et la petite usine locale textile ne portait pas les mêmes luttes. Je découvrais aussi les militants du Parti Socialiste et les dirigeants. Lionel JOSPIN était Premier ministre avec une coallition PS - PCF - Verts qui nous donnait l'impression que 2002 signerai le retour d'une Gauche Moderne. Laurent FABIUS a d'ailleurs fait une définition de cette Gauche Moderne, lui qui est le premier à avoir parlé de rénovation du Parti Socialiste, dont les plus prestigieux défenseurs sont guidés par un conservatisme qui interroge sur leur cohérence politique et que sera candidat à la candidature pour la présidentielle durant les 3 prochains rendez vous nationaux.

Après 2002 et l'autisme des dirigeants sur les remontées des sympathisants j'ai bien compris que la case suivante serait la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy et que les valeurs qu'il défend devraient être combattu de plus en plus fortement. J'ai donc fini par franchir le pas de l'engagement militant et je remercie la section de Cahors de son accueil. La première des choses que nous attendons depuis trop longtemps ce sont des élus qui acceptent la remise en cause de pratiques dépassées pour faire avancer le Parti, retrouver le sérieux d'un parti ayant la prétention de gouverner la France.

Car de plus en plus la méthode de gestion sarkozyste fait école dans nos rangs. Les réunions de travail avec les élus de gauche en général et du Parti Socialiste en particulier ne sont pas des exemples de partage de décision et de respect de la pluralité. La seconde chose que nous considérons incontournable c'est d'avoir des élus possédant une éthique personnelle au dessus du lot.

Cet autisme que j'évoquais précédemment est encore plus fort lorsque l'on cherche la faute chez les militants et les sympathisants. A ne plus les écouter, à vouloir courir après le maintien d'un Parti d'élus on finit par se planter. Il ne s'agit pas que de rendre des comptes aux militants, il s'agit aussi de prendre le temps d'être avec eux, il s'agit de convivialité, il s'agit de considération. On ne peut pas débarquer à la fin d'une réunion pour donner 3 consignes de votes et repartir. Sinon les gens ne se lèvent plus pour aller voter.

Cette leçon ne doit plus être répétée. Les élections régionales sont pour l'année prochaine, il faut donc que nous exigions dans toutes les sections que :

Les dysfonctionnement de cette campagne des Européennes 2009 ne soient pas reproduits : Clarté dans la désignation des candidats, clarté dans les alliances proposées, mise en place d'un Manifesto des Régionales.

Montrons que le Parti Socialiste est capable de se renouveler. L'émergence de nouvelles candidatures doit réellement être favorisées. nous devons assumer les exigences du mandat unique et nous devons être clairs sur les alliances que nous proposerons aux Verts, au PCF et au Parti de Gauche.

Répondez à nos exigences de militants. Ne venez pas nous raconter la même petite histoire pour nous expliquer que l'on ne peut pas faire autrement. Assumez de ne pas vouloir faire autrement et quittez la place. Par contre si vous restez, donnez nous l'occasion de nous retrouver autour de vous sans distinction de clubs, de motions ou de groupes.

vendredi 19 juin 2009

La leçon n'est jamais apprise (3)

Avons nous appris une chose nouvelle sur le Parti Socialiste durant cette expérience ?

La campagne des Européennes a été l'occasion de voir ce qu'Arnaud Montebourg, secrétaire national à la Rénovation a conservé de l'aventure NPS et Rénover Maintenant. Alors que la désignation des candidats s'annonçait prometteuse : Pas de cumul de mandats, soutien de nouvelles personnalités. La réalité a été plus triviale et le même secrétaire à la Rénovation s'est mis à utiliser les méthodes qu'il avait souvent dénoncé. Frédéric LAVAL propose une analyse des erreurs de campagne et si je considère pour ma part le Manifesto comme une avancée à poursuivre et améliorer je suis d'accord avec son analyse sur les listes.

Nous savions déjà que les responsables du Parti Socialiste nationaux et locaux n'avaient pas entendus nos demandes militantes d'unité, de travail et de responsabilité. Les choix et attitudes n'ont pas donné le signe fort attendu par les militants et par nos concitoyens. Les choix opérés au Conseil National sont symboliques mais c'est aussi au niveau local que des aménagements auraient dus être faits. Il es toujours surprenant de voir siéger des personnes qui n'ont défendu aucune contribution, aucune motion et qui pourtant se retrouve dans un Conseil Fédéral.

Les meetings qui ont encadré la campagne des Européennes ont été de qualité par la richesse des intervenants. Leur diffusion sur internet est une bonne chose. Le Parti est donc capable de vivre avec son temps. Nous aurions pu faire plus, car sur le terrain nous étions en attente d'actions et de contenu.

Le Parti Socialiste a donc fait du Parti Socialiste avec d'autres acteurs mais les mêmes méthodes. Une réalité assumée par Martine AUBRY dans son discours du Conseil National du 9 juin 2009 : "Ce sont nos pratiques internes, notre fonctionnement, qui sont en cause aujourd'hui comme hier déjà. Nous sommes tournés vers nous mêmes, arc-boutés sur nos décisions, nous avons perdu l'envie de travailler ensemble, et ce qui apparait nationalement est aussi là de la même manière sur le plan local"

lundi 15 juin 2009

La leçon n'est jamais apprise (2)

Quels sont les dysfonctionnements apparus durant la campagne des européennes qui seraient à ce point singuliers ?

La recherche d’un bouc émissaire est une pratique humaine qui trouve ses racines dans l’antiquité. Ce n’est pas la colère des Dieux que nous avons à apaiser, c’est notre propre aveu d’échec, de manque de ténacité et d’égarement que nous devons faire pour décider des suites à donner.

La volonté de nombreux rénovateurs au sein du Parti Socialiste a toujours été de faire avancer leurs idées par le débat en évitant les affrontements. Cette volonté voulait illustrer une rupture avec les pratiques malsaines et partisanes : convaincre par les idées plus que par les alliances tortueuses. Il faut reconnaître que cette voie n’a pas eue es résultats escomptés, elle a pourtant amené un contenu et une réflexion qui place la rénovation du Parti Socialiste au niveau de la volonté politique et non de l’impossibilité pratique. Cette rénovation est possible, elle est souhaitée par les militants et attendue par tous ceux qui vois dans le socialisme la possibilité d’un monde meilleur.

De ce point de vue la préparation des élections européennes n’a pas été différente de ce que nous connaissions jusqu’à maintenant. Les noms des responsables de ces décisions ont changé au bas de la page et dans les arrières cours. Les pratiques ont été conservées. Les informations ne passent pas aux militants il faut faire partie d’un groupe plus structuré pour avoir les bonnes informations au bon moment. Je ne reviens pas sur les conditions de désignation de nos listes, j’ai eu l’occasion de le faire et les militants ont eu l’occasion de constater le résultat.

Nous attendons aujourd’hui de la transparence et de la démocratie. J’encourage à maintenir des bons contacts avec tous les courants de pensée qui animent aujourd’hui la réflexion à gauche. C’est la condition même de la protection de notre idéal de citoyenneté et de laïcité : faire de la diversité une force, permettre l’échange. Nous devons donc rompre de façon définitive avec les actions contradictoires : nos candidats sont désignés par les militants ou ils sont désignés dans la cohérence des résultats des motions au congrès précédent.

Pour les désignations locales municipales, communauté de communes, cantonales, législatives et sénatoriales il paraît possible et souhaitable d’avoir des désignations associant les militants. Cela impose que les modalités d’accès à cette désignation soit équitables et permettent un débat réel devant les militants avant tout vote.

Pour les désignations régionales et européennes les désignations par liste doivent être élaborées de façon transparente. On ne fait pas voter à des militants un document sur lequel ils n’ont pas de prise car il est le fruit d’arrangements nationaux complexes. La question des alliances avec d’autres partis est aussi un des enjeux de ce type de scrutin. Il faut aussi que ces questions soient débattues par les militants.

La pseudo rénovation dans la constitution des listes européennes a montré que de ce point de vue rien n’avait changé. Les prochaines élections seront l’occasion de mesurer l’ambition et la réalité de l’engagement pris par la première secrétaire.

Voilà la démonstration que la rénovation attendue n'était en place pour les élections européennes. Il reste un point à soulever et à conserver : Le Manifesto. Il ne fait de doute pour personne qu'un document de ce type pour les Régionales donnerait une autre ambition et replacerait les enjeux dans une volonté de cohérence et non de balkanisation du Parti Socialiste.

Ouverture de site B2g

vendredi 12 juin 2009

La leçon n'est jamais apprise

Les résultats du Parti Socialiste aux Européennes n’ont pas étonné les militants. Suffiront ils à faire bouger les lignes du mode de gouvernance du Parti, la réponse nous sera livrée en janvier 2010.

La critique est une chose aisée et peut être constructive, dans le contexte actuel elle ne serait que stérile. L’analyse de la situation nous demande de prendre un peu de distance et de recul. Quels sont les dysfonctionnements apparus durant la campagne des européennes qui serait à ce point singuliers ? Avons nous appris une chose nouvelle sur le Parti Socialiste durant cette expérience ? Quelles sont les attentes des militants et des sympathisants depuis ces 10 dernières années ?

Le travail d’analyse des résultats dans les sections doit se conduire au travers de ces trois questions. Les militants doivent pouvoir débattre de ces questions et les responsables locaux doivent permettre ce débat. Il sera présenté ici des réflexions sur ces trois questions que vous pourrez reprendre dans les réunions que se doivent d’organiser rapidement les secrétaires de section. Priver les militants de parole dans un contexte aussi fort revient à considérer que les changements ne concernent que la direction et pas le local. Cette position serait non seulement stupide, elle serait la preuve que la mesure de l’enjeu n’est pas pris. Avant la fin juin, il serait incompréhensible que toutes les sections n’est pas eu ce débat.

lundi 8 juin 2009

Relever le défi

Le temps n'est plus aux commentaires et aux stratégies d'un autre siècle. Il est temps de proposer des chantiers concrets et rassembleurs :

En cliquant sur la bannière rejoignez l'appel à un chantier ambitieux et militant sur l'emploi avec une nouvelle méthode :


jeudi 4 juin 2009

Les lendemains de vérité

Tout ce que vous avez voulu savoir sur les sondages ! Lundi François Bayrou nous dira tout sur la vérité de ces forces obscures qui nous entourent. Je l'ai écouté ce matin à France Inter et je ne suis pas plus avancé : Quel est le projet du Modem ? Quelles modalités de travail de ce grand gouvernement du ni droite, ni gauche ? Le grand patron de la droi-che et de la gau-te est arrivé au bout de l'illusion.

Mais comme je suis socialiste est militant, ce commentaire n'est pas une moquerie. Lundi sera l'heure des bilans. La campagne du Parti Socialiste a été bien menée dans les conditions actuelles du Parti. Je n'ai pas pu organisé les actions locales que je souhaitais mettre pour des questions de priorités professionnelles, mais la porte reste ouverte et la réunion se fera. C'est tout un projet que nous avons à reconstruire. Alors quelque soit les résultats ne minimisons pas le travail en cas de victoire et ne cherchons pas de bouc-émissaires en cas de résultats insuffisants.

Les questions devront être posées autour de l'abstention, des résultats des autres listes pour préparer l'avenir. Ceux qui sauront restés dignes et objectifs devront être entendus.

L'enjeu européen est important, dimanche il faut voter ! Ne laissez personne décider pour vous !

vendredi 29 mai 2009

La danse du ventre

Le discours de Nicolas Sarkozy sur la sécurité a été très disséqué. Une fois de plus les paroles nous ont fait oublié les engagements précédents. Ce n'est pas de sa faute si le précédent ministre de l'intérieur était un incapable. Il ne peut pas être partout. Mais le Président de la République nous le dit : Il va mettre de l'ordre et rappeler des adultes dans les établissements scolaires. Pas des fonctionnaires pédagogues ou formés pour éduquer des adolescents, non ceux là ont été remercié. Des vrais adultes, des anciens policiers, des gens compétents en matière d'éducation. C'est vrai que l'inspecteur Harry est un modèle d'éducation.

Alors les grands cris sont poussés par certains : Combien de temps les gens vont ils supporter cela ? Ne se rendent ils pas compte ? Et bien oui, ils se rendent compte. Ils se rendent compte que l'alternative proposée n'est pas construite, pas solide. Ils connaissent les pédigrées de tous nos représentants de gauche en général et socialiste en particulier. Alors vous pouvez bien rester dans l'ombre autant de temps que vous voudrez, ce n'est pas en attendant l'échec des listes socialistes aux européennes que l'on rénove une pensée socialiste forte.

Je demande à tous ceux qui ont décidé de ne pas se déplacer pour voter dimanche prochain, de bien réfléchir à la portée de leurs actes. Nous sommes quelques uns à avoir entendu et à défendre une réelle prise en compte de vos attentes avec de vrais chantiers pour la reconstruction d'une voie de progrès pour notre société. Mais nous avons besoin d'un soutien, nous avons besoin de vous retrouver, de vous entendre et de vous accueillir. C'est avec vous que nous souhaitons mener ce combat.

samedi 23 mai 2009

Perséverer, encore et encore

La question de la modernité au sein du Parti Socialiste n'est pas une nouveauté. Un certain Laurent Fabius s'était même lancé dans cette voie dès le Congrès de Rennes en ...1990. La guerre de succession de François Mitterant n'est toujours pas terminée. Cette quête n'a pourtant plus de sens pour nos concitoyens qui attendent de notre Parti une réelle alternative, construite, cohérente et réaliste.

Nous n'avons pas d'autres choix que d'animer une démarche de coopération entre les militants pour préparer cette réponse collective moderne et adaptée aux enjeux du XXIème siècle. Cette démarche doit s'employer à valoriser toutes les énergies et certains devront accepter que l'expérience n'est que la lanterne qui éclaire le chemin parcouru. Il est important de savoir d'où l'on vient mais il est encore plus de se remettre en chemin pour atteindre le but fixé.

Il s'agit bien de repositionner la pensée socialiste dans une démarche internationaliste de façon à inscrire l'action locale dans une ambition internationale. Ceux qui sont tentés de casser ce lien au profit d'intérêts à court terme et purement électoral font un calcul qui contribue à dévaluer la pensée socialiste et affaiblit toute ambition de progrès pour l'humanité.

jeudi 21 mai 2009

L'Europe résolument

Message de Jean Paul PLANCHOU* pour "Besoin de Gauche" :

Le scrutin des Européennes aura lieu dans 3 semaines. La campagne entre tout juste dans sa phase de cristallisation. D’ailleurs, les sondages commencent à se succéder et tous convergent. Que disent-ils ?
Une droite historiquement faible : 27 à 29% pour l’UMP et très peu de réserves ; une gauche, au total, à un niveau élevé mais dont l’électorat est dispersé, et le P.S, comme le souligne la direction nationale, dans sa moyenne mais en passant sous silence les deux derniers résultats de 1999 et de 2004 qui plaçaient notre parti nettement en tête. Ainsi, est-il évident, que malgré les caractéristiques de cette élection, nous ne captons pas suffisamment l’électorat de gauche au profit principalement des Verts et du Modem.

Le tour nouveau que la Première secrétaire veut à présent imprimer à notre campagne, est-il à même de mobiliser une partie de l’électorat indécis ? Il faut le souhaiter : en tout cas, plus la participation sera élevée et plus notre score en bénéficiera. Car cette campagne, jusqu’alors, a été engagée à l’envers. Le vote sanction à l’égard de Nicolas Sarkozy – terrain sur lequel les socialistes rencontrent des concurrents pour le moins aussi crédibles à gauche et au centre - ne pouvait être qu’une arme électorale à manier dans les dernières longueurs. On aurait dû se rendre compte, en effet, que les électeurs susceptibles d’aller aux urnes sont des citoyens concernés, et plutôt favorablement, par le devenir de l’Europe.

Aussi eût-il fallu d’emblée mieux faire ressortir les lignes de clivage par rapport à la droite : notre vision d’une Europe intégrée que la présidence de Nicolas Sarkozy a justement affaiblie, notre ambition d’une Europe politique, nos objectifs économiques et sociaux majeurs tels qu’affichés par le Manifeste commun du P.S.E., bref une Europe forte et démocratique d’ailleurs consubstantielle - comprenons- le bien - de l’avenir de la social-démocratie. Elle mérite à coup sûr, cette Europe, une campagne courageuse et même flamboyante. 3 semaines, encore, pour réussir sinon nous regretterons que les socialistes, comme nous le préconisions dans notre contribution, n’aient pas voulu mener le débat de clarification qui s’imposait entre nous depuis 2005.

* Conseilller Régional de Paris, Président du Groupe socialiste

mardi 19 mai 2009

Dépasser les personnes

Le travail mené par la direction du Parti Socialiste depuis le Congrès de Reims porte une volonté de reprendre le sens de l'action. Il reste encore beaucoup de points de vigilance mais c'est une voie qui a le mérite de nous permettre d'évaluer les manques de notre Parti en terme de réflexion et d'organisation. J'ai souligné régulièrement dans ce blog la responsabilité du militant à accepter, ou non, les orientations proposées et l'importance de garder en notre sein une discussion, un contact.

Il est en effet curieux de voir que les mouvements de pensée qui pourraient se compléter ou facilement coopérer sont incapables d'échanger. Le blocage n'est donc pas idéologique mais lié aux personnes. Je ne sais pas si il faut avoir fait l'ENA pour comprendre que cela ne mène à rien et se retrouve bien éloigné de notre ambition socialiste mais à l'école des militants c'est une réalité que personne n'ignore.

Ces divisions sont encore plus fortes et plus dramatiques lorsqu'elles ont lieu au niveau local. Les mairies, conseils généraux et conseils régionaux piloté par des équipes de gauches et des président(e)s socialistes ne doivent pas pouvoir se replier sur leurs territoires comme les petits vassaux d'une noblesse imitée. Ils doivent être au contraire les laboratoires d'application des stratégies et de la pensée socialiste.

Cette interrogation de nos pratiques doit être menée par le Parti Socialiste si l'on ne veut pas que d'autres réalisent ce travail et en tire des conclusions qui amènent encore plus de doutes dans les têtes de nos concitoyens. Il existe aujourd'hui une voie compliquée et fragile à emprunter. C'est la voie de la coopération et de la coproduction. Elle n'est pas la plus claire pour les ambitieux animés par des plans de carrière et autres passionnés de stratégie personnelle stérile. Elle est la voie qui maintiendra la flamme allumée.

lundi 18 mai 2009

Protéger les consommateurs

L'objectif du Parti Socialiste Européen :

La protection des consommateurs est un des piliers du marché intérieur. La libre circulation des produits et des services en Europe doit reposer sur un haut niveau de protection des consommateurs européens. Cela touche à tous les aspects de la vie quotidienne des européens : téléphonie, gaz, électricité, crédit à la consommation, produits alimentaires etc.

Qu'avons-nous obtenus?

1 TRANSPARENCE ET INFORMATION ACCRUES : DES CONSOMMATEURS MIEUX ARMES

- Plus de transparence dans l'information donnée gratuitement aux consommateurs : informations permettant une comparaison des prix, factures détaillées, dispositifs permettant d'éviter des surfacturations...
- Création de guichets uniques d'information pour les consommateurs, pour simplifier leurs démarches
- Soutien actif à l'adoption d'une charte européenne des consommateurs dans le domaine de l'énergie et des télécommunications
- Renforcement du budget consacré à la protection des consommateurs et aux organisations de consommateurs

2 UNE MEILLEURE PROTECTION FACE AUX PRATIQUES COMMERCIALES CONTRAIGNANTES OU ABUSIVES

- Les consommateurs verront leurs droits accrus face aux clauses contractuelles abusives
- Des délais de rétractation après signature des contrats ont été rallongés
- Dans le secteur de la téléphonie mobile comme dans celui de l'énergie, nous avons obtenu la possibilité de changer d'opérateur dans des délais courts et sans frais
- Sous la pression des socialistes, le processus menant à des mécanismes de recours collectif est enfin lancé. Ils devraient permettre aux consommateurs de se grouper pour peser face aux grandes entreprises La Commission vient ainsi de démarrer une consultation sur le sujet en vue d'une proposition législative lors de la prochaine mandature.

3 UNE REGULATION DU MARCHE EN FAVEUR DU POUIVOIR D'ACHAT DES EUROPEENS.

- Notre combat en faveur de la Régulation des prix a permis une baisse des tarifs, par exemple dans le secteur de la téléphonie mobile, où les surcoûts imposés par les opérateurs pour les appels passés à l'étranger ont été réduits jusqu'à 50% de 2007 à 2009.
- Nous avons obtenu des mesures de protection des consommateurs vulnérables (enfants, seniors, handicapés, personnes économiquement fragiles), notamment dans le secteur de l'électricité et du gaz.

4 UN MEILLEUR NIVEAU DE QUALITE ET DE SECURITE DES PRODUITS.

- Grâce à un étiquetage des produits garantissant la traçabilité et la nature des produits alimentaires
- Grâce à un renforcement progressif (mais encore inachevé) du marquage CE

Ce qu'a fait la droite:
- Elle s'est opposée au renforcement de l'information pour les consommateurs dans les contrats, estimant que c'était une surcharge financière pour les entreprises
- Elle s'est toujours opposé à la création d'un mécanisme de recours collectif au niveau européen
- Elle a toujours considéré la protection des consommateurs comme un obstacle à la libre circulation des services et des marchandises (cf. débat sur la directive services)
- Elle s'est opposée à tout renforcement de la marque CE, privilégiant les économies pour les entreprises au détriment de la qualité des produits


Nos propositions :

Nous proposons de renforcer les droits individuels et collectifs des consommateurs et de faire respecter ces droits dans l'Union européenne. Cela implique:

- La création d'un dispositif européen de recours collectif

- L'adoption d'une charte européenne des consommateurs résumant dans un format claire et compréhensible les droits existants au niveau européen

- Le développement du réseau des centres d'information et d'aide aux consommateurs permettant d'aider ces derniers dans leurs démarches

- La prise en compte dans la protection des consommateurs dans l'ensemble des législations européennes.

dimanche 17 mai 2009

La Défense de l'hopital public

Le Parti socialiste dénonce le vide de la loi HPST qui , au-delà de son volet hôpital, ne répond pas aux défis de santé publique, des déserts médicaux, de l’égalité d’accès aux soins (en raison des dépassements d’honoraires, notamment), et de l’organisation territoriale du système de soins.

Il appelle à la réunion d’un groupe de travail, auquel il est prêt à participer, pour élaborer une politique hospitalière volontariste et ambitieuse . Les propositions de la commission Marescaux doivent être débattues. L’ensemble des missions hospitalières (soins, enseignement, recherche) et l’ensemble des hôpitaux (hôpitaux psychiatriques, locaux et généraux et pas seulement les CHU) doivent être pris en compte.

Il manifeste avec solennité qu’il refusera des budgets d’austérité qui compromettent la qualité des soins , notamment à travers les réductions d’effectifs.

Il demande l’abandon définitif des contraintes financières inéquitables imposées par la convergence tarifaire entre le secteur public et le secteur privé.

Il demande une évaluation indépendante de l’application de la tarification à l’acte.




samedi 9 mai 2009

Déclaration du 9 mai 1950

Voici le texte intégral de la proposition, lancée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, et considéré comme l'acte de naissance de l'Union européenne.

La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent.
La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d'une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre.

L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée. L'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne.
Dans ce but, le gouvernement français propose immédiatement l'action sur un point limité mais décisif.

Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe.
La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.

La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l'Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. L'établissement de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui voudront y participer, aboutissant à fournir à tous les pays qu'elle rassemblera les éléments fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements réels de leur unification économique.

Cette production sera offerte à l'ensemble du monde sans distinction ni exclusion, pour contribuer au relèvement du niveau de vie et au développement des oeuvres de paix. L'Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation de l'une de ses tâches essentielles: le développement du continent africain.

Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d'intérêts indispensable à l'établissement d'une communauté économique qui introduit le ferment d'une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes.

Par la mise en commun de productions de base et l'institution d'une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l'Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d'une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix.

Pour poursuivre la réalisation des objectifs ainsi définis, le gouvernement français est prêt à ouvrir des négociations sur les bases suivantes.

La mission impartie à la Haute Autorité commune sera d'assurer dans les délais les plus rapides : la modernisation de la production et l'amélioration de sa qualité, la fourniture à des conditions identiques du charbon et de l'acier sur le marché français et sur le marché allemand, ainsi que sur ceux des pays adhérents, le développement de l'exportation commune vers les autres pays, l'égalisation dans le progrès des conditions de vie de la main-d'oeuvre de ces industries.

Pour atteindre ces objectifs à partir des conditions très disparates dans lesquelles sont placées actuellement les productions des pays adhérents, à titre transitoire, certaines dispositions devront être mises en oeuvre, comportant l'application d'un plan de production et d'investissements, l'institution de mécanismes de péréquation des prix, la création d'un fonds de reconversion facilitant la rationalisation de la production. La circulation du charbon et de l'acier entre les pays adhérents sera immédiatement affranchie de tout droit de douane et ne pourra être affectée par des tarifs de transport différentiels. Progressivement se dégageront les conditions assurant spontanément la répartition la plus rationnelle de la production au niveau de productivité le plus élevé.

A l'opposé d'un cartel international tendant à la répartition et à l'exploitation des marchés nationaux par des pratiques restrictives et le maintien de profits élevés, l'organisation projetée assurera la fusion des marchés et l'expansion de la production.

Les principes et les engagements essentiels ci-dessus définis feront l'objet d'un traité signé entre les Etats et soumis à la ratification des parlements. Les négociations indispensables pour préciser les mesures d'application seront poursuivies avec l'assistance d'un arbitre désigné d'un commun accord; celui-ci aura charge de veiller à ce que les accords soient conformes aux principes et, en cas d'opposition irréductible, fixera la solution qui sera adoptée.

La Haute Autorité commune chargée du fonctionnement de tout le régime sera composée de personnalités indépendantes désignées sur une base paritaire par les gouvernements; un président sera choisi d'un commun accord par les gouvernements; ses décisions seront exécutoires en France, en Allemagne et dans les autres pays adhérents. Des dispositions appropriées assureront les voies de recours nécessaires contre les décisions de la Haute Autorité.
Un représentant des Nations Unies auprès de cette autorité sera chargé de faire deux fois par an un rapport public à l'ONU, rendant compte du fonctionnement de l'organisme nouveau, notamment en ce qui concerne la sauvegarde de ses fins pacifiques.

L'institution de la Haute Autorité ne préjuge en rien du régime de propriété des entreprises. Dans l'exercice de sa mission, la Haute Autorité commune tiendra compte des pouvoirs conférés à l'Autorité internationale de la Ruhr et des obligations de toute nature imposées à l'Allemagne, tant que celles-ci subsisteront.

Discours d'ouverture du Congrès de la Paix - 21 août 1849

Texte prononcé par Victor HUGO le 21 août 1849 :

Messieurs, beaucoup d’entre vous viennent des points du globe les plus éloignés, le cœur plein d’une pensée religieuse et sainte ; vous comptez dans vos rangs des publicistes, des philosophes, des ministres des cultes chrétiens, des écrivains éminents, plusieurs de ces hommes considérables, de ces hommes publics et populaires qui sont les lumières de leur nation. Vous avez voulu dater de Paris les déclarations de cette réunion d’esprits convaincus et graves, qui ne veulent pas seulement le bien d’un peuple, mais qui veulent le bien de tous les peuples. (Applaudissements.) Vous venez ajouter aux principes qui dirigent aujourd’hui les hommes d’état, les gouvernants, les législateurs, un principe supérieur. Vous venez tourner en quelque sorte le dernier et le plus auguste feuillet de l’Evangile, celui qui impose la paix aux enfants du même Dieu, et, dans cette ville qui n’a encore décrété que la fraternité des citoyens, vous venez proclamer la fraternité des hommes.

Soyez les bienvenus ! (Long mouvement.)

En présence d’une telle pensée et d’un tel acte, il ne peut y avoir place pour un remercîment personnel. Permettez-moi donc, dans les premières paroles que je prononce devant vous, d’élever mes regards plus haut que moi-même, et d’oublier, en quelque sorte, le grand honneur que vous venez de me conférer, pour ne songer qu’à la grande chose que vous voulez faire.

Messieurs, cette pensée religieuse, la paix universelle, toutes les nations liées entre elles d’un lien commun, l’Evangile pour loi suprême, la médiation substituée à la guerre, cette pensée religieuse est-elle une pensée pratique ? cette idée sainte est-elle une idée réalisable ? Beaucoup d’esprits positifs, comme on parle aujourd’hui, beaucoup d’hommes politiques vieillis, comme on dit, dans le maniement des affaires, répondent : Non. Moi, je réponds avec vous, je réponds sans hésiter, je réponds : Oui ! (Applaudissements) et je vais essayer de le prouver tout à l’heure.

Je vais plus loin ; je ne dis pas seulement : C’est un but réalisable, je dis : C’est un but inévitable ; on peut en retarder ou en hâter l’avènement, voilà tout.

La loi du monde n’est pas et ne peut pas être distincte de la loi de Dieu. Or, la loi de Dieu, ce n’est pas la guerre, c’est la paix. (Applaudissements.) Les hommes ont commencé par la lutte, comme la création par le chaos. (Bravo ! bravo !) D’où viennent-ils ? De la guerre ; cela est évident. Mais où vont-ils ? A la paix ; cela n’est pas moins évident.

Quand vous affirmez ces hautes vérités, il est tout simple que votre affirmation rencontre la négation ; il est tout simple que votre foi rencontre l’incrédulité ; il est tout simple que, dans cette heure de nos troubles et de nos déchirements, l’idée de la paix universelle surprenne et choque presque comme l’apparition de l’impossible et de l’idéal ; il est tout simple que l’on crie à l’utopie ; et, quant à moi, humble et obscur ouvrier dans cette grande œuvre du dix-neuvième siècle, j’accepte cette résistance des esprits sans qu’elle m’étonne ni me décourage. Est-il possible que vous ne fassiez pas détourner les têtes et fermer les yeux dans une sorte d’éblouissement, quand, au milieu des ténèbres qui pèsent encore sur nous, vous ouvrez brusquement la porte rayonnante de l’avenir ? (Applaudissements.)

Messieurs, si quelqu’un, il y a quatre siècles, à l’époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu’un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l’Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne : Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d’hommes d’armes les uns contre les autres, un jour viendra où l’on ne dira plus : Les Normands ont attaqué les Picards, les Lorrains ont repoussé les Bourguignons. Vous aurez bien encore des différends à régler, des intérêts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez-vous ce que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, des fauconneaux, des lances, des piques, des épées ? Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l’urne du scrutin, et de cette boîte il sortira, quoi ? une assemblée en laquelle vous vous sentirez tous vivre, une assemblée qui sera comme votre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et surgir la justice dans tous les cœurs, qui dira à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton devoir. Bas les armes ! vivez en paix ! (Applaudissements.) Et ce jour-là, vous vous sentirez une pensée commune, des intérêts communs, une destinée commune ; vous vous embrasserez, vous vous reconnaîtrez fils du même sang et de la même race ; ce jour-là, vous ne serez plus des peuplades ennemies, vous serez un peuple ; vous ne serez plus la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne, la Provence, vous serez la France. Vous ne vous appellerez plus la guerre, vous vous appellerez la civilisation !

Si quelqu’un eût dit cela à cette époque, messieurs, tous les hommes positifs, tous les gens sérieux, tous les grands politiques d’alors se fussent écriés : " Oh ! le songeur ! Oh ! le rêve-creux ! Comme cet homme connaît peu l’humanité ! Que voilà une étrange folie et une absurde chimère ! " - Messieurs, le temps a marché, et cette chimère, c’est la réalité. (Mouvement.)

Et, j’insiste sur ceci, l’homme qui eût fait cette prophétie sublime eût été déclaré fou par les sages, pour avoir entrevu les desseins de Dieu ! (Nouveau mouvement.) Eh bien ! vous dites aujourd’hui, et je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche, à l’Espagne, à l’Italie, à la Russie, nous leur disons :

Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraîtrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France.

Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. – Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France ! (Applaudissements.) Un jour viendra où l’on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd’hui un instrument de torture, en s’étonnant que cela ait pu être ! (Rires et bravos.) Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique, les Etats-Unis d’Europe (Applaudissements), placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu ! (Longs applaudissements.)

Et ce jour-là, il ne faudra pas quatre cents ans pour l’amener, car nous vivons dans un temps rapide, nous vivons dans le courant d’événements et d’idées le plus impétueux qui ait encore entraîné les peuples, et, à l’époque où nous sommes, une année fait parfois l’ouvrage d’un siècle.

Et Français, Anglais, Belges, Allemands, Russes, Slaves, Européens, Américains, qu’avons-nous à faire pour arriver le plus tôt possible à ce grand jour ? Nous aimer. (Immenses applaudissements.)

Nous aimer ! Dans cette œuvre immense de la pacification, c’est la meilleure manière d’aider Dieu !

Car Dieu le veut, ce but sublime ! Et voyez, pour y atteindre, ce qu’il fait de toutes parts ! Voyez que de découvertes il fait sortir du génie humain, qui toutes vont à ce but, la paix ! Que de progrès, que de simplifications ! Comme la nature se laisse de plus en plus dompter par l’homme ! comme la matière devient de plus en plus l’esclave de l’intelligence et la servante de la civilisation ! comme les causes de guerre s’évanouissent avec les causes de souffrance ! comme les peuples lointains se touchent ! comme les distances se rapprochent ! et le rapprochement, c’est le commencement de la fraternité !

Grâce aux chemins de fer, l’Europe bientôt ne sera pas plus grande que ne l’était la France au moyen âge ! Grâce aux navires à vapeur, on traverse aujourd’hui l’Océan plus aisément qu’on ne traversait autrefois la Méditerranée ! Avant peu, l’homme parcourra la terre comme les dieux d’Homère parcouraient le ciel, en trois pas. Encore quelques années, et le fil électrique de la concorde entourera le globe et étreindra le monde. (Applaudissements.)

Ici, messieurs, quand j’approfondis ce vaste ensemble, ce vaste concours d’efforts et d’événements, tous marqués du doigt de Dieu ; quand je songe à ce but magnifique, le bien-être des hommes, la paix : quand je considère ce que la Providence fait pour et ce que la politique fait contre, une réflexion douloureuse s’offre à mon esprit. Il résulte des statistiques et des budgets comparés que les nations européennes dépensent tous les ans, pour l’entretien de leurs armées, une somme qui n’est pas moindre de deux milliards, et qui, si l’on y ajoute l’entretien du matériel des établissements de guerre, s’élève à trois milliards. Ajoutez-y encore le produit perdu des journées de travail de plus de deux millions d’hommes, les plus sains, les plus vigoureux, les plus jeunes, l’élite des populations, produit que vous ne pouvez pas évaluer à moins d’un milliard, et vous arrivez à ceci que les armées permanentes coûtent annuellement à l’Europe quatre milliards. Messieurs, la paix vient de durer trente-deux ans, et en trente-deux ans la somme monstrueuse de cent vingt-huit milliards a été dépensée pendant la paix pour la guerre ! (Sensation.) Supposez que les peuples d’Europe, au lieu de se défier les uns des autres, de se jalouser, de se haïr, se fussent aimés : supposez qu’ils se fussent dit qu’avant même d’être Français, ou Anglais, ou Allemand, on est homme, et que, si les nations sont des patries, l’humanité est une famille ; et maintenant, cette somme de cent vingt-huit milliards, si follement et si vainement dépensée par la défiance, faites-la dépenser par la confiance ! ces cent vingt-huit milliards donnés à la haine, donnez-les à l’harmonie ! ces cent vingt-huit milliards donnés à la guerre, donnez-les à la paix ! (Applaudissements.) Donnez-les au travail, à l’intelligence, à l’industrie, au commerce, à la navigation, à l’agriculture, aux sciences, aux arts, et représentez-vous le résultat. Si, depuis trente-deux ans, cette gigantesque somme de cent vingt-huit milliards avait été dépensée de cette façon, l’Amérique, de son côté, aidant l’Europe, savez-vous ce qui serait arrivé ? La face du monde serait changée ! les isthmes seraient coupés, les fleuves creusés, les montagnes percées, les chemins de fer couvriraient les deux continents, la marine marchande du globe aurait centuplé, et il n’y aurait plus nulle part ni landes, ni jachères, ni marais ; on bâtirait des villes là où il n’y a encore que des écueils ; l’Asie serait rendue à la civilisation, l’Afrique serait rendue à l’homme ; la richesse jaillirait de toutes parts de toutes les veines du globe sous le travail de tous les hommes, et la misère s’évanouirait ! Et savez-vous ce qui s’évanouirait avec la misère ? Les révolutions. (Bravos prolongés.) Oui, la face du monde serait changée ! Au lieu de se déchirer entre soi, on se répandrait pacifiquement sur l’univers ! Au lieu de faire des révolutions, on ferait des colonies ! Au lieu d’apporter la barbarie à la civilisation, on apporterait la civilisation à la barbarie ! (Nouveaux applaudissements.)

Voyez, messieurs, dans quel aveuglement la préoccupation de la guerre jette les nations et les gouvernants : si les cent vingt-huit milliards qui ont été donnés par l’Europe depuis trente-deux ans à la guerre qui n’existait pas, avaient été donnés à la paix qui existait, disons-le, et disons-le bien haut, on n’aurait rien vu en Europe de ce qu’on y voit en ce moment ; le continent, au lieu d’être un champ de bataille, serait un atelier, et, au lieu de ce spectacle douloureux et terrible, le Piémont abattu, Rome, la ville éternelle, livrée aux oscillations misérables de la politique humaine, la Hongrie et Venise qui se débattent héroïquement, la France inquiète, appauvrie et sombre ; la misère, le deuil, la guerre civile, l’obscurité sur l’avenir ; au lieu de ce spectacle sinistre, nous aurions sous les yeux l’espérance, la joie, la bienveillance, l’effort de tous vers le bien-être commun, et nous verrions partout se dégager de la civilisation en travail le majestueux rayonnement de la concorde universelle. (Bravo ! bravo ! – Applaudissements.)

Chose digne de méditation ! ce sont nos précautions contre la guerre qui ont amené les révolutions ! On a tout fait, on a tout dépensé contre le péril imaginaire ! On a aggravé ainsi la misère, qui était le péril réel ! On s’est fortifié contre un danger chimérique ; on a vu les guerres qui ne venaient pas, et l’on n’a pas vu les révolutions qui arrivaient. (Longs applaudissements.)

Messieurs, ne désespérons pas pourtant. Au contraire, espérons plus que jamais ! Ne nous laissons pas effrayer par des commotions momentanées, secousses nécessaires peut-être des grands enfantements. Ne soyons pas injustes pour les temps où nous vivons, ne voyons pas notre époque autrement qu’elle n’est. C’est une prodigieuse et admirable époque après tout, et le dix-neuvième siècle sera, disons-le hautement, la plus grange page de l’histoire. Comme je vous le rappelais tout à l’heure, tous les progrès s’y révèlent et s’y manifestent à la fois, les uns amenant les autres : chute des animosités internationales, effacement des frontières sur la carte et des préjugés dans les cœurs, tendance à l’unité, adoucissement des mœurs, élévation du niveau de l’enseignement et abaissement du niveau des pénalités, domination des langues les plus littéraires, c’est-à-dire les plus humaines ; tout se meut en même temps, économie politique, science, industrie, philosophie, législation, et converge au même but, la création du bien-être et de la bienveillance, c’est-à-dire, et c’est là pour ma part le but auquel je tendrai toujours, extinction de la misère au dedans, extinction de la guerre au dehors. (Applaudissements.)

Oui, je le dis en terminant, l’ère des révolutions se ferme, l’ère des améliorations commence. Le perfectionnement des peuples quitte la forme violente pour prendre la forme paisible ; le temps est venu où la Providence va substituer à l’action désordonnée des agitateurs l’action religieuse et calme des pacificateurs. (Oui ! Oui !)

Désormais, le but de la politique grande, de la politique vraie, le voici : faire reconnaître toutes les nationalités, restaurer l’unité historique des peuples et rallier cette unité à la civilisation par la paix, élargir sans cesse le groupe civilisé, donner le bon exemple aux peuples encore barbares, substituer les arbitrages aux batailles ; enfin, et ceci résume tout, faire prononcer par la justice le dernier mot que l’ancien monde faisait prononcer par la force. (Profonde sensation.)

Messieurs, je le dis en terminant, et que cette pensée nous encourage, ce n’est n’est pas d’aujourd’hui que le genre humain est en marche dans cette voie providentielle. Dans notre vieille Europe, l’Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire elle a dit aux peuples : Vous êtes libres. La France a fait le second pas, et elle a dit aux peuples : Vous êtes souverains. Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France, Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie, Europe, Amérique, disons aux peuples : Vous êtes frères !