jeudi 21 mai 2009

L'Europe résolument

Message de Jean Paul PLANCHOU* pour "Besoin de Gauche" :

Le scrutin des Européennes aura lieu dans 3 semaines. La campagne entre tout juste dans sa phase de cristallisation. D’ailleurs, les sondages commencent à se succéder et tous convergent. Que disent-ils ?
Une droite historiquement faible : 27 à 29% pour l’UMP et très peu de réserves ; une gauche, au total, à un niveau élevé mais dont l’électorat est dispersé, et le P.S, comme le souligne la direction nationale, dans sa moyenne mais en passant sous silence les deux derniers résultats de 1999 et de 2004 qui plaçaient notre parti nettement en tête. Ainsi, est-il évident, que malgré les caractéristiques de cette élection, nous ne captons pas suffisamment l’électorat de gauche au profit principalement des Verts et du Modem.

Le tour nouveau que la Première secrétaire veut à présent imprimer à notre campagne, est-il à même de mobiliser une partie de l’électorat indécis ? Il faut le souhaiter : en tout cas, plus la participation sera élevée et plus notre score en bénéficiera. Car cette campagne, jusqu’alors, a été engagée à l’envers. Le vote sanction à l’égard de Nicolas Sarkozy – terrain sur lequel les socialistes rencontrent des concurrents pour le moins aussi crédibles à gauche et au centre - ne pouvait être qu’une arme électorale à manier dans les dernières longueurs. On aurait dû se rendre compte, en effet, que les électeurs susceptibles d’aller aux urnes sont des citoyens concernés, et plutôt favorablement, par le devenir de l’Europe.

Aussi eût-il fallu d’emblée mieux faire ressortir les lignes de clivage par rapport à la droite : notre vision d’une Europe intégrée que la présidence de Nicolas Sarkozy a justement affaiblie, notre ambition d’une Europe politique, nos objectifs économiques et sociaux majeurs tels qu’affichés par le Manifeste commun du P.S.E., bref une Europe forte et démocratique d’ailleurs consubstantielle - comprenons- le bien - de l’avenir de la social-démocratie. Elle mérite à coup sûr, cette Europe, une campagne courageuse et même flamboyante. 3 semaines, encore, pour réussir sinon nous regretterons que les socialistes, comme nous le préconisions dans notre contribution, n’aient pas voulu mener le débat de clarification qui s’imposait entre nous depuis 2005.

* Conseilller Régional de Paris, Président du Groupe socialiste

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