lundi 15 juin 2009

La leçon n'est jamais apprise (2)

Quels sont les dysfonctionnements apparus durant la campagne des européennes qui seraient à ce point singuliers ?

La recherche d’un bouc émissaire est une pratique humaine qui trouve ses racines dans l’antiquité. Ce n’est pas la colère des Dieux que nous avons à apaiser, c’est notre propre aveu d’échec, de manque de ténacité et d’égarement que nous devons faire pour décider des suites à donner.

La volonté de nombreux rénovateurs au sein du Parti Socialiste a toujours été de faire avancer leurs idées par le débat en évitant les affrontements. Cette volonté voulait illustrer une rupture avec les pratiques malsaines et partisanes : convaincre par les idées plus que par les alliances tortueuses. Il faut reconnaître que cette voie n’a pas eue es résultats escomptés, elle a pourtant amené un contenu et une réflexion qui place la rénovation du Parti Socialiste au niveau de la volonté politique et non de l’impossibilité pratique. Cette rénovation est possible, elle est souhaitée par les militants et attendue par tous ceux qui vois dans le socialisme la possibilité d’un monde meilleur.

De ce point de vue la préparation des élections européennes n’a pas été différente de ce que nous connaissions jusqu’à maintenant. Les noms des responsables de ces décisions ont changé au bas de la page et dans les arrières cours. Les pratiques ont été conservées. Les informations ne passent pas aux militants il faut faire partie d’un groupe plus structuré pour avoir les bonnes informations au bon moment. Je ne reviens pas sur les conditions de désignation de nos listes, j’ai eu l’occasion de le faire et les militants ont eu l’occasion de constater le résultat.

Nous attendons aujourd’hui de la transparence et de la démocratie. J’encourage à maintenir des bons contacts avec tous les courants de pensée qui animent aujourd’hui la réflexion à gauche. C’est la condition même de la protection de notre idéal de citoyenneté et de laïcité : faire de la diversité une force, permettre l’échange. Nous devons donc rompre de façon définitive avec les actions contradictoires : nos candidats sont désignés par les militants ou ils sont désignés dans la cohérence des résultats des motions au congrès précédent.

Pour les désignations locales municipales, communauté de communes, cantonales, législatives et sénatoriales il paraît possible et souhaitable d’avoir des désignations associant les militants. Cela impose que les modalités d’accès à cette désignation soit équitables et permettent un débat réel devant les militants avant tout vote.

Pour les désignations régionales et européennes les désignations par liste doivent être élaborées de façon transparente. On ne fait pas voter à des militants un document sur lequel ils n’ont pas de prise car il est le fruit d’arrangements nationaux complexes. La question des alliances avec d’autres partis est aussi un des enjeux de ce type de scrutin. Il faut aussi que ces questions soient débattues par les militants.

La pseudo rénovation dans la constitution des listes européennes a montré que de ce point de vue rien n’avait changé. Les prochaines élections seront l’occasion de mesurer l’ambition et la réalité de l’engagement pris par la première secrétaire.

Voilà la démonstration que la rénovation attendue n'était en place pour les élections européennes. Il reste un point à soulever et à conserver : Le Manifesto. Il ne fait de doute pour personne qu'un document de ce type pour les Régionales donnerait une autre ambition et replacerait les enjeux dans une volonté de cohérence et non de balkanisation du Parti Socialiste.

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