lundi 24 août 2015

Combattre l'infâme

Les temps deviennent de plus en plus obscurs. La montée du Front National en France peut être vécue comme anecdotique, contextualisée, ou elle peut être vue comme un choix qui s’est déjà posé et qui se posera demain à chacun de nous. En 1942, aurions nous été collaborateurs, résistants ou comme la majorité des français : dans la survie au jour le jour en attendant que d’autres choisissent. Le premier vecteur de diffusion des idées de la haine, c’est le fait de ne pas se sentir concerné. C’est de détourner le regard.

La montée des intégrismes religieux, par les attentats et par ces comportements de plus en plus ouvertement en rupture avec ce qui fonde notre citoyenneté : La liberté, la fraternité, l’égalité et la laïcité ne peuvent légitimer et justifier la montée des idées du Front National. Je les considère comme les 2 faces d’une même pièce. Ils se nourrissent des mêmes causes et grandissent ensemble.

Je fais partie de ceux qui regardent les idées xénophobes, haineuses, le rejet de l’autre et la méconnaissance de ce qui nous est étranger augmenter chaque jour. Je fais partie de ceux qui a chaque fois qu’ils en ont l’occasion rappellent cette réalité, alertent, portent la controverse contre ceux qui répètent, en conscience ou non, les thèses simplistes du Front National. Je fais partie de ceux à qui l’ont dit de se calmer et de laisser tomber, qu’il faut parler d’autres choses.

Ce choix de porter la controverse, vous fait souvent passer pour un emmerdeur par ceux qui n’avaient pas réfléchis à la portée de leur propos. Cela vous fait passer pour l’homme à abattre par ceux là même qui se disent de votre camp, ceux là même qui devraient agir mais ne bougent pas, ceux là même dont vous mettez en avant leur inaction alors que vous ne vouliez que combattre les vagues obscures qui arrivent. Le second vecteur de diffusion des idées de la haine, c’est le fait que la modification de comportements nous concernent tous mais que ceux qui sont le plus exposés n’ont pas envie de changer.

Je pense aussi que l’on ne combat pas ces idées en démontrant l’incompétence des gestions municipales actuellement acquises au Front National, ce n’est pas non plus en rappelant les nombreuses sanctions qui ont touché les grands dirigeants de ce parti. De la même façon comment combattre des convictions personnelles qui sont de l’ordre de la foi. Les supporters des ces différents camps ne réfléchissent pas, ne débattent pas,  ils croient.

Ce qui doit nous interroger c’est : Pourquoi, alors que la démonstration objective et rationnelle est faite que nous sommes face à des esprits manipulateurs et malhonnêtes qui n’exploitent la misère et la haine que pour leur profit, pourquoi les langues se délient aussi facilement contre les arabes, les juifs et les homosexuels, pourquoi la haine de l’autre est devenue la haine du citadin par le rural, la haine du chômeur par le salarié et la haine du petit patron par le chômeur ? Le troisième vecteur de diffusion de la haine, c’est d’apporter des réponses rationnelles à un contexte émotionnel. Les réponses sont alors utilisées et retournées pour mieux illustrer la théorie du complot.

vendredi 21 août 2015

Contribution aux élections régionales 2015

Les élections régionales 2015 font partie des élections majeures de notre société. Par la fusion de plusieurs régions, ce n'est pas simplement une politique de développement économique et territoriale qu'il convient de choisir. Ce que nous devons choisir ce sont les personnes qui porteront la cohésion d'un nouveau territoire et leur capacité à faire "vivre ensemble".

Pour ma part je souhaite contribuer à cette réflexion et voici les positions que je tiendrais face aux différents candidats :

mercredi 19 août 2015

Regarder le Parti Socialiste, tel qu'en lui même

J'ai souligné régulièrement dans ce blog la responsabilité du militant à accepter, ou non, les orientations proposées et l'importance de garder en notre sein une discussion, un contact. Les chiffres publiés en 2015 par la presse sur le nombre des militants au sein du Parti Socialiste devraient faire réfléchir. 

Une situation que j'avais évoqué dans un précédent article sur ce blog : Militants ou supporters.

"Nous sommes trop dans l'entre-soi, reconnaît lui-même le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, jeudi 21 mai 2015 dans Le ParisienNous sommes coupés des préoccupations quotidiennes des Français. Il faut que les militants socialistes se tournent vers les Français, et arrêter de se regarder le nombril."

Il est en effet curieux de voir que les réflexions qui pourraient se compléter ou faire naître de nouvelles solutions par la coopération sont incapables d'émerger. Le blocage est-il idéologique ou lié aux personnes ? Je ne sais pas si il faut avoir fait l'ENA pour comprendre que cela ne mène à rien ? Les chiffres le démontrent cette fois. Toutefois Jean François Cambadélis commet une erreur en demandant aux militants socialistes de se tourner vers les français. Ce sont les cadres et élus actuels du Parti Socialiste qui doivent réaliser cet effort.

Les distances sont encore plus fortes et plus dramatiques lorsqu'elles ont lieu au niveau local. Les mairies, conseils départementaux et conseils régionaux pilotés par des équipes de gauches et des président(e)s socialistes ne doivent pas pouvoir se replier sur leurs territoires comme les petits vassaux d'une noblesse imitée. Ils doivent être au contraire les laboratoires d'application des stratégies et de la pensée socialiste.

Cette interrogation des pratiques doit être menée par le Parti Socialiste si l'on ne veut pas que d'autres réalisent ce travail et en tire des conclusions qui amènent encore plus de doutes dans les têtes de nos concitoyens. Il existe aujourd'hui une voie compliquée et fragile à emprunter. C'est la voie de la coopération et de la coproduction. Elle n'est pas la plus claire pour les ambitieux animés par des plans de carrière et autres passionnés de stratégie personnelle stérile. Elle est la voie qui maintiendra la flamme de la République allumée et qui éteindra la flamme de la haine de l'autre.