mardi 14 juillet 2009

Réflexion sur la dictature de l'emotion (1)

La dictature de l'émotion continue à se répandre au sein des différents médias. L'analyse des trois derniers mois montre la force de mobilisation, la puissance du pathos et l'appétence humaine pour ces moments de communion locale, nationale et internationale. On peut se replier sur la posture traditionnelle bobo-intellectuelo-socialiste en considérant tout cela comme futile. Le jugement condescendant sur les victimes de cette dictature ne modifie en rien la réalité. Nous ne pouvons laisser penser que les uns sont des imbéciles et nous, instruits et bien pensants au dessus de la mélée. C'est la position néo-esclavagiste qui anime surement bien des hommes du gouvernement actuel. Au contraire cela nous conforte à penser que ceux qui ont des idées sur tout ne construisent pas une pensée.

Il est bon de penser un peu plus loin que le bout de son doigt et de prendre le temps de regarder la lune de plus près. Nous devons être convaincu que c'est par la répétition que nous finirons par donner l'envie d'aller chaque fois un peu plus loin.

Depuis l'antiquité la notion de spectacles réunissant les foules est utilisée pour assurer un équilibre émotionnel au sein des populations. Les grandes manifestations religieuses de l'Egypte ou de la Grèce, les jeux du cirque de Rome servaient aussi de régulateurs sociaux. Pendant une période consacrée, l'émotion était exploitée à plein pour apaiser non pas la colère des Dieux mais les risques de déséquilibres internes de la population. Le Moyen age et les cathédrales sont le résultat de cette même combinaison symbolique religieux et politique.

Le siècle des Lumières a souhaité libéré l'homme de cette manipulation de quelques uns sur la grande majorité. Le développement d'une pensée scientifique rigoureuse devait nous débarrasser de nos entraves judéo-chrétiennes pour nous expliquer le monde tel qu'il est dans sa réalité la plus basique. Les croisades et autres périodes d'inquisition nous suffisent à savoir combien cette ambition était nécessaire et salvatrice.

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