lundi 9 novembre 2009

Reims, un an déjà... (Des contributions aux motions)

Globalement les contributions 2008 convergent vers quelques idées communes : Nous n'avons pas assez travaillé, le contenu idéologique n'est pas adapté aux évolutions de la société et il faut sortir de la personnalisation du pouvoir. Enfin tout le monde rajoute une petite couche sur la nécessaire démocratie interne du Parti Socialiste qui le différencie de cet UMP le petit doigt sur la couture où on ne peut pas parler contre le chef.

Les contributions n'ont pas finies de sécher que les motions sont déjà en préparation. Les contributions sortent avec des signatures d'élus alors qu'aucun militant ne sait comment faire pour avoir son nom sur l'une d'elles, preuve de leur immense ouverture, démonstration de la participation intellectuelle de quelques uns pour le salut de tous. Les grandes manœuvres et les petits arrangements commencent. Le congrès de Reims n'a pas échappé à la volonté de faire de la soupe pour la sacro-sainte unité. Peu importe le goût final, plus l'échéance avance et moins vous avez de soutien, plus les compromis deviennent immangeables et bien difficiles à avaler par la base.

A partir du moment où l'on considère que cela ne peut pas se répéter une fois de plus, il faut dénoncer cette situation dans sa phase lumineuse et dans sa phase plus obscure. On sait déjà qui souhaite aller avec qui, qui veut tuer qui. « Mais ce n'est pas nouveau nous avons toujours fait comme cela » me confiera un militant qui avait sa carte avant que mon père et ma mère ne se connaissent. Il me confiera d'ailleurs plus tard qu'il ne sait plus s'il doit ou non renouveler sa cotisation, il est peut être temps de faire autrement.

Les motions arrivent et les grands débats peuvent commencer. J'ai entendu des élus respectables et respectés, engagés dans le soutien d'une motion, signataires de la première heure, parler en tribune sans connaître le contenu de ce qu'ils défendaient mais en sachant très bien qui ils défendaient. Et surtout nous rappeler à nous militants et surtout à nous les jeunes qu'il faut respecter le résultat démocratique, que la motion qui arrivera en tête est la motion qui servira de pivot d'alignement. La suite prouvera que cela est vrai tant que les autres motions n'ont pas décidé d'aller jusqu'à se renier pour vous faire la peau.

Le vote des motions prend un caractère important car il peut sonner le terme de votre carrière politique au sein d'une fédération. Combien de repas seront organisés, combien de réunions ont lieu en l'absence des militants. La réalité prend des allures de Cour Royale, on se promet des reports de voix, on s'assure de ne pas vexer les uns ou les autres.

J'ai suivi une partie du congrès sur la chaine parlementaire. J'ai regretté que des regroupements ne soient pas organisés pour regarder ensemble les débats. L'idée que nous avons des personnes de qualité au sein du Parti Socialiste se vérifie dans ces moments. Tout le monde s'engage, appelle à la prise de conscience, à la nécessité d'être au-dessus de nos petites querelles internes. Durant deux jours je serais fier d'être socialiste, je découvrirais de jeunes talents. Je ne suis pas à Reims mais je me promet déjà de tout faire pour que le prochain congrès ne ressemble pas à ce défilé de constats d'insuffisance.

Il est enfin temps de voter pour notre premier secrétaire ou première secrétaire. L'heure est grave. On s'active de tous bords pour essayer de sonder les sections. Les coups de téléphone pleuvent. Je suis surpris et je constate le manque absolu de perspicacité lorsque je suis appelé pour voter sur la motion dont je suis signataire et défenseur de la première heure.

Le vote des motions réalisé, le secrétaire national élu, les manœuvres locales vont pouvoir commencer. Il nous faut régler à ce niveau l'incohérence de votes idéologiques : les motions et le vote personnalisé du secrétaire national. Ce mode de décision est paradoxal et l'issue du Congrès de Reims illustre suffisamment cet incohérence.

mardi 3 novembre 2009

Militants ou supporters ?

Les élections internes des listes du Parti Socialiste seront l'occasion de voir les prises en compte réelles et symboliques des votes des militants. Mais cette épreuve n'est pas simplement celle des élus et des décideurs, c'est aussi celle des militants.

Le Parti Socialiste, la social démocratie, les forces de gauche ont encore bien des épreuves à affronter pour prendre un nouveau départ porteur de l'espoir qu'attendent tout ceux qui sont sur le bord de la route. Les élections locales font toucher du doigt le dilemme entre le choix de la personne et le respect de ses convictions profondes. Etre militant c'est aussi savoir freiner, tempérer les ardeurs des uns pour protéger le contenu et les idées. Etre supporter c'est accepter de se renier pour suivre une seule personne.

Les élections internes appartiennent aux militants. Nous porterons la responsabilité de nos audaces ou de nos lâchetés. Le jour de l'échéance le militant se retrouvera face à ses choix, ses incohérences, ses hésitations mais avec la force du collectif pour choisir la voie.

La consultation militante a donné une orientation claire vers le mandat unique. Une aspiration que je partage et que j'encourage depuis mon entrée dans l'action politique et donc bien avant ma prise de carte. Il n'existe aucun argument viable pour justifier le cumul de mandat, à part la volonté de faire vivre l'adage "On rentre en politique pour les autres, on reste pour soi !" Cela n'enlève rien au mérite du travail accompli mais cela limite les possibilités d'encouragement et d'innovation.

Inconsciemment celui qui cumul est celui qui réussit, alors que celui qui refuse le cumul se limite, refuse le succès. Mais il faut plus de force de caractère et d'engagement pour se dépasser soi même et le dépassement commence par ne pas succomber à son égo.

Mon regretté voisin

C'est le hasard de la vie et de l'actualité. Il y a des nouvelles qui vous surprennent et vous donne envie de rentrer à la maison. Comme si la nouvelle concerné un lointain cousin, un parent éloigné dont on apprend la disparition. Ce n'est pas de la tristesse, c'est un sentiment de vide, un manque.

Il y a des nouvelles que l'on croit si improbables que l'on oublie que nous ne sommes que des hommes et des femmes et que nous retournerons poussière. Même le titre d'immortel ne vous met pas à l'abri de la réalité.

Je possède depuis ma formation d'animateur socio-culturel deux livres considérés comme fondamentaux pour les travailleurs sociaux, pour les acteurs politiques, pour les acteurs au sein de la cité : Le Fossé des Générations et Tristes Tropiques. Hannah Arendt et Claude Lévi Strauss. Je ne les ai pas lu pendant 10 ans, par défi, par flemmardise, pour mille raisons dont aucune n'est valable.

La semaine dernière j'ai attaqué Le Fossé des Générations et j'ai découvert la modernité d'une oeuvre qui a plus de 30 ans. Je me suis promis de lire l'oeuvre suivante dans la foulée et ce soir j'apprends que Claude Levi Strauss n'est plus. Celui dont je fut le voisin anonyme depuis mon arrivée en Côte d'Or est parti. Je vous laisse sur un des ses derniers entretiens apprécier la franchise de son constat :



lundi 2 novembre 2009

UMP : Classe, finesse et bon goût - Episode 2



On comprend mieux pourquoi certains ne s'excusent pas. Bien sûr la connaissance sociologique des mouvements des années 60 et 70 sont revus et corrigés sauce Morano. Si à gauche il y a encore un problème Mitterand, Sarkoland a définitivement tourné la page du Gaullisme. Ils sont même en train de réécrire l'histoire.

Il n'y a pas d'erreur, le débat sur l'identité nationale est une démarche électorale. Le ralliement des mouvements de De Villiers et Nihous ne sont pas des opportunités !