dimanche 29 août 2010

Mais vous êtes fou !.... Oh oui !

L’absence de cohérence n’est finalement un trait caractéristique de la folie. Les choix de notre société atteignent des niveaux d’incohérence qui pourtant ressemblent à des symptômes de maladies mentales connues. Mais personne ne semble s’inquiéter de ces symptômes. Il ne faut pas écarter la possibilité d’une incompétence des docteurs en charge du dossier. Existe-t-il d’ailleurs un hôpital pour société ?

- Bonjour je suis une société libérale capitaliste qui se précipite vers un précipice sans fonds, c’est grave docteur ?
- Non, vous n’avez qu’à faire un petit régime. Un peu d’efforts et vous perdrez bientôt vos services publics qui vous donnent tant d’embonpoint. Votre IMC doit être de 3% pas plus.
- Mais il me semblait que les différents régimes suivis par les autres pays les avaient conduits à l’expropriation et l’impossibilité de payer les retraites suite aux faillites des fonds de pension ?
- Vous parlez de l’Irlande ou de la Grèce ? Je peux vous expliquer…
- Je pensais plutôt au Canada, à l’Angleterre ou aux Etats Unis
- Mais, mais,…, mais ils vont très bien. Rassurez-vous !
- Mais ce régime n’a pas été donné aux Pays du Tiers Monde ? Je n’ai pas l’impression qu’ils…
- D’abord on dit pays du Sud et puis je suis médecin quand même !
- Pardon madame BCE, je ne voulais pas mettre en doute vos compétences.
- Je vous excuse, c’est vrai qu’à force de faire des essais dans différents pays nous finirons bien par trouver le remède. D’ailleurs nous avons un traitement complétement nouveau à base de nationalisme, vous devriez augmenter les doses. Nous n’avons pas vu trop de rejets de la part de votre organisme.

Vous pensez que j’exagère, que je ne respecte rien ? Mais je suis fou vous savez. Je suis persuadé que la réflexion individuelle que l’on partage finit par faire avancer les choses et je pense que l’émulation de mes travaux finira par ouvrir de nouvelles portes. 

Vous voyez à quel point je suis barré ! Par contre moi je le sais ! Ce n’est pas si grave parce qu’il parait qu’être fou c’est croire qu’on ne l’est pas !

samedi 21 août 2010

A notre ami...

Comme beaucoup d'entre vous mes amis du plateau j'ai appris que Gérard Ramis était parti dans des circonstances tragiques.

L'action au travers de ce blog vient d'hommes et de femmes comme lui qui n'ont pas jugé ou approuvé mes réflexions et mes actions mais qui me poussent à aller au bout, toujours plus loin.

Alors ce soir je pense à vous tous qui là-bas, amis et famille, je vous embrasse et nous sommes nombreux à avoir le coeur lourd de chagrin.

Salut Gégé,

Retrouver l'innovation

Il est utopique et irréaliste de penser tout résoudre au travers de l’Europe, il est inconcevable d’imaginer d’autres voies de développement sans elle. Le démarrage de l’Europe est une coopération entre Etats guidée par le pragmatisme. Il nous appartient de créer les émulations nécessaires entre ses Etats pour conserver les ambitions de paix des pères fondateurs.

La dynamique européenne qui découlera de la crise va-t-elle nous entrainer dans une concurrence entre Etats ? La construction d’une zone européenne de coopération et de développement n’est pas achevée sans l’aboutissement d’une cohérence politique, économique, sociale et environnementale. Le chemin est encore long et au regard de la création des grandes civilisations qui nous ont précédé nous ne sommes qu’au commencement. Pour avoir l'ambition de porter dans le monde l'espérance d'un autre possible nous avons encore à faire.

Voilà en introduction les éléments de réflexion que toutes les organisations politiques, sociales et économiques doivent garder présents dans les choix qu’il nous appartient désormais de faire :

- Concurrence ou émulation : Il y aura encore bien des débats pour trancher la question du fédéralisme. Le patriotisme historique de chaque pays ne permet pas d’imaginer une perte de souveraineté inconditionnelle. La vague nationaliste actuelle aboutit à une concurrence entre pays dont l’histoire nous a appris les débouchés. L’alternative crédible est celle de l’émulation. C’est d’ailleurs un travail de réflexion valable pour tous les échelons de notre organisation sociale, économique et politique. Le libéralisme intellectuel et économique pousse à une concurrence exacerbée ou tous les coups sont permis (la suppression de règles permettant d’ailleurs de limiter les risques) L’issue est connue : un train qui se dirige contre mur ne peut éviter l’accident en accélérant, il augmente les dégâts.

- Pragmatisme ou ambition de société : Nous sommes maintenant une majorité de la population française à ne pas avoir connue la deuxième guerre mondiale et ses conséquences. Nous n’avons connu que les grands événements économiques des 30 dernières années et ils sont sans commune mesure avec la crise que nous traversons dont l’issue n’est pas connue tellement sont nombreux les éléments qui peuvent nous projeter encore plus loin. Les notions de paix et de solidarité s’en trouvent émoussées. La flamme du souvenir dont nous devenons les gardiens ne doit pas s’éteindre au risque de voir celle des chemises brunes reprendre de la force.

Ces éléments ne sont pas des conditions d’une survie politique, économique sociale ou environnementale (La survie concerne ceux qui ont déjà tout perdu) Ils sont les bases d’un nouveau mode de relation qui commence par le débat et dont l’ambition est la création et l’action. L’innovation est plus que jamais nécessaire, il nous appartient de nous libérer de notre auto-censure et de nos dogmatismes pour créer une nouvelle civilisation. En dessous de cette ambition il s’agit de la construction d’un Empire mais cela ne dure jamais bien longtemps et aboutit à de petits potentats insipides, vicieux et mesquins.

dimanche 15 août 2010

Monde agricole, territoire et citoyen :

Elle est passée inaperçue pour le citoyen et pourtant elle porte des enjeux et des orientations importantes. Je reviens sur la loi de modernisation de l’agriculture votée en juin à l’assemblée nationale. A la mi-temps de la politique agricole commune européenne, les lois prises aujourd’hui en matière agricole doivent s’inscrire dans une préparation de la nouvelle donne de 2013.

Il serait trop facile de penser que les agiculteurs sont des nantis, fonctionnaires de l’Europe et que ces subventions doivent cesser. Les agriculteurs sont les premiers à vouloir la fin des subventions mais les motivations et la réalité sont deux choses différentes. Vouloir vivre de sa production et de son travail est un désir qui anime de la même façon les agriculteurs, les artisans, les commerçants et les ouvriers. La réalité pour le monde agricole et pour la production de notre alimentation c’est que la fin brute et sans conditions des subventions entrainera une harmonisation sur le marché mondial : bœuf aux hormones, maïs OGM, productions sur-intensives en matière végétale et animale.

La loi de modernisation pose un certain nombre d’orientations mais c’est sur deux point particuliers que se poseront mes questions et réflexions : l’augmentation d’utilisation de circuits courts dans les services de restauration de l’Etat et la question de l’implantation d’élevage par extension ou création.

Il est démagogique (mais nous en avons désormais l’habitude avec ce gouvernement) de faire croire que les services de restauration des collectivités publiques peuvent passer à 15 % de commande de produits issus des circuits courts en 2010. Les commandes sont annuelles, du premier janvier au 31 décembre. Les services publics fonctionnent par appel d’offres pour des périodes déterminées qui varient d’une à plusieurs années. Ces deux éléments combinés font que l’on se moque de nous :
- Soit les commandes étaient déjà prévues à ce niveau là de 15%, alors la loi ne fait que valider une situation de fait et n’est pas une ambition
- Soit les commandes ne prenaient pas en compte cet objectif et il n’y a aucun moyen d’atteindre ces objectifs d’ici la fin de l’année.

Mais la définition, relativement large, des produits concernés devraient permettre d’atteindre ces objectifs de façon quantitative sans aucune modification réelle des habitudes :

Lorsque la question qualitative se posera (et le gouvernement est bien tranquille puisqu’il ne la posera pas) il sera alors nécessaire de penser ou repenser les organisations agricoles locales. C’est un enjeu que les agriculteurs devront avoir la force de porter au travers des élections cantonales qui approchent et dont les prétendants à l’élection ne pourront faire l’impasse. En tout cas les prétendants qui ont encore un peu d’ambition politique non pour eux même mais pour leur territoire.


La deuxième réflexion vient sur l’installation des élevages par extension ou par création. Je ne suis pas végétarien, je n’ai aucune intention de le devenir ou de forcer les autres à le devenir. Je n’accepte pas plus les dogmes alimentaires que les dogmes spirituels. Les extensions et les créations doivent être soumises à des expertises environnementales mais il faut faire attention avec les consultations du public. Ces deux demandes émanent de France Nature Environnement ou en tout cas de son président Bruno Genty. Cette association pose des débats intéressants et son expertise est souvent pertinente.

La question de l’expertise de public en matière économique nous demande de renforcer l’éducation à l’environnement de façon pluraliste et objective. Elle devrait débuter par une formation de nos élus sur ces questions et les militants politiques devraient avoir quelques bases de ce coté-là qui permettraient quelque fois d’élever le débat sur la question du développement durable.

Formation des acteurs économiques agricoles pour l’organisation de circuits commerciaux liant territoire et filière. Formation des citoyens pour la prise en compte d’un développement soutenable pour les futures générations. Voilà deux pistes de travail intéressantes pour l’échelon départemental.