vendredi 28 décembre 2007

L'éternel recommencement

Hier soir, alors que je me remettais de mes écarts gargantuesques de Noël, j'ai repris contact avec le monde. Une seule information tournait en boucle : Ils ont tué Benazir Butto. Je reste devant mon poste à essayer de remettre de l'ordre dans mes idées. J'ai quitté un monde où Ingrid Bettencourt était encore en vie, son attachée allait être libérée, comme un espoir que ce monde va mieux.

L'homme possède le meilleur en lui même et le pire. Pour cette fin d'année nous aurons droit au pire. L'assassinant de Benazir Butto et les divers meurtres et attentats de cette fin d'année me rappelle une autre fin, celle du siècle passé. A l'époque un certain commandant Massoud mourrait...

J'ai souvent appelé à l'éthique de nos hommes politiques. La France, l'Europe a un devoir qui ne sera jamais fini. La république n'est jamais à l'abri, la démocratie n'est jamais acquise. L'obscurantisme est toujours dans l'ombre à attendre le moindre de nos relâchements. C'est aux citoyens de garder leur bien le plus précieux : la liberté. C'est aux militants d'être vigilants que les mêmes erreurs ne puissent être reproduites au sein de leurs rangs et par leurs représentants.

dimanche 23 décembre 2007

Bonnes résolutions

A quelques heures de Noël et quelques jours avant de passer en 2008, nous sommes tous en train de souhaiter le meilleur pour notre famille et nos amis. La plupart de ces souhaits disparaitront sous les fourchettes de dinde et de petits gateaux.

Une chanson n'a jamais changé la face du monde, mais le poète a toujours raison. J'arrete ici mes leçons de morale bienpensante et je vous laisse lire :


Plus rien
(Les Cowboys Fringants)

Paroles et Musique: Jean-François Pauzé 2004 "La grand-messe"
© La Tribu


Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint'nant le dernier humain de la Terre

On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant
Ce qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps
Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père
Et qu'il tombait encore de la neige en hiver

En ces temps on vivait au rythme des saisons
Et la fin des étés apportait la moisson
Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux
Où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux

Mais moi je n'ai vu qu'une planète désolante
Paysages lunaires et chaleur suffocante
Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y ait plus rien...
Plus rien...
Plus rien...

Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint'nant le dernier humain de la Terre

Tout ça a commencé il y a plusieurs années
Alors que mes ancêtres étaient obnubilés
Par des bouts de papier que l'on appelait argent
Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants

Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien
Étaient prêts à tout pour arriver à leur fins
Pour s'enrichir encore ils ont rasé la Terre
Pollué l'air ambiant et tari les rivières

Mais au bout de cent ans des gens se sont levés
Et les ont averti qu'il fallait tout stopper
Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie
Ces hommes là ne parlaient qu'en termes de profits

C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens
Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence
Quand tous les océans ont englouti les îles
Et que les innondations ont frappé les grandes villes

Et par la suite pendant toute une décennie
Ce fut les ouragans et puis les incendies
Les tremblements de terre et la grande séch'resse
Partout sur les visages on lisait la détresse

Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d'atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y air plus rien...
Plus rien...
Plus rien...

Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Au fond l'intelligence qu'on nous avait donnée
N'aura été qu'un beau cadeau empoisonné

Car il ne reste que quelques minutes à la vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer
Adieu l'humanité... Adieu l'humanité...

Adishat, Kainto

jeudi 15 novembre 2007

Logique d'affrontement

Les vidéos tournent à plein régime sur les sites internet dédiés. Le Président de la République Française est un homme qui en a. La ménagère de plus 50 ans n'a qu'à bien se tenir c'est le retour des hommes, des vrais.

Le premier souvenir qui m'est revenu en tête et celui des petits loulous des samedis soirs qui, entourés de camarades bien plus baraqués, venaient jouer la provocation pour épater les filles. Ils étaient un jour ou l'autre tout seul, et ce jour là le courage légendaire des dance floor se transformait en pathétique pleurnicherie.

La France est un grand pays, être Président de la République est une lourde tâche. Ce n'est pas une cour de récréation où l'on joue à celui qui pisse le plus loin. Les vrais problèmes ne se traitent pas à coup de communication. Ils demandent de la profondeur et du débat. Que le gouvernement travaille et que le Président soit un peu plus à nos affaires, dans son bureau.

A ce petit jeu là, la lutte des classes aura été réactualisée par la droite. Mais attention à la politique de la terre brulée, car quand les alliés d'un jour seront partis, aurons nous droit à une pathétique pleurnicherie présidentielle ?

Le ton est en tout les cas donné pour les élections municipales. La droite ne se posera pas du coté de la raison et du projet, mais du coté de l'affrontement et du cynisme. Soyez vigilant mes amis, ne succombez pas aux sirènes qui ne veulent que leur grandeur et votre perte.


lundi 22 octobre 2007

Un blog pour Lannemezan

Les municipales se feront aussi sur le web, et tant mieux pour la démocratie et la liberté d'expression.

J'ai commencé cette série par la ville d'Odos et les encouragements à Cédric Haurou Béjottes. Il est donc normal que je vous parle un peu du candidat de Lannemezan, Bernard Plano.

Les adeptes du blog et les lannemezanais auront compris que le soutien à Bernard Plano n'est pas d'hier sur ce site. Pour en savoir un peu plus :

http://www.bernardplano.blogspot.com/

Un peu de hauteur n'a jamais fait de mal à personne surtout dans ces périodes trés importantes pour l'avenir de nos enfants.

Adishat, Kainto

Un blog pour Odos

Un nouveau blog à consulter régulièrement pour suivre la campagne des municipales de la ville d'Odos.

Un soutien Cédric Haurou Béjottes et son équipe :

jeudi 18 octobre 2007

Etre pareil ou pas ?

Dans sa chanson, Georges Brassens est sévère avec les gens qui sont nés quelque part. Une sévérité qui nous renvoie à la réalité de nos visions de l'autre. Avant d'être d'un autre pays, l'étranger est d'une autre région, d'une autre ville, d'une autre vallée, de l'autre canton ou de l'autre quartier. En tout cas il n'est pas d'ici, pas de chez nous. Le repli sur soi et sur ses terres est un sentiment que nous devons combattre au quotidien. Les socialistes doivent défendre l'idée que faire vivre un terroir c'est l'ouvrir, le faire partager.

Le plateau de Lannemezan n'échappe pas à la tentation de succomber à cette douce musique. Les élections municipales vont être les auditoires de ces troubadours de la nuit qui n'ayant pas d'arguments, ni de projets vont nous entonner le refrain du repli en se vantant d'être d'ici, eux. Ils espérent faire oublier ce principe fondamental : Pour se faire aimer des autres, nous devons commencer par nous aimer. Aimer une terre et un lieu ce n'est pas le cacher des autres.

C'est une terre d'accueil qu'il faut continuer à cultiver, une porte sur les Pyrénées qu'il faut maintenir ouverte. Voilà le projet ambitieux pour le pays des Nestes. Aveuglés par leurs ambitions personnelles certains sont tentés de nous amener sur le terrain nauseabond du "Je suis de Lannemezan, donc je dois être choisi ! Lannemezan ne peut appartenir qu'à un lannemezanais !" Mais qui décide qui est lannemezanais dans notre République, quels sont les citères ? Est lannemezanais celui qui fait vivre le plateau, le fait progresser et permet de vivre ensemble dans un cadre agréable en matière économique, de services et de loisirs.

Les couplets qui commencent à se diffuser sur le marché du mercredi matin me rappelle le boulanger de Fernand Raynaud : Celui parti "manger le pain des français" dans un autre village. Une autre farce triste pour nous obliger à la vigilance contre cette attitude d'utilisation de la rumeur et de la calomnie. Toujours de façon insidieuse, toujours en sous-entendus.

Je veux faire le pari de l'intelligence pour Lannemezan et pour les Hautes Pyrénées. Un pari qui se gagnera ensemble et pour l'interet de tous à Lannemezan comme à Tarbes ou à Vic en Bigorre.

Lannemezan, balcon des Pyrénées. Le balcon c'est le lieu où vous accueillez vos amis quand ils arrivent. Le balcon c'est le lieu des discussions, des echanges, des rires et de l'amitié. Le balcon c'est le premier endroit que vous partagez en arrivant chez l'autre. Il suffit pourtant d'un balcon accueillant pour se sentir tout de suite bien et ne pas être presser de repartir.

kainto.yetto@gmail.com

mardi 16 octobre 2007

Pour une juste réforme de nos institutions politiques

A l'attention de M. Edouard BALLADUR
Ancien Premier ministre
Président du Comité de réflexion et de proposition sur
la modernisation et le rééquilibrage des institutions de
la Cinquième République
Et des membres du Comité


Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les membres du Comité, La Convention pour la 6e République défend depuis plusieurs années le projet d'avènement d'une République nouvelle en rapport avec les besoins démocratiques de notre pays. Elle défend les principes hérités des Fondateurs de notre République de séparation et de responsabilité des pouvoirs, principes constitutionnellement proclamés, pourtant insuffisamment respectés sous les institutions de la Ve République, et dont la mise en oeuvre ne pourrait résulter que de réformes profondes et courageuses.

Ce mémorandum a pour but de convaincre le Comité de proposer des réformes sans lesquelles le régime actuel, entamé par un indiscutable discrédit, affaibli par son incapacité à réformer le pays et la société française, risquerait de dériver dangereusement vers la crise institutionnelle.

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En préliminaire, nous considérons que la méthode de marche forcée avec laquelle le Comité est contraint de travailler est condamnable. On ne réforme pas les institutions au pas de charge, en s'enfermant dans le huis-clos d'un Comité, et sans écouter ni dialoguer avec la société française. L'audition polie et studieuse des partis politiques ne saurait suffire à faire de cette réforme celle de tous les français, car si les partis ont la prééminence de l'expression des opinions, ils ne sauraient en avoir le monopole.

Par ailleurs, les conditions excessivement contraintes à l'intérieur desquelles le Président de la République vous a saisi montrent que vous êtes les auteurs d'une future oeuvre de commande pour le compte du Président de la République et non d'un projet qui respecterait l'esprit de liberté et de cohérence qu'il vous revient en tout état de cause de faire prévaloir dans ce genre de consultation.

De ce point de vue, l'expérience de la Commission Vedel qui, sur un mandat ouvert du Président de la République de l'époque, François Mitterrand, avait pris le temps d'approfondir les questions posées, serait d'une grande utilité à votre Comité car aucun de ses travaux n'est aujourd'hui caduc, tant ils ont été placés dans une perspective de long terme qui leur donnent un caractère intemporel.

En effet, les institutions ne se pensent pas, ne se transforment pas sous l'effet des besoins de pouvoir personnel des princes éphémères qui se succèdent à la tête de l'Etat. Rien ne serait plus néfaste que des institutions taillées et retaillées sur mesure, selon les circonstances politiques, ou selon le caractère personnel de tel ou tel locataire des plus hautes fonctions de l'Etat.

Il y a là des visées médiocres étrangères à la forme d'éternité à laquelle se rattache toute institution politique, et pourquoi ne pas le dire, une forme de folie des grandeurs dont nous serions avisés de protéger la France et les Français.

Il est inacceptable pour tout démocrate de se voir imposer l'obligation d'adapter les pouvoirs présidentiels au comportement personnel d'un Président au pouvoir. C'est au contraire le comportement personnel du Président qui doit s'adapter aux règles constitutionnelles fixées par le pacte suprême noué il y a cinquante ans entre tous les Français. Aucun Président de la République ne peut disposer du mandat de s'affranchir du respect absolu qu'il doit à la Constitution. Et la violation actuelle, caractérisée et répétitive de l'article 20 par le Président de la République, humiliant le Premier ministre, le réduisant au rang de collaborateur, constitue une glissade dangereuse vers l'abus de pouvoir.

Il suffirait donc que tout corps constitué viole à son tour la Constitution pour prétendre ensuite qu'il conviendrait, au nom de l'adaptation du droit au fait, de valider une pratique illégale et anticonstitutionnelle dont l'utilité générale n'a pas même été discutée, ni ratifiée dans ses causes et conséquences par le peuple Français.

Quelles seront alors les futures violations de la Constitution que le Président de la République actuel commettra et qu'il faudra valider ensuite au nom de l'adaptation du droit au fait après celles nombreuses qu'il inflige dans les temps présents à la France ?

Votre Comité, composé ad hoc pour les besoins d'une manipulation personnelle, doit se dresser intellectuellement et juridiquement, au nom de l'histoire, au nom de ce qu'enseigne l'expérience de ce genre de dérive, contre ce qui nous conduit tout droit au chaos institutionnel et à l'excès de pouvoir comme système de gouvernance.

Vous aurez donc à coeur, pour proposer des voies de réforme, non pas d'argumenter en fonction de ce que l'on vous commande, mais en fonction de ce que l'intérêt général commande au pays.

Et vous devrez surtout après avoir proposé de modifier la Constitution, vous poser la seule question qui vaille pour l'avenir, en ces temps. Qui fera respecter la Constitution ? Qui sera l'arbitre permanent du respect des règles que vous aurez voulu imaginer ?

Car dans la dérive vers le pouvoir personnel et unilatéral qui s'installe ouvertement, vous avez observé que le Président de la République, procédant par captation progressive des pouvoirs institués au détriment d'autres institutions, est devenu tout à la fois Président de la République, Premier ministre, ministre, procureur général, parfois préfet, sans que les violations caractérisées de la Constitution ne puissent faire l'objet de la moindre remontrance.

Et ce pour une raison simple, il n'existe pas d'institution chargée, comme en toute démocratie digne de ce nom, de faire respecter la séparation des pouvoirs et de sanctionner les excès de pouvoir ; le seul existant est le Conseil Constitutionnel qui n'a compétence que pour empêcher les excès du Parlement, le pouvoir exécutif échappant à toute forme de contrôle, le Conseil d'Etat se considérant subordonné au pouvoir exécutif et refusant de lui-même tout contrôle digne de ce nom.

D'ailleurs, le garant du bon respect de la Constitution dans nos institutions actuelles étant le Président de la République lui-même, on voit mal comment ce dernier pourrait sanctionner lui-même ses propres agissements.
Nul n'oubliera pas la phrase d'Alain « Le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou ».

Avant donc de valider les actuels débordements et l'extension de pouvoir personnel du Président de la République, les conventionnels vous prient dans la forme la plus solennelle et publique de bien vouloir prendre en considération les contrepropositions constructives suivantes qui permettront d'éviter les déséquilibres dangereux qui s'annoncent.

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1 – La limitation du présidentialisme et de ses excès

C’est le mal le plus flagrant dont souffre la Ve République. Un Président irresponsable s’est arrogé de pouvoirs bien au-delà de la lettre de la Constitution de 1958. Le gouvernement est ainsi entravé dans la « détermination et la conduite de la politique de la nation » (art. 20). Il en résulte un grave déséquilibre entre les pouvoirs dont la majorité parlementaire est la principale victime. La conséquence de cette situation est l’irresponsabilité généralisée du pouvoir exécutif. Il convient d’introduire dans le texte actuel des dispositions significatives de réduction des abus les plus criants du présidentialisme, en diminuant les pouvoirs du Président de la République et en renforçant autant ceux du Premier ministre que ceux du Parlement.

1-1. Le « domaine réservé » en matière diplomatique et militaire du Président doit passer sous contrôle parlementaire.

L’article 35 relatif à la déclaration de guerre doit être révisé pour permettre une consultation significative du Parlement en matière de défense : il sera informé de la signature d’accords de coopération militaire ; il sera consulté préalablement à l’engagement des forces armées dans le cadre des conventions existantes ; il émettra un vote d’autorisation pour des actions envisagées sans l’accord du conseil de sécurité de l’ONU.

S'agissant du contrôle diplomatique, il sera nécessaire que dans certains domaines, comme la construction européenne, le gouvernement puisse sur simple information ou sur initiative du Parlement, faire l'objet d'un encadrement de son action diplomatique dans les limites fixées par un mandat comme tel est le cas dans certaines démocraties européennes (Danemark, Allemagne). Les chambres pourront donc voter des résolutions sur des questions internationales. Cela s’ajoutera au nécessaire contrôle parlementaire des services de renseignement.

1-2. Les pouvoirs de nomination du Président doivent être réorganisés

Concernant les Autorités Administratives Indépendantes, il nommera leurs présidents, mais les membres seront élus à une majorité qualifiée par l’Assemblée nationale à la majorité des 3/5e. Concernant les nominations aux emplois du secteur public, les commissions parlementaires auditionneront les personnes pressenties et disposeront d'un droit de veto. En tout état de cause, la capacité et la dignité des personnes devront faire l'objet d'un contrôle soit politique, soit juridictionnel minimal, afin d'éviter les effet désastreux du népotisme. D’évidence, une réforme d’ensemble des divers textes en vigueur (art.13 de la Constitution, ordonnance du 28 novembre 1958 et décret du 6 août 1985) devra être accomplie.
1-3. La responsabilité politique devra être clairement instituée

Aucun pouvoir exécutif ne peut, dans une République démocratique, exercer ses prérogatives sans répondre de façon permanente de ses actes devant les autres pouvoirs. Sous la Ve République, le Président de la République est dans une position institutionnelle d'irresponsabilité, car disposant des pouvoirs d'arbitrage et de la légitimité de son élection. Le Premier ministre, qui selon l'article 20 de notre Constitution « conduit et dirige la politique de la Nation », est responsable devant l'Assemblée nationale qui peut le censurer et le renverser à tout moment.

Transférer au Président de la République davantage de pouvoirs de gouvernement est une grave faute contre les principes de responsabilité et de séparation des pouvoirs, car toute prérogative nouvelle de gouvernement offerte au Président de la République ne pourrait faire l'objet du moindre contrôle parlementaire, puisque le président ne peut être ni renversé ni censuré par l'Assemblée nationale.

Il est donc inconcevable et intolérable de modifier l'article 20 de notre Constitution, à moins de vouloir instituer à nouveau le « Principat », régime imaginé par Auguste en l'an 31 avant Jésus- Christ, sous la Rome antique, pour établir la dictature personnelle sous l'apparence républicaine.

Car cet article 20, dans sa forme actuelle, est la garantie que le pouvoir puisse être à tout moment arrêté par un autre pouvoir, et sans lequelle nous dirions une forme d'adieu, dans notre pays, à la démocratie délibérative : en effet, si le Président accroît ses pouvoirs, se place hors d'atteinte du Parlement en réduisant à un figurant le Premier ministre, tout en conservant le droit de dissolution, et les outils de contrôle du parlementarisme rationalisé (49-3, vote bloqué), c'està- dire le moyen de tenir en laisse le Parlement et les parlementaires, élus de la Nation, nous ne pourrons plus éviter la malheureuse conclusion que les portes du pouvoir personnel absolu seraient dès lors ouvertes, précipitant le pays dans la crise et le chaos.

Votre haute conscience vous interdira de le proposer, la nôtre nous interdira de la voter. La France réussit l’exploit de se doter d’un chef d’Etat qui cumule à la fois les pouvoirs du Président américain et du Premier ministre britannique, sans la responsabilité corrélative devant le groupe parlementaire et le parti majoritaire. Il détient et conserve de manière totalement discrétionnaire le droit de dissolution comme si nous étions encore sous la Monarchie de Juillet. Or l’effectivité du pouvoir du Président français dépend toujours de l’existence d’une majorité parlementaire, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis. La logique voudrait donc que le droit de dissolution, qui est l'outil d'équilibrage des excès du Parlement, passe entre les mains du Premier ministre : c’est lui qui reste la seule incarnation possible d’une mise en jeu démocratique de la responsabilité politique de l’exécutif. Son investiture par l’Assemblée doit devenir obligatoire.

A défaut de suivre cette logique de rééquilibrage, il faut supprimer le droit de dissolution purement et simplement ; faute de quoi nous aurons un régime de centralisation absolue du pouvoir dans la personne d’un seul homme. L’article 16 (pouvoirs exceptionnels donnés au Président en cas de crise) doit être purement et simplement supprimé. Dans le même ordre idée, il conviendrait d’encadrer le droit au référendum législatif (celui de l’article 11) pour que le Président ne le transforme pas en plébiscite.

Enfin, il faut en profiter pour supprimer l’article 5 qui fait du Président l’autorité qui « veille au respect de la Constitution » et « assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics », fonctions qui furent invoquées tant par François Mitterrand que par Jacques Chirac pour ne pas démissionner malgré le désaveu des électeurs aux législatives de 1986 et de 1997. C’est devenu la source de la plus grande irresponsabilité politique de la Présidence.

Le Conseil constitutionnel doit se voir transférer cette charge de l'arbitrage et devenir ainsi une véritable Cour Suprême, en mesure d'être saisie par tous les pouvoirs ainsi que les citoyens, à l'encontre de tous les actes de tous les pouvoirs, y compris de l'exécutif qui pourra être ainsi censuré en cas de violation de la Constitution.

Dans cette perspective, le mandat du Président devra être limité à deux quinquennats.

2 - La modernisation du parlementarisme

L’histoire du dernier demi-siècle aura permis que la vieille tradition du régime d’assemblée que la France connaissait cède la place au parlementarisme majoritaire, gage de l’efficacité du gouvernement d’une démocratie. Mais les contraintes établies en 1958 pour discipliner les assemblées sont devenues excessives au point que la vie parlementaire est en France une des plus atrophiées au monde. Il importe de la moderniser sans délai.

2-1. Le contrôle du gouvernement par le Parlement sera restauré

Un contrat de législature présidera à la formation du gouvernement lequel demandera obligatoirement l’investiture de l’Assemblée nationale. Il s’engagera sur un programme pluriannuel de réformes incluant son calendrier comme les modes de concertation, débats publics et négociations avec les partenaires sociaux. Le système des questions d’actualité sera revu dans le sens d’une interpellation des politiques ministérielles dans leur ensemble. Le contrôle financier sera renforcé avec le concours de la Cour des Comptes. Tous les services de renseignement de la police ou de la Défense seront sous le contrôle d’une délégation parlementaire spécifique. Les Autorités Administratives Indépendantes dont le nombre va croissant (39 à ce jour) devront remettre un rapport annuel au Parlement et pourront être auditionnées sur la base de celui-ci par la commission compétente. Les engagements du gouvernement dans les instances de l’Union Européenne feront l’objet d’une consultation obligatoire préalable du Parlement. Celui-ci recevra communication des textes les plus importants et pourra émettre un vote sur un mandat d’orientation avant la tenue d’un Conseil des ministres de l’UE. La création d’une délégation parlementaire à la mondialisation permettra d’associer le Parlement aux négociations commerciales internationales sous l’égide du FMI ou de la Banque mondiale. Enfin et pour parfaire le caractère pleinement démocratique de ce contrôle, un statut sera donné à l’opposition qui pourra présider un certain nombre de commissions.

2-2. Le travail législatif du Parlement sera réorganisé pour qu’il soit plus efficace

Le nombre de commissions sera doublé et certaines lois pourront être adoptées directement par elles moyennant une publicité assurée à leurs délibérations. L’article 49 alinéa 3 ne pourra plus être invoqué que pour l’adoption du budget et des lois de financement de la sécurité sociale. Le vote bloqué sera supprimé. Le recours à l’urgence sera limité à dix fois par législature. Les ordonnances seront interdites si elles touchent aux libertés publiques et leur usage sera strictement encadré dans tous les autres domaines. En cas de carence du gouvernement dans l’application de la loi, le Parlement pourra se substituer à lui. La formule des délégations parlementaires ouvertes à des citoyens tirés au sort sur une liste nationale sera employée pour le suivi et l’évaluation de l’application des lois et de leurs résultats. Enfin le lobbying sera codifié et encadré.

2-3. Le non-cumul des mandats permettra aux parlementaires d’exercer leur fonction à plein temps

Il s’appliquera de manière élargie : aux maires, maires d’arrondissement de Paris, Lyon, Marseille, adjoints au maire, vice-présidents de conseils généraux et régionaux, présidents de commission permanente de ces assemblées, présidents des agglomérations et autres structures intercommunales. L’interdiction concernera tous les parlementaires, députés comme sénateurs. La limitation des mandats vaudra aussi dans le temps pour trois mandats consécutifs.

2-4. L’introduction d’une dose de proportionnelle dans les élections législatives

Elle permettra une représentation des courants minoritaires au sein du Parlement sans qu’ils aient besoin d’accords de coulisses avec les grands partis. 80 députés seront élus sur des listes régionales, interrégionales ou nationales. Ceci appellera un redécoupage de certaines circonscriptions selon des règles transparentes et objectives appliquées par une commission pluraliste.

2-5. Le Sénat

Il sera rendu plus représentatif des territoires et des opinions ; tous les sénateurs seront élus à la proportionnelle dans le cadre régional pour une durée de six ans au scrutin indirect à partir des grands électeurs issus des élections locales regroupées à date identique. La traduction nationale dans la composition du Sénat des évolutions politiques contenues dans les scrutins locaux est ainsi assurée dans une sorte d'élection à mi-mandat à date fixe. Il perdra son droit de veto dans la procédure de révision constitutionnelle de l’article 89 qui bloquait jusqu’ici la moindre tentative de réforme du régime. Dans le même sens, il perdra son pouvoir d’obstruction dans la navette avec l’Assemblée Nationale.

3 – L’extension du champ de la démocratie.

La démocratie représentative doit être modernisée par deux biais : l’introduction de procédures incluant dans son périmètre des pratiques ou des secteurs nouveaux ; l’organisation de formes de démocratie participative. Mais la Constitution doit aussi fixer des principes dans des domaines essentiels pour la démocratie, tels les médias et la justice.

3-1. Le droit de vote et d’éligibilité doit être donné aux étrangers non-européens justifiant de 5 à 10 ans de résidence en France. Les votes blancs seront considérés et comptés comme suffrages exprimés.

3-2. Le Conseil Constitutionnel, devenant Cour Constitutionnelle, pourra être saisi par les citoyens. Il sera complètement réformé : il passera de 9 à 15 membres dont 3 nommés par le Président de la République, 9 par l’Assemblée Nationale et 3 par le Sénat, à la majorité qualifiée dans les deux cas. Le Président sera élu par ses pairs. La procédure deviendra juridictionnelle, contradictoire, publique avec production des opinions dissidentes préalables à la décision.

3-3. Le droit de pétition sera reconnu à deux niveaux : pour prendre en compte l’initiative citoyenne de la loi ; un nombre déterminé de citoyens (1 million de 30 départements différents) pourra demander l’inscription à l’ordre du jour du parlement d’une question relevant de la compétence de celui-ci. Un même nombre pourra lancer la procédure d’un référendum d’initiative minoritaire selon laquelle un texte, s’il n’était pas adopté par le Parlement, pourrait être soumis à référendum.

3-4. Le régime de l’information sera constitutionnalisé pour satisfaire le principe selon lequel sans journalisme libre, il n'existe pas de démocratie vivante. Le droit de savoir est une liberté fondamentale. Le peuple doit pouvoir se faire son opinion par lui-même grâce à une information indépendante, honnête et pluraliste. L’indépendance exclut le conflit d’intérêts. L’honnêteté suppose la rigueur professionnelle. Le pluralisme réclame la protection publique. Ces principes et droits se déclineront sur les trois registres suivants :

Indépendance : Les médias ne doivent pas servir d’autres intérêts que celui de l’information.

Mettre fin aux mélanges des genres, c’est assainir économiquement ce secteur, le rendre plus dynamique et plus vertueux. Les groupes médiatiques ayant des intérêts dans d’autres secteurs économiques, dépendants de la commande publique, devront donc choisir.

Honnêteté : Parce qu’elle est au coeur de la vie démocratique, l’information n’est pas une marchandise comme une autre. Les intérêts professionnels et moraux des journalistes doivent être protégés contre les logiques purement marchandes. Un conseil éthique du journalisme, lié à la profession et indépendant des pouvoirs, comme il en existe dans d’autres démocraties, sera ce bouclier.

Pluralisme : Sur fond de révolution industrielle, la crise de la presse quotidienne met à mal le pluralisme démocratique. Au nom de l’intérêt général, l’Etat doit intervenir pour protéger cette liberté constitutionnelle. La Caisse des dépôts et consignation accompagnera financièrement les entreprises de presse en difficulté, le temps d’une refondation du système d’impression et de distribution qui pénalise financièrement la presse.

3-5. Le statut et la place de la justice seront précisés dans le sens d’un service public respectueux autant du droit des victimes que de l’indépendance des magistrats. Le corps de ces derniers distinguera les magistrats du siège et ceux du parquet, les procureurs généraux rendant compte de l’application de la loi dans leur ressort devant les parlementaires. Le Conseil supérieur de la magistrature est réformé sur la base des règles énoncées plus haut : il n’est plus présidé par le Président de la république ; ses membres non-magistrats sont élus par le Parlement à la majorité des 3/5 ; les magistrats en nombre minoritaires sont élus par leurs pairs au scrutin de liste. Le Conseil voit ses compétences élargies pour devenir l’organe chargé de la carrière des magistrats, organisateur de leur responsabilité et protecteur de leur indépendance. Il pourra être saisi par tous les citoyens.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les membres du Comité, à l’expression de notre haute et respectueuse considération.

François COLCOMBET
Ancien député, président de la C6R

Arnaud MONTEBOURG
Député de Saône-et-Loire
président d’honneur de la C6R

vendredi 5 octobre 2007

L'été indien sur le plateau

Le retour des frimas s’accompagne des préparatifs du combat que nous réserve la fin de l'hiver. Ce n'est pas à cause de ce froid passager que les rangs se resserrent. De la même façon que nos anciens regardent les signes avant coureurs pour connaître la rudesse de l'hiver ou la qualité du printemps, il est intéressant de voir comment les positions, les attaques et les stratégies se mettent en place pour les futurs élections municipales et cantonales des Hautes Pyrénées et de Lannemezan.

C'est de ce rendez vous que nous allons parler de plus en plus sur la place du marché au fur et à mesure que l'échéance va se rapprocher. Il convient de regarder les dynamiques qui se créent (ou pas) pour tirer les premières lignes de ce rendez vous.

Dans la continuité de ces cinq années, c'est dans la majorité qu'il faut trouver les farouches opposants. Cette spécifié du Plateau de Lannemezan s'explique par la dimension des egos de chacun plus par un souci de développement de la ville. Les alliances d'hier se sont faites sur des bases que certains ont voulu modifier en cours de route. Bernard Plano a pu maintenir le résultat des urnes au prix d'un investissement personnel énorme. Un challenge qui n'est pas pour déplaire à notre homme mais qui a mobilisé beaucoup d'énergie que nous aurions souhaité consacrer au devenir du Plateau de Lannemezan. On sent dans cette frange d'élus des essais mais peu de réalisations. La posture d'être dedans tout en voulant être dehors ne peut être que contre-productive. Il faut dire que les égos sont toujours vivaces et qu'il n'y a pas consensus sur le nom du premier.

Quelles idées animent ce groupe ? Il est encore trop tôt pour le savoir dans le détail. Il semble que la tradition familiale sera respectée : Entretenir le pessimisme et maintenir la ville dans un état de fébrilité pour assurer son aura. au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Le tout enroulé dans une habitude d'exploitation de la rumeur, qui est souvent proche de la diffamation, et accompagné d'une malhonnêteté intellectuelle permanente. C'est étonnant que les lannemezanais qui ont suivi tous les épisodes de cette comédie dramatique, croient encore les interprétations erronées de ce clan.

Dans l'opposition (celle désignée par les urnes) tout ne fait que commencer. Le conservatisme est de mise mais qui sera le fer de lance ? C'est une vision de Lannemezan ancrée dans un autre siècle qui domine. Une gestion lente de la ville pour que rien ne bouge, comme si le monde n'avait pas bougé et ne bougeait pas. Les élections passées ont donné des ailes et ils se sont crus arrivés. Le rassemblement des troupes était fait, les comptes prêts. Les poignées de main et les accolades cachaient les couteaux et les coups tordus qui allaient suivre. Il est bien connu que les municipales servent les hommes pas les idées. Dans le panel d'hommes et de femmes qui se déclarent, je conseillerais d'avoir quelques idées pour rattraper le déficit humain.

Touche pas à mon ADN


En instaurant des tests ADN pour prouver une filiation dans le cadre d’un regroupement familial, l’amendement Mariani, adopté par l’Assemblée Nationale, fait entrer la génétique dans l’ère d’une utilisation non plus simplement médicale et judiciaire mais dorénavant dévolue au contrôle étatique.
Cette nouvelle donne pose trois séries de problèmes fondamentaux.

Tout d’abord, des problèmes d’ordre éthique. En effet, l’utilisation de tests ADN pour savoir si un enfant peut venir ou non rejoindre un parent en France pose d’emblée cette question : depuis quand la génétique va t’elle décider de qui a le droit ou non de s’établir sur un territoire ? Au-delà, depuis quand une famille devrait-elle se définir en termes génétiques ? Sont pères ou mères les personnes qui apportent amour, soin et éducation à ceux et celles qu’ils reconnaissent comme étant leurs enfants.

Ensuite, cet amendement fait voler en éclats le consensus précieux de la loi bioéthique qui éloignait les utilisations de la génétique contraires à notre idée de la civilisation et de la liberté.

Enfin, cet amendement s’inscrit dans un contexte de suspicion généralisée et récurrente envers les étrangers qui en vient désormais à menacer le vivre ensemble. Car tout le monde s’accorde à dire que la fraude au regroupement familial ne peut être que marginale au regard des chiffres d’enfants annuellement concernés et au regard de l’absence de raison substantielle qu’il y aurait à frauder dans ce domaine. En effet, quelle étrange raison pousserait les immigrés à faire venir massivement dans notre pays des enfants qu’ils sauraient ne pas être les leurs ? Autrement dit, l’amendement instaurant les tests ADN n’a pas pour fonction de lutter contre une fraude hypothétique mais bien de participer à cette vision des immigrés que nous récusons avec force.

Nous sommes donc face à un amendement qui, sur les plans éthique, scientifique et du vivre ensemble introduit des changements profondément négatifs. C’est pourquoi, nous, signataires de cette pétition, appelons le Président de la République et le Gouvernement à retirer cette disposition, sous peine de contribuer, en introduisant l’idée que l’on pourrait apporter une réponse biologique à une question politique, à briser durablement les conditions d’un débat démocratique, serein et constructif sur les questions liées à l’immigration.

lundi 1 octobre 2007

Rentrée 2008 : Avancer, avancer, avancer

La rentrée a commencé pour tout le monde. En ordre dispersé, comme les élèves, le Parti Socialiste et l’ensemble de la gauche sort de sa torpeur. Une rentrée sportive au vu des différents rendez vous qui nous attendent. Une rentrée pleine de victoires à condition de ne pas se tromper de discipline ou d’adversaire. C’est au rugby que nous vient l’exemple de l’importance du travail d’équipe : être structuré, fixer un cap clair et fournir les efforts dans le même sens. Chacun à sa place et à son poste pour participer à l’offensive pour le maintien des principes qui nous animent.

Une offensive sur le plan des idées et du projet. Il est important d’être structuré et de fixer un cap clair. Une attente de l’alternance, au niveau national, n’est pas un objectif satisfaisant. L’exploitation des erreurs de l’adversaire peut servir à creuser l’écart, pas à gagner le match. Défendre le progrès social et continuer à avancer dans le partage des ressources, ne rien concéder sur ce terrain mais être innovant, éviter les conservatismes sur les moyens. C’est un message fort à envoyer aux exclus, aux petits, aux sans grades et aux forces vives et dynamiques de notre pays.

Dans la métaphore sportive, le pendant avec le 100 m est indéniable quand l’on pense à notre Président de la République. Au Parti Socialiste il semble que nous n’ayons pas de sprinter et nous nous lamentons pour sortir de cette impasse. La solution est simple : ne pas se tromper de discipline. La gestion d’un pays n’est pas une succession de sprints, c’est joli à l’écran, c’est une démonstration de puissance impressionnante mais c’est un peu court. L’image sportive en adéquation avec la gestion d’un pays c’est le décathlon : une épreuve multiple alliant force, endurance, agilité, explosivité. Des qualités à utiliser au bon moment et qui exige un mental fort pour atteindre un objectif clair.

La force du collectif sera donc renforcée par la capacité de nos candidats et de nos dirigeants à donner un objectif clair. Le travail exceptionnel des militants est la force du Parti Socialiste pour les municipales et les cantonales. Dans les Hautes Pyrénées le Parti Socialiste peut concrétiser l’amorce des résultats des présidentielles et des législatives. Il faut renforcer les villes déjà acquises comme Lannemezan, maintenir et passer le témoin à Vic en Bigorre et gagner de nouveaux défis. Celui de Tarbes ne sera pas le moins ambitieux. Il appartient à nos candidats de ne pas l’oublier et de ne pas nous manquer de respect. Dans cette logique je rejoins le camp de ceux qui acceptent le dialogue et souhaite la construction.

Les autres échéances demandent de la préparation et de la structuration. Tout le monde aura un rôle important, le premier d’entre tous, l’entraîneur, devra avoir l’audace d’engager des forces nouvelles et l’habileté de faire jouer l’expérience. Chacun à son poste pour atteindre un objectif commun et un pratique collective au service de ceux qui veulent croire encore à la solidarité, à l’équité et à la possibilité d’avoir des lendemains plus agréables pour leurs enfants.

jeudi 30 août 2007

Discours d'Arnaud Montebourg à Frangy en Bresse

Frangy-en-Bresse est devenu le lieu de toutes les avant-garde et anticipations politiques ! Cette fête populaire enracinée dans cette Bresse qui nous a donné une nouvelle fois la victoire, accueillait l’an passé Ségolène Royal qui y accomplit ses premiers pas vers la primaire.

Il fallait en cette année d’échec pour la gauche que Frangy, dont je rappelle toujours qu’on se dispute pour venir à sa tribune, soit offerte à ces député(e)s, hommes et femmes, issus des urnes du mois de juin, qui codirigent ensemble la nouvelle opposition à l’Assemblée nationale, et formant pour la première fois depuis longtemps un contre gouvernement.

Une opposition qui pointe les abus, les excès de pouvoirs, les défaillances ou dysfonctionnements du pouvoir est une opposition utile au pays et à l’intérêt général parce qu’elle amène le gouvernement à mieux se comporter dans l’utilité de tous. Elle est utile au présent quand elle est ferme. Une opposition qui contre propose est une opposition de préparation de l’avenir. C’est ce que nous avons, autour du président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, entrepris de faire.
Nos invités ? Ce ne sont pas les jeunes qui voudraient remplacer les anciens : parce que nous ne sommes plus si jeunes, et surtout parce que les anciens sont irremplaçables ! Parce que avant tout la politique ne consiste pas à se soustraire mais au contraire à s’additionner les uns les autres !

Nos invités ? Ce sont des parcours et des trajectoires différentes qui montrent la diversité du socialisme contemporain. Ils ou elles portent des idées qu’ils rêvent de voir émerger ; ce sont des êtres engagés parfois jusqu’à la passion, et qui mettent leur talent au service de notre cause commune : Philippe Martin, député du Gers, Sandrine Mazetier, députée de Paris, Manuel Valls, député de l’Essonne, Aurélie Filippetti, députée de la Moselle, Gaëtan Gorce, député de la Nièvre.
Ils ont eu ensemble des désaccords comme j’ai pu en avoir, mais aujourd’hui ils savent qu’il faut construire ensemble un projet nouveau pour la gauche ; ils savent qu’il nous faut affronter les questions embarrassantes que la société française nous a mis sous les yeux et qu’il nous a coûté si cher d’esquiver.
Ils veulent comme nous tous offrir au pays un parti de la réforme et du mouvement en état de marche et en état cette fois de nous faire gagner !

Car je ne crois pas que l’aventure dans laquelle Nicolas Sarkozy emmène la France puisse déboucher sur de quelconques bienfaits pour le pays.
Il a abord décidé de capter tous les pouvoirs, le sien propre agit par extension et débordement sur celui de tous les autres : le Premier ministre est dépossédé de ses prérogatives constitutionnelles, les ministres ont disparu des écrans radars, ils sont désormais remplacés par les hommes du cabinet de l’Elysée dont le porte parole de l’Elysée, le secrétaire général de l’Elysée, et même l’épouse du Président, tous inaccessibles au contrôle parlementaire, échappant à toute mise en jeu de leur responsabilité et à toute reddition des comptes, contrairement aux règles fixées par la Constitution du 4 octobre 1958, c’est à dire ce qui tient de loi suprême entre tous les Français.
Aucun Président, quel qu’il soit, ne peut recevoir mandat du peuple de s’affranchir de la Constitution. Il peut recevoir mandat de la modifier, certainement pas celui de ne pas la respecter.
Quoi qu’il en soit, un homme seul faisant tout a plus de chance de mal faire qu’une équipe qui délibère un tant soit peu.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’humanité toute entière a inventé des Constitutions afin d’éviter ce genre de dérives, et précisément dans le but que des Républiques constituées en droit ne se transforment en Monarchie de fait, qui se termine toujours mal.

Mais vous me direz qu’il a peut-être une utilité collective à ce que nous puissions tolérer de tels excès ?
Il faut alors revenir au pacte implicite noué avec les Français par l’actuel Président.
Il avait promis de protéger le monde du travail, qui l’avait en partie cru et suivi. Il avait promis de défendre le pouvoir d’achat, il avait promis du travail en plus, de la protection contre les délocalisations, il avait même promis aux petits retraités une hausse de 25 % en plus ! Il était allé chercher pour fabriquer ses discours de campagne tout le Panthéon du socialisme du 20ème siècle ! Jaurès, Blum et tous les nôtres, déclarant que la gauche était devenue inutile pour défendre et protéger le salariat, ce dont il la proclamait désormais incapable, pour mieux s’autoproclamer défenseur des classes les plus oubliées du peuple !

Le pouvoir d’achat ? Mais qui ne voit qu’il est rogné de tous côtés par les hausses phénoménales des prix que chacun a pu constater. Ces hausses sont à rapporter au refus gouvernemental de revaloriser le SMIC et l’allocation de rentrée scolaire. C’est un fait, les salaires ne permettent plus à ceux qui travaillent de se nourrir, se loger, se vêtir ni même payer une rentrée scolaire correcte à ses enfants. Le pouvoir d’achat souffre surtout des promesses non réalisées du Président de la République et qui ne le seront probablement jamais, comme les intérêts d’emprunts immobiliers. La promesse était anticonstitutionnelle donc impossible à réaliser. Les emprunteurs en seront pour leurs frais.

Les heures supplémentaires ? Je vois ici, dans les usines, les établissements privés ou publics, nombre de salariés qui travaillent dur, qui ne parviennent pas à se les faire payer. Et je vois ces millions de Français qui travaillent à temps partiel pour qui il n’y aura jamais d’heures supplémentaires.

Et j’entends ces retraités venir me chuchoter à l’oreille qu’ils ne s’en sortent plus, me demandant de réanimer les promesses mortes du Président en campagne.
Le seul pouvoir d’achat qui pour l’instant a été soutenu, stimulé, alimenté, encouragé, avec un activisme sans précédent, c’est celui des hautes fortunes et des grands patrimoines !
La redistribution des cadeaux fiscaux à la clientèle la plus huppée de l’UMP fut tellement généreuse au mois de juillet qu’elle s’est faite à crédit, par l’emprunt, en aggravant la situation de l’endettement du pays qui poursuit sa course à la verticale !

Les déficits se font désormais concurrence les uns aux autres : 120 milliards de dette de la sécurité sociale ; 29 milliards (soit 17 % de plus que l’année passée) de déficit de la balance commerciale. Même le président de la Cour des Comptes, Philippe Seguin, est venu dire son inquiétude devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale au sujet d’une dette publique qui devait atteindre 61 % du PIB, du jamais vu depuis la Libération !
Le plan de redressement et d’austérité est malheureusement inéluctable. La seule incertitude concerne sa date, le pouvoir parviendra-t-il à la différer jusqu’à l’après mois de mars 2008, date des élections municipales.
Il frappera les ménages, les retraités, les malades, les petits salaires par la mise à contribution massive sous forme de taxes, franchises, hausses de TVA, qui paieront les déficits aggravés par le clientèlisme inconsidéré de celui qui nous gouverne.
Le pacte implicite noué avec les classes populaires ayant soutenu le Président Sarkozy, qui promettait de redonner du prix et de la valeur au travail des Français restera à ranger au rayon des promesses sans lendemain. Ce sont alors des sacrifices qui seront imposés au plus grand nombre après en avoir épargné les quelques privilégiés qui auront fait sa fortune et sa gloire...

Et ne croyez surtout pas que cette bulle médiatique artificielle et habilement entretenue par l’Elysée qui fait défiler chaque jour le spectacle présidentiel ininterrompu d’une vie privée inintéressante, aux signes extérieurs de richesse aussi dérisoires que clinquants, passionnerait les Français ! Au contraire, elle amuse la France, la divertit au sens pascalien du terme, mais elle ne pourra en rien faire oublier la gravité des problèmes à résoudre dans le pays...
Monsieur le Président de la République a déclaré « mon seul souci c’est Cécilia ». Et bien, laissez-moi vous dire, Monsieur le Président, que notre seul souci à nous autres c’est la France et les Français.

En attendant, la France a besoin d’une gauche forte, se tenant aux portes du pouvoir, prête à exercer les responsabilités, non pas seulement pour épargner au pays les excès et les impérities de l’aventure sarkozyste mais surtout pour poursuivre la réalisation de sa mission dans l’histoire, la réalisation des valeurs égalitaires et de justice qu’elle porte, tout comme cet idéal démocratique qu’elle transporte de générations en générations depuis la Révolution Française, puis passant à travers la révolution industrielle pour traverser les tragédies de notre histoire où elle a su être au rendez-vous des hommes et des femmes qui souffraient.
La gauche appartient au patrimoine national et nul ne peut prétendre l’en exclure, elle est une part de l’âme de la Nation, car elle en a assumé une part importante de sa cohésion.
Pourquoi Nicolas Sarkozy pourrait-il chercher à nous en exclure ou à nous en faire sortir, en s’attribuant pour lui même tout ou partie de sa représentation ? parce qu’il sait son soutien du pays de courte durée ; surtout parce que nous lui en avons laissé le loisir ; parce que nous ne sommes pas assez préoccupés de réaliser concrètement les valeurs que nous tenons de notre propre histoire, ni de convaincre nos concitoyens que nous pouvons inscrire ces valeurs dans la réalité quotidienne de leur vie concrète.

Voilà pourquoi ce n’est plus une simple rénovation de façade qu’il nous faut entreprendre, mais une redéfinition de la gauche, de son identité (à quoi sert la gauche) ; de son projet (quels sont ses objectifs) ; et de ses méthodes d’action (comment va-t-elle le faire ).
Cela demandera un travail d’ampleur sans précédent, et il y faudra beaucoup de courage, à l’image des remises en cause accouchées lors du passage de la SFIO au PS en 1972.
C’est un Epinay moderne qu’il nous faut assumer. Car la gauche n’est nullement condamnée à être quasi révolutionnaire dans ses discours et défenseur du statu quo dans ses actes.
Elle a vocation à convaincre une vaste majorité des Français à la suivre dans des réformes profondes crédibles et justes, pourvu qu’elle s’occupe plutôt que protéger ses tabous dans une cage de verre, d’entendre les citoyens dans ce qu’ils vivent réellement et leurs aspirations qu’il y forment.

Allons-nous nous condamner nous-mêmes par exemple à une défense conservatrice du modèle social français ?
A ne pas le réformer dans ses structures et intérêts corporatistes, nous laissons à la droite libérale le champ libre pour convaincre la population d’abandonner jusque et y compris ce que ce modèle offre de plus juste et de plus solidaire.
La progression considérable de l’espérance de vie, le maintien des inégalités devant la mort et devant la retraite, l’explosion du financement de la dépendance des personnes âgées, devront nous conduire à défendre et proposer courageusement une répartition plus équitable des efforts entre les catégories socio-professionnelles.
Les inégalités existent, la gauche doit -c’est sa mission- s’y attaquer et ne pas laisser les salariés les plus exposés à la précarité, à la pénibilité des tâches, aux maladies professionnelles dans les métiers les plus difficiles, sans droits et sans porte paroles, pendant qu’elle se contenterait de défendre seulement des situations acquises.
Nous pourrions ainsi parfaitement assumer en liaison avec le fil ininterrompu de nos valeurs, des positions plus claires et plus justes à l’égard du système par répartition, en proposant l’alignement des régimes spéciaux sur le régime général en échange de meilleurs droits pour la classe ouvrière la plus exposée, dont l’espérance de vie est la plus faible, et qui sera la grande oubliée de la prochaine réforme des retraites qu’engagera la droite !

Nous ne sommes pas davantage condamnés à défendre l’organisation actuelle de l’Education nationale, bureaucratique et centralisée, qui affirme avec force les principes d’égalité devant l’éducation mais réalise l’exact contraire en laissant les enfants des familles les moins chanceuses sur le sable de l’échec scolaire.
L’Education nationale repose sur le dévouement des enseignants, d’ailleurs sous payés, isolés et trop peu soutenus, mais accumule malheureusement des contreperformances sociales, reproduisant les inégalités sociales en inégalités scolaires qui doivent préoccuper la gauche.
Contrairement à la droite qui organise son dépérissement, par la suppression de postes par dizaines de milliers, la gauche doit proposer de réorganiser en profondeur l’Education nationale afin d’assurer la prise en charge individualisée des élèves et leur rattrapage, autonomiser les établissements en leur permettant de recruter leurs équipes pédagogiques en fonction du public des élèves, évaluer en permanence les performances sur service public sur le terrain de la lutte contre l’échec scolaire, revoir le statut des professeurs, redéfinir leurs missions, revaloriser leur traitement et... ainsi lutter avec l’argent public pour donner à chaque enfant de France un métier et une profession : c’est à ce prix que la gauche sera créditée de refaire fonctionner l’ascenseur social.

Faire sortir la gauche des corporatismes, c’est l’amener à quitter l’addition des intérêts particuliers, pour la ramener dans le champ trop abandonné de l’intérêt général.
Cette évolution de notre part doit être mise sur la table d’une discussion commune avec les organisations syndicales et nous donnerait beaucoup de force et de poids pour défendre ceux que la droite s’apprête à faire les victimes injustes de ses réformes.
Nous sommes encore moins condamnés à passer éternellement pour des naïfs, perdus dans l’angélisme et incapables de voir la réalité de la progression de la violence dans la société.
Là où Nicolas Sarkozy fait écrire et voter une loi supplémentaire à chaque fois qu’un fait divers survient, montrant lui-même son impuissance politique, nous seront ainsi plus forts pour vérifier sur le terrain et dans la réalité concrète que l’appareil judiciaire est bien capable de réagir et de ne rien laisser passer.
Aux lois creuses, proclamatoires et inappliquées de la droite, nous préférons des sanctions bien réelles dès les premiers actes de transgression.
Affirmer sans détour cette autorité de la loi, c’est pouvoir enfin nous lancer dans la lutte contre les causes de la montée de la violence : la dérégulation de la télévision, la progression spectaculaire de la violence sur le petit écran, le maintien et le non démantèlement d’une économie souterraine, l’extrême pauvreté comme horizon indépassable pour les laissés pour compte de la société.

Enfin, nous ne pouvons accepter d’être en permanence accusés de sous développer la France au motif que nous mépriserions l’économie.
Les socialistes que nous sommes doivent chercher une bonne fois pour toutes les voies et les moyens de se réconcilier avec l’entreprise, surtout en ces temps difficiles de désindustrialisation.
Car la création et le développement des entreprises sont de l’intérêt bien compris des travailleurs et... des chômeurs.
Défendre et protéger nos entreprises, c’est ce que nous nous efforçons de faire sur nos territoires respectifs.
Mais cette ligne de conduite doit inspirer des politiques publiques profondément nouvelles et qui restent à inventer, en amenant l’État à remettre les mains dans le cambouis de la machine économique.
La clé de nos propositions doit être la différenciation de nos mesures, régulatrices, réglementaires et fiscales.
Nous donnons aujourd’hui aux très grandes entreprises des milliards d’aides, de ristournes. Ce sont celles qui détruisent le plus d’emplois sur le territoire national, délocalisant et se précipitant vers la Chine ou l’Inde.
A l’inverse, nous ne soutenons nullement nos petites entreprises, appartenant à cette économie enracinée, qui ne parviennent pas à se financer, à salarier et à se développer.
Une fiscalité comportementale est à inventer ! Plus une entreprise créé de l’emploi, plus elle distribue de bons salaires, plus elle se lance dans la recherche et l’innovation, plus elle doit obtenir des bonifications et encouragements fiscaux. Plus elle s’en éloigne, moins elle doit en obtenir.
L’État doit imaginer ainsi de nouveaux outils lui permettant de mettre de la volonté politique en face de l’économie et en négociation permanente avec elle. Toutes les puissances industrielles ont fait ce travail, c’est aux socialistes de réarmer la politique là où la droite préfère toujours s’en remettre aux forces désastreuses mais qu’elle croit encore vertueuses du marché.

Et tout cela sur fond d’obligation impérieuse de protéger la planète et de faire face à la crise climatique laquelle devra nous amener à reconsidérer tous nos comportements, celui de producteur industriel, agricole comme celui de consommateur que nous sommes tous.
Les équilibres sur lesquels fonctionne aujourd’hui l’économie mondiale en seront bouleversés : la remontée très forte du prix de l’énergie et des coûts de transport rendront de plus en plus difficile et couteux la localisation des usines dans des lieux exotiques, à 10.000 km de lieux de consommation que sont nos supermarchés. On produira de plus en plus près de l’endroit où l’on consomme.
Les socialistes européens doivent s’emparer de ce retournement et ce changement de donne, en faisant du rehaussement des coûts du transport international par les airs, les mers ou la terre, l’outil de protection de l’environnement comme stimulant à la relocalisation sur nos territoires européens d’industries, parties trop loin faire la fortune de leurs actionnaires.

Vous voyez que les socialistes ne sont pas dépourvus d’idées nouvelles, de sujets de créativité et d’objets de proposition !
L’arme des idées est l’arme de la reconquête ! C’est sur celles-ci que nous ferons porter l’essentiel de nos efforts. Car c’est pas les idées et les conceptions que nous avons de la France, de l’Europe, et du monde que nous reprendrons le coeur des Français.
C’est par la force de notre esprit que les Français nous referons confiance.
Ce travail a commencé aujourd’hui à Frangy-en-Bresse !

Arnaud Montebourg
35ème fête populaire de Frangy-en-Bresse
le 25 août 2007

vendredi 20 juillet 2007

La reflexion et l'action

Le mot rénovation a tout de suite était mis en échec par deux catégories de personnes. Ceux qui en tant que militants se sentent blessés de cette remise en cause de leur action et du travail accompli durant ces années et ceux qui voient arrivé une remise à plat des règles du jeu qu'ils avaient l'habitude d'imposer mais de ne pas suivre.

Pour les militants, je suis comme eux agacé, quelque fois, de cette utilisation galvaudée de la rénovation pour nous mettre en difficulté. A tous je vous propose ce qui fait notre quotidien : la réflexion et l'action. La réflexion sur les difficultés de notre société et sur les réponses que nous pouvons apportées pour que la notion de progrès soit une lueur d'espoir pour tous.

Pour les conservateurs et les personnes attachées à de prétendus avantages, je n'ai plus rien à leur dire. Ils connaissent très bien la situation, ils en connaissent l'issue. Et qu'ils ne s'inquiétent pas, nous ne ferons pas plus que ce qu'ils auraient fait il y a quelques années quant ils avaient encore des convictions. Nous allons proposer, débattre et passer à l'action. Nous allons aider les plus faibles et défendre le collectif.

Alors vous me direz que rien ne change. Et bien tout a changé depuis 2002, nous voulons être exigeants et nous voulons que les autres soient exigeants. Nous voulons rendre compte du projet de société que nous portons et convaincre par l'action. Cela n'est pas une rénovation c'est le sens même de notre parti.

samedi 14 juillet 2007

Les nouveaux lieux de débats

Le comité 748 de Désirs d'Avenir sur Second Life est un lieu d'échange et de rencontres plus convivial que le chat ou les forums. Un premier contact avec les échanges contradictoires et la nécessité de la reflexion.

La mairie de Lannemezan vient d'ouvrir sur Second Life. Un lieu en bois, chaud et convivial que je vous invite à visiter : Lien vers la mairie sur SL

Cela ne remplace pas une visite dans les Hautes Pyrénées et le contact avec nos concitoyens mais c'est une vitrine internationale innovante et moderne.

Pour les habitués de Second Life inscrivez vous au groupe Renover Maintenant 65 pour recevoir l'actualité des actions mises en place dans le département.

mercredi 27 juin 2007

Porter une rénovation militante

Nombreux sont les militants motivés par l’envie de participer à la rénovation du Parti Socialiste et de compter dans les décisions à venir. Un exercice démocratique, participatif et constructif qui doit nous permettre de faire partager le goût de l’implication politique.

Les expériences menées en Hautes Pyrénées et en Midi Pyrénées montrent l’appétit d’action et de réflexion des participants. Il ressort des différents échanges un certain nombre de points à explorer :

- Une sévérité à l’égard des paroles individuelles de personnes emblématiques du Parti Socialiste qui perdent le sens de l’action militante.

- Une volonté de retour aux idées pour éclaircir la position du Parti socialiste, ancrée à gauche mais dégager de concepts dépassés ou à reformuler.

- Une consultation des militants pour avancer ou non la date du congrès.

- Le favorisement du renouvellement à tous les niveaux :
o Bien accueillir les nouveaux adhérents, sans préjugés, quelque soit le prix de leur cotisation
o Former les adhérents au fonctionnement du Parti Socialiste
o Favoriser les implications associatives et politiques locales de nouvelles personnes et de jeunes pour créer une dynamique
o Appliquer le non cumul des mandats et la parité

- Accentuer les démarches participatives et ouvertes vers l’extérieur pour donner un contenu et une cohérence à la rénovation

Il est important de retrouver des démarches collectives et partagées. Une opposition constructive et active c'est l'assurance d'un pays en bonne forme idéologique et la preuve d'un dynamisme.
Une gestion spécifique et sereine des collectivités locales sera le meilleur exemple de la différence entre des politiques de gauche et des politiques de droite.

vendredi 22 juin 2007

Faire vivre le territoire

Quand vous découvrez Lannemezan pour la première fois, les montagnes paraissent encore loin. Lieu de passage et d'échange, le plateau de Lannemezan est pourtant le coeur de beaucoup d'espoir.

Comme beaucoup de territoires ruraux, le plateau de Lannemezan est délaissé. Pas trés médiatique, pas trés VIP. Les luttes sont anciennes, les antagonismes tétus. Les dernières élections ont montré une vraie volonté de participer à la vie politique pour les élections présidentielles et de nombreuses problématiques personnelles pour les législatives.

Une seule chose doit nous animer, être la porte vers la montagne et nos frères espagnols. Faire vivre le territoire et permettre de reconcilier la vallée et les estives. Se vivre comme un lieu de passage assumé et comme un lieu d'échanges collectives et novatrices.

Le départ est donné

Texte écrit le dimanche du 2eme tour des législatives :

Dans quelques heures la cartographie du parlement sera fixée. La composition du gouvernement sera adaptée en conséquence, les députés seront installés et les sénateurs ne bougeront pas.

Il sera alors temps de lancer les mutations que la grande synthèse a voulu éviter lors du dernier congrés. Les tentations de lancer une offensive solitaire seront nombreuses et garder l'unité ne sera pas une chose simple. La confrontation des positions est nécessaire et doit être menée de façon constructive.

La nature ayant horreur du vide l'extrême gauche se reconstuira. Quelle place pour le parti communiste ? Pour moi il y a des valeurs à conserver dans ce mouvement. Le parti socialiste ne devrait pas couper les ponts de ce coté politique. Il faut au contraire s'affirmer dans nos différences et nos points communs. Je trouve plus de points communs dans une vision de la société portée par les communistes, les verts, le parti radical et le parti socialiste que dans une pseudo-unité d'esprit avec le mouvement démocrate et le nouveau centre.

Nous devons continuer de refuser la facilité, être exigeants dans nos choix en acceptant le dépbat d'idées et la participation citoyenne. Les troupes adverses se mettent en place pour mener la bataille des municipales. Sur le plateau de Lannemezan, ce n'est pas le parti de l'esprit et de la reflexion que nous aurons à affronter. Mais nous devons tenir, accepter la critique constructive, expliquer nos choix et convaincre de la nécessité de travailler ensemble.

Les alliances doivent se faire sur le projet, autour d'un homme. Les conditions d'alliance devront se faire dans la transparence et devant la communauté. Il ne faut pas recommencer les erreurs du passé et mettre les opportunistes en face de leurs responsabilités.

lundi 11 juin 2007

Les résultats du test-match

Il n'a échappé à personne que les résultats des législatives de la circonscription de Lannemezan ont une double lecture. Les résultats généraux confirment un ancrage à gauche du secteur avec ses repères traditionnels.

Les résultats spécifiques de Lannemezan traduisent une opposition future. C'est bien l'enjeu des élections municipales qui s'est traduit. Pour la gauche, l'unité et la participation des habitants seront les clés de la réussite. Le projet existe et les oppositions politiques droite-gauche seront dépassées par cette démarche. Il faut qu'il soit bien compris.

L'ambition d'un homme et d'un groupe pour un territoire n'a rien d'effrayant, ces détracteurs sont animés de projets bien plus personnels et bien moins avouables. Au contraire c'est l'avenir dont nous avons la responsabilité et l'avenir à toujours demandé de l'audace.

vendredi 8 juin 2007

Rester à gauche, pour la suite

Dans le département des Hautes Pyrénées, trois candidats de poids se représentent aux suffrages : Pierre Forgues, Jean Glavany et Chantal Rodrigo.

Pour Lannemezan, les législatives sont l'occasion d'un laminage par le bas et d'un test match pour quelques potentiels futurs candidats aux municipales. Garder un député de gauche est l'occasion de conserver une unité entre le département et la région.

Pour la suite, les récentes campagnes ont montré que Lannemezan possède de vraies personnalités de gauche et de réels socialistes. Une dynamique est en train de naître et elle doit être poursuivie.

Votez à gauche est un acte républicain. Le Président de la République nous a promis de la sécurité et du controle. Votez à gauche c'est donc assurer son controle pour notre sécurité.

lundi 21 mai 2007

Premières analyses (2)

Le Nouvel Observateur propose une forme de débat participatif sur la refondation de la gauche. Une prise de position courageuse et intéressante.

Pour alimenter le débat : Les socialistes méritent ils des claques ?

C'est de la réflexion et de la confrontation que naît la lumière. L'union à tout prix n'est pas la solution. Un accord à vil prix finit par se payer très cher. Le temps des retrouvailles est peut être venu. Déjà entre Rénover Maintenant, le Nouveau Parti Socialiste et Désirs d'avenir.

Je vois déjà l'oeil de certains briller en pensant que je ne suis qu'un charognard qui n'attend même pas que la bête soit morte pour l'attaquer. J’entends déjà les critiques de ceux qui ont poussé au nivellement interne par le bas, pestant contre l'immaturité de tels propos.

Et bien soit, je me rends. Continuons et voyons jusqu'où l'ascenseur peut descendre. Supprimons une partie de l'histoire de France, nions 2002 et 2007. Tellement fort que cela n'existera peut être plus, comme l'on fait pour sortir d'un cauchemar. Eteignons la télévision et notre esprit pour ne pas voir que Nicolas Sarkozy a gagné, que la droite possède tout.

Si nous acceptons cet état de fait alors nous avons perdu le droit d'être de gauche.
Si le prix de la lutte est plus cher que nos ambitions personnelles alors nous n'avons plus le droit d'être de gauche.
Si nous préférons un confort consensuel et illusoire pour nous alors que trop de nos amis souffrent et s'apprête à souffrir alors nous n'avons plus le droit d'être de gauche.

Pour toutes ces raisons, je réclame l'action plutôt que la flagellation. Je demande le débat plutôt que l'acceptation. J'appelle à l'union plutôt qu'à l'émiettement. Et si je vise d’abord le NPS et DA, c’est parce que notre pensée est proche et nos valeurs semblables. Une fois rassemblés nous poursuivrons le débat avec tous les camarades, nous maintiendrons le lien avec le Parti Communiste et les Verts. Et notre seul but deviendra pour tout le pays évident, ne pas laisser l’individualisme portée par la droite détruire le fondement de notre pays et de notre République.

vendredi 18 mai 2007

Vous avez dit Social Démocrate (2)

Trouver sur Wikipédia ce résumé :
De manière générale, les sociaux-démocrates soutiennent :

* des mécanismes de régulation de la production privée afin de défendre les intérêts des employés, des consommateurs et des petites entreprises, par exemple via la protection de l'action syndicale, le salaire minimum, l'encadrement des conditions de travail ;
* une économie sociale de marché, organisation intermédiaire entre la libre concurrence et l'économie planifiée ;
* le commerce équitable plutôt que le libre-échange ;
* un État-providence qui protège la population des risques liés à la santé ou au travail ;
* un système public d'éducation, de santé, de garde d'enfants, etc., accessible à tous ;
* des niveaux de prélèvements élevés afin de financer ces dépenses publiques via un impôt progressif ;
* des lois sur la protection de l'environnJustifierement ;
* l'immigration et le multiculturalisme ;
* la laïcité ;
* une politique étrangère basée sur la promotion des valeurs démocratiques, la défense des droits de l'homme et la concertation.

A la lecture de ces axes, je me demande pourquoi aussi peu de socialistes adhère à cette idée. Le lien avec l'économie n'est pas mis en lumière car je pense que c'est là que se trouve les désaccords.

mardi 15 mai 2007

Le clown blanc est parti l'auguste arrive

Chirac et Mitterrand ont marqué l'image politique de toute une génération. Au départ des deux et avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy c'est bien une nouvelle donne qui arrive.

L'obligation de pertinence et de rigueur morale qui encadre le travail nécessaire à toute action politique sont les seuls objectifs à nous fixer.

Il y aura à gauche ce renouveau, l'avancée de valeurs et la proposition d'action. Cela demande du courage.

mercredi 9 mai 2007

Vous avez dit Social démocrate

Vous savez ce que c'est qu'un social démocrate. Parce que tout le monde en parle comme l'évolution inéluctable du Parti Socialiste. C'est comme cela tout le monde l'a fait alors les français n'auront pas le choix.

Par principe quand je n'ai que 2 choix, j'en prends un troisième. C'est souvent plus difficile, on peut copier sur personne et on est pas sûr d'avoir juste. Sauf que l'on est plus à l'école et que c'est le prix à payer pour une évolution profitable à tous.

Ce que j'ai compris de la sociale démocratie, c'est que ça ressemble vite à du social libéralisme. Là je sens que vous êtes plus à l'aise, moi aussi ça m'a fait cela au début. Le social libéralisme c'est du Bayrou passé au micro onde. Je fais tout comme la droite mais je suis à gauche. J'utilise les mots de la gauche mais je fais une politique de droite. Bref c'est rempli de beaucoup de résignation et on ne peut pas faire autrement mon pauvre monsieur, c'est la loi du marché.

Bon vous ne savez toujours pas ce que c'est la social démocratie, mais vous voyez mieux ce qu'est le social liberalisme. Et en plus vous croyez pas qu'il faudrait vous bouger un peu pour chercher. Je vais quand même pas faire tout le boulot. Et mes 35 heures alors ???

lundi 7 mai 2007

Le 7 mai 2007

Ah qu'il est doux le chant de la rancoeur et de l'amertume. Trouver un responsable quoiqu'il arrive, trouver une place, reprendre l'avantage.

La démocratie a parlé et il n'est pas besoin d'attendre l'écho pour comprendre le message. L'heure est de nouveau à la mobilisation pour le finish mais c'est déjà l'aprés qui est dans les têtes.

Au Parti Socialiste, l'aprés ne peut exister que par le renouveau. Sans condition, sans négociation, il faudra porter cette force au sein de la coalition pour revenir et gagner.

mardi 1 mai 2007

L'importance du choix

A l'aube de ce vote, je n'ai de cesse de rappeller l'importance de l'action de nos politiques. L'importance n'est pas dans le candidat mais dans l'action qui va découler de nos choix.

Je ressens une attente qui ne se contentera pas d'à peu prés et de reprises des classiques. Mais c'est aussi de la responsabilité individuelle dont il est question aujourd'hui. Aux vieux principes "La société peut tout, l'individu rien" et "L'indivdu peut tout, la société rien", le constat de ce nouveau siécle tient dans la coresponsabilité.

Le renouveau du socialisme tient donc dans le réinvestissement de l'humain. C'est sa force et c'est son avenir.

samedi 28 avril 2007

Premieres analyses

L’organisation classique des partis politiques depuis le 19ème siècle a entraîné, à chaque refonte, la division interne sur une répartition droite – gauche. Le souci et la nécessité d’unité devient une utopie dés la création d’une entité dont la vocation est le rassemblement. Cette élection montre au travers de l’évolution de la gauche et de la droite deux stratégies pour l’avenir.

Pour la partie gauche de l’hémicycle électoral, le parti socialiste représente la force dominante. Les alliances se nouaient sur sa partie gauche avec le parti communiste et par entraînement sur l’extrême gauche. Les résultats du premier tour obligent à réfléchir sur cette stratégie ancienne qui n’a plus d’efficacité, le parti communiste ne représentant plus une masse électorale suffisante.
Pour la partie droite, l’Union pour la Majorité Présidentielle dominante s’appuyaient sur le parti de centre droit pour obtenir la majorité. Cette manœuvre ne fonctionne pas sans un accord tacite ou préparé des deux camps. L’augmentation de la représentation du parti centriste donnant la tentation de créer sa propre force.

Les points communs de ces situations tiennent dans l’absence de dialogue entre partis de même coté. L’histoire commune des deux grandes forces étant marqué par un rassemblement d’une diaspora de groupes parlementaires et d’un laminage des courants internes. Le résultat est l’absence d’une majorité claire et d’une issue probable.

La grande unité pour la gauche est une volonté affichée. La réalité montre un autre visage. La non communication entre parti et l’absence de place pour les divergences n’est pas une solution. C’est sûrement dans la voie inverse que se trouve la solution.

mercredi 25 avril 2007

Changement de ton

Le blog poético-visuel marche trés fort sur Over-blog.com. J'ai donc décidé de ne pas détruire ce blog pour le transformer. Les textes et les poèmes se trouveront sur http://kainto.over-blog.org. C'est le travail de plusieurs années qui trouvent enfin lecteurs et j'en suis content.

J'ai arreté d'écrire des poémes et je continue de façon trés évasive à écrire des fragments. Pendant cette période d'entre deux tours électorale c'est un autre type de contenu qui me ramène à l'écriture.

Je suis militant socialiste dans les Hautes Pyrénées. Au travers de ce blog se seront mes sentiments, mes analyses et la construction de ma pensée que je souhaite vous faire partager.