jeudi 9 octobre 2008

Construire le débat

L'environnement a eu le vent en poupe durant les dernières élections municipales et cantonales. Celui qui n'avait pas son agenda 21 était un ringard ou un piètre communiquant. Une thématique que les contributions et aujourd'hui les motions ne manquent pas de mettre en avant. La question que personne n'ose poser pourtant est sur toutes les lèvres : C'est quoi un Agenda 21 ?

Reprenons les choses depuis le début :

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui se tient du 3 au 14 juin 1992 réunit 110 chefs d'état et 178 pays. 16 ans plus tard, tout le monde ne connait pas les 27 principes de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement.


PRINCIPE 1
Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.

PRINCIPE 3
Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l'environnement des générations présentes et futures.

PRINCIPE 4
Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément.

PRINCIPE 5
Tous les Etats et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l'élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde.

A l'issue de ce travail, un plan d'actions pour le 21ème Siècle est proposé. C'est l'Agenda 21, soit 2500 recommandations.

Voilà pour la définition exacte de l'Agenda 21. Ce n'est donc pas quelque chose que l'on fabrique dans son coin, toutes les démarches de développement durable ne sont pas du registre de l'Agenda 21 mais il ne faut pas perdre de vue que ce n'est pas une raison pour rien faire et que toutes actions qui visent à faire converger les intérêts sociaux, économiques et environnementaux doit être encouragée.

16 ans pour que cette notion passe d'un accord international à un véritable engagement local. En Midi Pyrénées les exemples sont nombreux et vous pouvez les retrouver sur Territoires Durables.
L'urgence est pourtant à nos portes, ou plutôt dans notre corps. Le 2 octobre 2008, L'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) a publié sur son site un communiqué sur une expertise collective de l'augmentation des cancers en France :
Entre 1980 et 2005 : +35% chez les hommes et +43% chez les femmes

Bien sûr on opposera le fait que la recherche et la prévention étant plus efficace, le nombre de cancers dépistés augmente. Mais ce n'est pas 5 ou 10% qui sont en jeu, ici, regardez les chiffres 320 000 nouveaux cas pour l'année 2005 !

Alors quelles sont les causes majeures ? Celles que nous connaissons tous mais que nous n'osons plus affichées : les particules fines et les pesticides : la bagnole, l'industrie et l'agriculture. Les trois piliers de notre fonctionnement actuel. Avec l'augmentation du baril de pétrole, les voitures ont tendance à rester au garage dans les villes et cela a un impact direct sur les coûts des pesticides.

Que mes amis agriculteurs se rassurent je n'ai jamais attaqué leur travail et considérez ces professionnels comme de méchants pollueurs volontaires. Nous sommes collectivement responsable de cet état de fait. Du consomateur au producteur en passant par le politique. Car tous les agriculteurs que je connais sont des professionnels passionnés et compétents qui veulent vivre décemment de leur travail. Les pointer du doigt dans une période déjà difficile n'est pas une solution constructive. Il faut poser le problème à l'ensemble de la chaine, et ce n'est peut être pas le lobby agricole qui sera alors le plus virulent sur le débat. Car les premières victimes de l'exposition massive aux produits ce sont ces professionnels de la nature et du mond rural.

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