samedi 29 novembre 2025

L’aiguilleur du Petit Prince : une invitation à interroger nos trajectoires

L’aiguilleur du Petit Prince : une invitation à interroger nos trajectoires

Dans Le Petit Prince, la rencontre avec l’aiguilleur soulève une interrogation intemporelle : pourquoi tant d’hommes et de femmes passent-ils leur vie à courir d’un lieu à l’autre, d’une activité à une autre, espérant trouver ailleurs une satisfaction qui semble leur échapper ? Derrière cette courte scène, Antoine de Saint-Exupéry nous offre une métaphore puissante de nos itinéraires personnels et professionnels.

Sommes-nous les passagers de ces trains en perpétuel mouvement ?

Les voyageurs de l’aiguilleur se déplacent sans cesse, persuadés qu'une destination différente leur apportera enfin l’épanouissement attendu. Ce mouvement permanent interroge : recherchons-nous vraiment un lieu où nous épanouir, ou emportons-nous simplement avec nous nos propres insatisfactions ?

Cette question dépasse la géographie. Elle concerne notre manière d’habiter notre vie : nos choix, nos ambitions, nos renoncements, nos fidélités intérieures. Elle touche notre rapport à l’enracinement autant qu’à l’élan qui nous pousse parfois à repartir.

L’illusion du “ailleurs” et la quête de sens

Changer d’horizon est souvent perçu comme un moyen de repartir à zéro, de s’alléger du poids d’un contexte ou de contraintes accumulées. Pourtant, le déplacement ne garantit jamais la transformation intérieure que l’on espère.
Il arrive que le sentiment d’exil provienne moins du lieu que des motivations qui ont guidé le départ : ambition mal orientée, quête de reconnaissance, volonté de satisfaire des attentes extérieures, ou, au contraire, nécessité de répondre à des responsabilités familiales ou professionnelles.

Lorsque ces choix ne s’alignent pas avec nos aspirations profondes, le lieu d’accueil peut devenir le symbole d’une parenthèse que l’on a du mal à refermer. Même lorsque tout y est objectivement favorable — famille, stabilité, réussite, environnement accueillant — il persiste parfois un appel intérieur vers une autre terre, un autre rythme, une autre culture.

Le poids de la culture, du lien au vivant et des paysages

Nous ne sommes pas uniquement façonnés par nos expériences : nous le sommes aussi par les paysages qui nous ont construits, les accents, les saveurs, les vents, les cultures locales qui ont modelé notre sensibilité.
Il n’est pas anodin que certains territoires continuent de nous parler, même après des années passées ailleurs. Ce lien intime peut devenir un repère identitaire et un moteur discret qui oriente, consciemment ou non, nos choix de vie.

Cette fidélité à une terre n’est pas nécessairement un refus d’une autre. Elle peut simplement exprimer le désir d’achever un cycle resté ouvert ou de revenir à l’origine d’un projet de vie.

Avoir une destination ou courir après une chimère

Tous les voyageurs ne se ressemblent pas. Certains sautent d’un train à l’autre sans objectif clair, convaincus que le suivant sera meilleur que le précédent. D’autres savent précisément où ils souhaitent aller : rejoindre un lieu d’origine, retrouver une cohérence intérieure, ou ouvrir un chapitre nouveau en accord avec leurs valeurs.

L’aiguilleur observe ces trajectoires sans jugement. Il se contente de mettre chaque train sur la voie qu’il doit prendre. À travers lui, Saint-Exupéry semble nous rappeler que la lucidité sur nos choix de direction est essentielle pour éviter de devenir le passager agité qui court d’un express à un autre.

L’aiguilleur que nous devenons pour les autres

Dans de nombreux métiers d’accompagnement, nous endossons à notre tour ce rôle d’aiguilleur.
Face à des personnes en transition professionnelle, en quête de sens ou en reconstruction, il s’agit moins de décider pour elles que de clarifier leurs chemins possibles.

  • Certains stagiaires ou apprenants vivent leurs parcours comme une succession d’expériences, sans objectif arrêté. Pour eux, l’enjeu est d’offrir un cadre permettant d’apprendre, d’essayer, de se reconnecter au vivant, de s'initier à des gestes utiles qui pourront rester lorsque le désir de créer ou de cultiver renaîtra.

  • D’autres cherchent une véritable destination, un choix assumé qui leur appartienne et s’émancipe des injonctions familiales ou des illusions de la “sécurité” professionnelle. Pour ceux-là, l’accompagnement consiste à identifier la voie la plus juste, celle qui permettra l’alignement entre leurs capacités, leurs envies et leur projet de vie.

Conclusion : choisir sa voie plutôt que changer de train

L’aiguilleur du Petit Prince nous invite à interroger la nature de nos déplacements.
Cherchons-nous réellement un lieu où nous épanouir, ou poursuivons-nous une idée fantasmée de ce que devrait être notre vie ? Fuyons-nous un territoire ou répondons-nous à un appel intérieur ?
Ce questionnement n’a pas vocation à culpabiliser. Il vise plutôt à clarifier la direction que nous souhaitons donner à nos pas.

Car ce n’est pas la vitesse du train qui importe, mais la justesse de la destination.

mardi 25 novembre 2025

Après l'Uberisation, la Sheinisation ?

 

Acheter une formation comme on achète une veste ? Réflexion sur l’éthique du consommateur… et du professionnel

Le débat autour de la consommation éthique revient régulièrement dans les discussions publiques. Ces dernières années, les projecteurs ont été tournés vers les plateformes chinoises de vente à bas coût. Pourquoi ? Parce qu’elles alimentent une forme d’achat compulsif : on veut tout, tout de suite, à bas prix. Mais au-delà des vêtements ou gadgets, cette logique consumériste s'étend aujourd’hui à d'autres domaines, y compris celui de la formation professionnelle.

Le parallèle encore trop rarement fait

On parle souvent de sécurité quand il s’agit d’objets physiques. Un jouet non conforme, un produit électronique mal conçu peuvent être dangereux. Mais qu’en est-il des formations low cost, conçues à la chaîne, sans ancrage territorial ni réflexion pédagogique approfondie ? Peu de discussions portent sur les risques immatériels : la perte de qualité de l’apprentissage, le désengagement des apprenants, la dévalorisation des métiers de la formation.

Les motivations derrière ces achats sont similaires : le prix bas et l’accessibilité sans contrainte. Comme pour un vêtement vu sur les réseaux sociaux, l’achat de formation se fait sur une impulsion, déclenchée par une promesse forte : "formation rapide", "certification garantie", "accessibilité 24/7". Une partie des plateformes utilise même les mêmes techniques d’UX marketing pour stimuler ces achats : captation de données, personnalisation algorithmique, gamification des parcours.


L’économie de l’attention au service d’une formation standardisée

Des études en neurosciences cognitives ont montré que le cerveau humain est sensible à la gratification immédiate, ce qui explique notre attirance pour les plateformes qui promettent une satisfaction rapide (Schultz, 2016). Cette logique s’applique désormais aux formations : micro-certifications rapides, vidéos formatées, contenus préconstruits.

L’intelligence artificielle joue un rôle majeur dans cette transformation. On observe une "industrialisation" de la formation :

  • Automatisation des modules,

  • Recours à des prestataires low cost à l’étranger,

  • Externalisation de la conception pédagogique.

Il s’agit d’une ubérisation du savoir, où le formateur devient une variable d’ajustement, et non plus un acteur central de l’apprentissage.


Et pourtant, la formation n’est pas un produit comme un autre

Un vêtement mal taillé peut être retourné. Une formation mal conçue peut avoir des conséquences durables sur la vie professionnelle de l’apprenant. Ce n’est pas simplement une perte de temps, c’est parfois une perte de motivation, une réorientation forcée, un désengagement vis-à-vis de l’apprentissage tout au long de la vie.

Les centres de formation jouent ici un rôle crucial :
➡️ Ils conçoivent des formations sur-mesure, ancrées dans les besoins réels du territoire.
➡️ Ils valorisent l’intelligence collective, le lien humain, l’accompagnement.
➡️ Ils transmettent un savoir-faire, pas seulement un savoir.

Former un salarié, ce n’est pas lui vendre un produit. C’est lui permettre de se projeter, d’évoluer, de maîtriser des gestes, des outils, des postures. Ce sont les fondements mêmes de la pédagogie active et de l’apprentissage professionnalisant.


En conclusion : choisir, c’est s’engager

La société est confrontée à des choix éthiques majeurs, qu’il s’agisse de vêtements, de nourriture, ou de formations. Choisir une formation à bas coût, c’est aussi choisir un modèle :

  • Moins d’interactions humaines,

  • Moins de contextualisation,

  • Moins de savoir-faire transmis.

Quelle ambition avons-nous pour la montée en compétences de nos salariés ?
Quel avenir voulons-nous pour les filières et leurs métiers ?

jeudi 28 août 2025

L’intégration : autant s’adapter que savoir accueillir

 On parle beaucoup aujourd’hui de l’« intégration ». Le mot s’impose dans les discours, souvent à sens unique : celui qui arrive doit se plier aux règles, se conformer, s’adapter. Et pourtant, l’intégration ne peut exister que si elle repose sur deux piliers indissociables : l’effort d’adaptation et l’art d’accueillir.

Or, dans notre époque troublée, qui rappelle parfois les crispations des années 30, le débat s’enlise. D’un côté, celui qui arrive veut garder une part de sa manière de vivre, ce qui est humain. De l’autre, celui qui reçoit se replie, sur la défensive, craignant que son quotidien soit bousculé. Ce double mouvement engendre tensions, incompréhensions, et finit trop souvent par un rejet mutuel.

Il est vrai que l’on exige beaucoup de celui qui frappe à la porte. On lui demande de se conformer sans que soient discutées les conditions d’accueil, comme si elles allaient de soi. Or, l’accueil est une responsabilité qui engage celui qui reçoit. Il ne s’agit pas de renoncer à soi, mais d’ouvrir un espace commun où chacun puisse trouver sa place sans s’effacer.

Fernand Raynaud l’avait bien résumé dans son sketch du boulanger : à force de dire « je ne veux pas de ceci, je ne veux pas de cela », on se retrouve seul… et sans pain. La métaphore reste puissante : une société qui refuse systématiquement l’autre finit par se priver de richesse, de vitalité, de pain au sens le plus concret.

Nous devons nous rappeller que la question sociale ne se limite pas à la redistribution, mais s’étend aux liens humains, aux solidarités vivantes. Dans nos campagnes, l’accueil n’a jamais été un luxe : il a longtemps été une condition de survie. Le voisin était celui qui pouvait prêter la main lors des moissons, partager ses outils, offrir une miche en attendant des jours meilleurs.

Aujourd’hui, face aux fractures et aux crispations, il nous revient de retrouver cet esprit. Accueillir, ce n’est pas renier ses racines, c’est leur donner assez de force pour partager leur sève. S’intégrer, ce n’est pas s’effacer, c’est apprendre à accorder son pas au rythme commun.

C’est dans cet équilibre – entre adaptation et accueil – que se construit une société durable, une communauté humaine qui ne cède ni à la peur ni au rejet, mais qui ose encore croire en la rencontre.

mardi 15 juillet 2025

Accélérer la transition écologique par la formation : 5 leviers d'action essentiels

 🌱 Accélérer la transition écologique par la formation : 5 leviers d'action essentiels

Dans un contexte de bouleversement climatique, économique et social, la transition écologique ne peut plus attendre. Mais pour qu’elle devienne une réalité concrète dans nos territoires, nos entreprises, nos métiers, la formation professionnelle doit jouer un rôle central. Encore faut-il qu’elle soit repensée, adaptée, et pleinement soutenue.

Voici les 5 leviers majeurs que nous identifions aujourd’hui pour faire de la formation un moteur de transformation écologique et sociale.


1. Mobiliser les décideurs : briser l’immobilisme

La transition écologique impose une refonte de nos modèles économiques. Pourtant, nous faisons face à une demande ralentie, des décisions retardées, et un risque croissant d’inaction.

Il est urgent de sensibiliser les décideurs aux conséquences concrètes de la transition : elle touchera les emplois, les compétences, les filières. Mais ne rien faire, c’est exposer notre économie à des risques encore plus graves : désadaptation, exclusion, pertes massives d’employabilité. Le risque de l’inaction est un levier puissant pour provoquer un sursaut collectif non contrôlé et incontrôlable.


2. Relancer le dialogue social sur la transition

Le dialogue social, qui a longtemps structuré les grandes évolutions professionnelles, est aujourd’hui trop souvent en panne.

Pourtant, c’est autour de la table que doivent se jouer les ajustements de demain : adaptation des métiers, sécurisation des parcours, anticipation des besoins. Nous appelons à réactiver réellement les échanges entre partenaires sociaux, notamment autour des transformations liées aux enjeux environnementaux.


3. Transformer massivement l’offre de formation

Aujourd’hui, les formations liées à l’écologie restent trop souvent générales, abstraites ou déconnectées des réalités métiers. Il faut une approche beaucoup plus ancrée dans le concret.

👉 Pour un acheteur, la transition, c’est penser approvisionnement local, matériaux durables, économie circulaire.
👉 Pour un logisticien, c’est optimiser les flux pour réduire l’impact carbone.

Chaque métier doit intégrer les enjeux écologiques dans ses référentiels. Cela implique de former les formateurs, de rénover les contenus, et de rendre les dispositifs capables de déployer ces formations à grande échelle.


4. Professionnaliser les parcours et co-construire les critères

Les critères actuels intégrés aux cahiers des charges de la formation environnementale sont souvent mal adaptés.

Il est temps de co-construire des critères pertinents, opérationnels et reconnus, en réunissant autour de la table les branches professionnelles, les acheteurs, les financeurs, les organismes de formation. Ces critères doivent guider les financements, orienter les appels d’offres, structurer l’offre.

La future révision régionale des politiques de formation pour assurer le renouvellement des générations en agriculture pourrait être un moment clé pour intégrer ces critères.


5. Orienter vers les emplois et formations de la transition

Enfin, pour que la transition réussisse, il faut accompagner les personnes : les jeunes, les demandeurs d’emploi, les salariés en reconversion. Cela passe par une orientation active vers les métiers d’avenir, mais aussi par un rééquilibrage des financements publics.

Cela suppose de former les professionnels de l’orientation, de produire des données fiables sur les besoins, et de renforcer l’alignement entre les acteurs de la formation, de l’emploi, et du développement durable. 


🛠️ Et maintenant ?

Nous avons les idées, les outils, les institutions. Ce qu’il faut désormais, c’est une volonté collective pour enclencher un vrai changement d’échelle.

🎯 Former massivement, transformer concrètement, piloter territorialement, et travailler ensemble : voilà les clés pour une transition écologique juste, ambitieuse et durable.


lundi 10 juin 2024

Bienvenue en absurdie

Les premiers éléments sont en train de se positionner pour les élections législatives 2024 et chaque journée est plus palpitante qu'une étape du Tour de France. Les alliances se nouent et se dénouent à vitesse grand V pour aboutir à la fin de la première étape : Le dépôt des candidatures dimanche à 18h.

Il est à parier qu'à l'issue des différentes tractations internes, il y aura des démarches individuelles qui expliqueront que le destin de la France est plus grand qu'eux mêmes et qu'ils se doivent de représenter un territoire alors que le seul impact de ce non choix par une grande écurie est leur égo.

Les anciennes grandes familles ont coupé tout lien avec le réel. Le Parti Socialiste et Les Républicains ne représentent plus une force motrice dans leur camp. Ils surnagent face aux débordements massifs de leurs extrêmes et n'ont pas réussi à démontrer leur différence face à un macronisme multiforme.
 
La proportion du jour pour Le Nouveau Front Populaire : La France Insoumise (LFI) : 229 candidatures, le Parti Socialiste (PS) : 175 candidatures , Europe Ecologie Les Verts (EELEV) : 92 candidatures et le Parti Communiste Français : 50 candidatures.

Il est tentant de s'offusquer, s'énerver ou s'amuser des prises de paroles locales ou nationales mais la prise de hauteur sur l'état de l'Europe et les tensions internationales et l'enjeu de gestion des énergies et du changement climatique rendent puériles ces démarches. Elles amplifient au contraire l'état de non réflexion et de non travail des années passées.

Laurent WAUQUIEZ est le sauveur annoncé depuis ces dernières années pour Les Républicains, nous n'avons rien entendu de sa part sur les événements actuels et il serait candidat aux législatives mais le rôle d'un candidat présidentiel n'est-il pas de mener cette campagne ?

Le quotidien enjambe l'analyse des résultats des Européennes 2024, en repartant dans Les Législatives 2024, les débats partent dans tous les sens. Comme le Parti Socialiste (PS) a enjambé les résultats des Présidentielles. Alors que les Jeux Olympiques illumineront bientôt Paris, Anne HIDALGO ne gagne pas en lisibilité et légitimité. Les pseudo-appels au travail pour soutenir une démarche de Stéphane LE FOLL ou d'autres n'ont rien produit et du coup aboutissent au vide intersidéral d'un discours qui annonce déjà la volonté de siphonner la démarche du Nouveau Front Populaire.

Vous allez participer aux réunions des candidats dans votre localité ? Voici quelques questions :
  • Comment regagner les points perdus par les agences de notation ?
  • Quelles orientations face au changement climatique ?
  • Quelle autonomie de la France en Europe ?

Si la réponse commence par : Ce n'est comme cela qu'il faut poser la question, Notre réponse est très claire dans notre programme,  Ce n'est pas l'urgence actuelle. Vous saurez ainsi que vous n'êtes pas face à un futur député qui souhaite travailler hors de la ligne du Parti.

dimanche 9 juin 2024

Le dormeur doit se réveiller !


 Les résultats des Européennes 2024 en France sont-elles historiques ? Assurément. Sont-elles le réveil démocratique vers un renouveau politique rien n'est moins sur ! A force de crier au loup, plus personne ne s'émeut d'un risque potentiel pour la France. 

L'arrivée du Rassemblement National au pouvoir est-elle une véritable crainte ou le résultat d'une procrastination avancée de la part de nos élus ?

Ce soir, à la proclamation des résultats des  legislatives 2024, je ne pensais pas qu'Emmanuel MACRON prononcerait la dissolution de l'assemblée nationale, d'ailleurs les premiers mots de Rachida DATI m'en avaient convaincu : Ce résultat est la défaite de tous les partis de gouvernement. Sous-entendus : Si les Républicains avaient tenus leurs rangs et les Socialistes avaient fait mieux nous n'en serions pas là.

Avez-vous remarqué avec quel aplomb Rachida DATI va au combat les soirs de défaite ? C'est une vraie qualité politique de monter comme cela à l'assaut des critiques et des rodomontades. 

La dissolution prend tout le monde de court. Tout le monde, ce n'est pas sûr. En Côte d'Or, les députés Renaissance sont en campagne permanente depuis leurs élections. Ils redoutaient que viendrait ce moment et la plus part des députés Renaissance avait tout intérêt à être dans la même dynamique. Allons-nous vers un retour de Fadila KHATTABI ? C'est elle qui avait résisté au Rassemblement National sur la circonscription concernée.

Une lame de fond va passer fin juin. Cette lame de fond qui va passer entre fin juin et début juillet va avoir le mérite de fermer les ambigüités au sein de la gauche. Soit les élus Socialistes, France Insoumise, Communistes et Écologistes sont au rendez-vous, soit ils sera nécessaire repenser un nouveau parti politique à gauche.

Les élus du Rassemblement National sont prêts aussi à jouer leurs partitions. Les formations via des visioconférences tournent à plein depuis des mois. Ils sont en ordre de marche pour tenter une victoire aux prochaines présidentielles. Les législatives de 2024 vont être l'occasion de tester en grandeur nature l'efficacité de leur système. Les dernières législatives nous ont montré que l'implication locale n'est pas nécessaire pour un élu du Rassemblement National. La tête de Jordan BARDELLA sur l'affiche suffit.

C'est peut être cela qu'Emmanuel MACRON a envisagé : Une débandade à droite dans une guerre d'égo fratricide et une cacophonie à gauche dont nous connaissons déjà la musique pour l'avoir si souvent entendue. L'espoir de duels Renaissance / Rassemblement National qui tournerait localement à la faveur des élus macronistes.

A la lecture des dernières élections législatives je ne partage pas ce pronostic et ce n'est pas ce qui anime les électeurs de gauche. Une espérance est-elle possible à gauche ? Une ligne politique assumée et réellement positionnée dans une ligne sociale, économique et écologiste est-elle possible ? 

C'est ce réveil que j'appelle depuis des années de mes vœux et que je renouvelle ce soir. La condition sine qua non est bien évidemment que cela soit porteur de renouveau. Pas sur que les écuries politiques soient prêtes à relever ce défi.

 

samedi 24 octobre 2020

Conserver les savoirs anciens ?

Les habitudes ont la vie dure. Pour analyser la Part d’enfants allant en seconde générale ou technologique en fonction des sous-groupes de la PCS Ménage de leurs parents, il faut considérer cette entrée comme discriminante.

En 2019, l'INSEE nous apprend que les enfants dont les 2 parents sont cadres sont à plus de 80 % en seconde générale et reste autour des 80 % lorsqu'au moins 1 des parents est Cadre.
Par contre, lorsque vous analyser les orientations des enfants de parents salariés et employés avec ou sans-emploi, la proportion chute en dessous des 40% pour finir à 20% pour des parents sans emploi.

Une information qui n'a pas été reprise dans les médias. Une information dont les chiffres utilisés datent de 2007.

La part de salariés et employés représentait 57,6 % de la population active en 2019, pourtant ils sont sous-representés et sous-considérés.

Le taux de chômage de 2019 était à peine revenu à celui de 2009, pourtant nous étions largement au-dessus des chiffres du début du millénaire. C'est en 1983 que nous sommes passés à plus de 8 % de chômeurs dans la population active. Il est évident que cette augmentation continue du nombre de chômeurs traduit le résultat des choix de modernisation des entreprises et nous donne les éléments pour la suite.

Dans ce contexte, l'avenir que nous construirons dépend des choix fait pour les catégories les moins considérées de notre population.

Face à des choix incertains des responsables nationaux, le choix du terrain n'est-il pas de protéger les savoirs et connaissances des acteurs du terrain ?

2 Intellectuels assis, auront toujours besoin d'un producteur qui bosse !

dimanche 29 mars 2020

Quand le pangolin oblige à repenser les relations humaines

Nous sommes depuis un mois dans la sidération d'une situation qui semblait impossible, une situation de films ou de romans mais une situation que nous pensions irréelle.

Cette situation liée à la pandémie de la COVID-19, ce coronavirus qui s'est installé dans notre environnement et nous a parqué chez nous, elle marque la bascule entre ce qui était et ce qui sera. La loi fondamentale des causes et conséquences nous encourage à penser les choses de cette façon. Car cette pandémie fait suite à différentes alertes précédentes. Si elle n'est pas entendue, la prochaine vague sera fatale.

Nous avons appris beaucoup sur nos relations sociales actuelles. Nous savons désormais pourquoi les SS n'ont pas eu de mal à trouver des collabos. Nous avons appris à quel point la connaissance est fragile face aux idéologies. Nous savons désormais que la conscience collective est assez faible et que la confiance dans le système se mesure en rouleau de PQ.

Nous avons eu le renversement de l'ensemble de nos croyances sur qui était le maillon le plus faible dans notre société. Ce n'était pas le/la caissièr-e des supermarchés, ce n'était pas l'infirmier-e et l'aide soignant-e, ni le ripper. Le maillon faible est constitué des plus hautes personnalités de l'aristocratie stato-financière de ce pays.

La loi des causes et conséquences nous permet aussi de comprendre que c'est l'augmentation des produits bas de gamme, l'enrichissement sur les marchés secondaires sont les responsables de la possibilité de cette pandémie. Cette même loi qui nous remet en tant qu'acteur et consommateur dans la responsabilité de nos choix et de nos actes.

mercredi 4 mars 2020

La mécanique des Municipales


Les élus municipaux actuels qui vont se représenter aux prochaines élections auront ce qui est communément appeler : la prime au sortant.

Cette position qui pourrait sembler favorable demande d’assumer un bilan dont sont exonérés les nouveaux et de redonner une impulsion à un projet qui peut sembler dépassé, tout du moins essoufflé.

Dans tous les cas il convient de ne pas démarrer la campagne trop tôt et d’attendre au maximum que les autres candidats se déclarent. Ils seront obligés de donner les angles d’attaque sur lesquels ils comptent faire campagne. Ainsi la question du bilan se trouve éclairé par les critiques constructives ou fallacieuses des opposants.

Au niveau des candidats sortants l’erreur consiste souvent à considérer que le citoyen valide le bilan, qu’il est satisfait de la situation et ne demandera qu’une continuité. Il convient de traiter son élection comme toutes les autres élections à savoir que le seul résultat qui vaille est celui à l’issue du premier tour.

En effet, les résultats du premier tour traduisent une dynamique et c’est sur cette dynamique que se construira la victoire avec les alliances du second tour et les réserves potentielles de mobilisation. Un candidat sortant qui n’a pas créée de dynamique nouvelle se retrouvera systématiquement en situation délicate à l’issue du premier tour.  Il est possible peut d’être premier en terme de nombre de voix et pour autant être battu à l’issue du second tour.

Toutefois, il conviendra que les opposants ne forment pas une alliance avec comme seule motivation le pouvoir et la prise de la municipalité ce qui redonnera au sortant l’image d’un homme attaqué ce qui n’est pas habituellement accepté par les électeurs.

Rester serein et le plus objectif possible durant la campagne est une véritable force, celui qui sait écouter peut ainsi provoquer bien des surprises.

jeudi 26 septembre 2019

Une question de posture ?


La question actuelle de la posture des élus transcende l’ensemble de la société et le mouvement des gilets jaunes  nous amène à nous poser la question légitime du rôle de chacun.

L'élu municipal se trouve en grande proximité des différentes réalités perçues par ses concitoyens, régulièrement confronté à des injonctions paradoxales : chacun a le sentiment d’être plus légitime que le voisin et détenteur d’une part de vérité plus forte que le voisin.

C’est au niveau municipal que la maxime : penser global, agir local est la plus pertinente. Sur ces questions là, je voudrais oser porter l’ensemble des débats actuels sur quelques questions :
  • Quelle est la position de votre élu municipal sur l'emploi du territoire ?
  • Quelle est la position de votre élu sur les enjeux écologiques,  pas de façon générale mais à la fois dans une pensée globale au niveau planétaire et très concrètement dans une pensée locale au niveau du territoire ?
  • Quelle est la position de votre élu sur l’ensemble des relations internationales actuelles dans sa démarche internationale et très concrètement du point de vue local ?

Cette posture exigeante, inconsciemment souhaitée par l’ensemble des administrés, sommes-nous capables de tenir le débat correspondant ?
Sommes-nous réellement prêts à nous poser des questions qui nous dépassent et à revenir dans notre quotidien pour savoir quelle est la première marche que nous allons franchir ensemble ?

La solidité d'une chaine n'excède pas celle de son maillon le plus faible. 
Sommes-nous aujourd’hui dans une volonté réelle d’accompagner ce plus faible  ? Sommes-nous dans une volonté de supprimer et d’éradiquer ce que c’est l’enjeu de la relation aux nationalismes, aux régionalismes et à toutes les visions excessives et intégristes qui considèrent qu’elles détiennent la vérité.

Est que les autres n'ont de choix que de se soumettre dans ce sens ?
Les affrontements potentiels de notre société se retrouveront localement et le rôle de nos élus municipaux devient bien celui de l’animateur du vivre ensemble, qui n’est pas responsable de tout mais qui peut et qui doit, à mon sens, régulièrement mettre le plus possible d’acteurs autour de la table.
 

samedi 10 août 2019

Histoire d'une déroute annoncée

Les grandes manœuvres pour les municipales viennent de commencer.
Enfin la partie visible des grandes manœuvres. Premières actions, premiers courriers. La date de l'échéance 2020 n'étant pas encore définie, il est normal de voir des oppositions prendre place et des candidats sortants débuter les inaugurations et bilans de leurs réalisations.

En septembre 2019, la grande partie des acteurs sera connue et pour les vœux 2020, nous aurons les validations des uns et des autres.

Débuter en 2018 pour une démarche participative est une stratégie normale et sensée. Le participatif, le vrai, prend du temps, mais il ancre dans le réel les démarches. Si vous voulez faire du vernis participatif alors donnez rendez-vous sur des parkings et des places à des heures définies et limitées est bien suffisant pour 2019.

L'attente des personnes est grande comme le montre les analyses et débats actuels. Prendre le temps d'échanger, d'écouter pour ensuite analyser et proposer est une démarche qui semble tomber sous le sens. Convaincre et faire adhérer le plus grand nombre en créant des dynamiques locales créatrices, quel beau projet.

Mais nous n'avons pas cela. Nous allons avoir des explications pour comprendre notre quotidien de la bonne façon. Nous sommes naturellement idiots, il faut plus de pédagogie. Il faut nous éduquer à penser correctement. Les alliances contre nature vont être la règle sur le prétexte d'un pseudo barrage aux idées nauséabondes de l'extrême droite.

Le résultat m'inquiète de plus en plus. A force de faire de la place à l'exclusion et à la haine, nous nous construisons des villes de peur. Vivre ensemble est un effort permanent, une négociation permanente. Quand des alliances sont impossibles sur la base des égos et pas des idées cela ne laisse rien de bon à venir.

dimanche 9 décembre 2018

Cet OPNI qui porte un gilet jaune

Ce monde demande de la lenteur ce monde demande que nous prenions le temps. C'est exactement ce que l'on ne nous donne pas. C'est exactement le contraire qui est offert. Par la vitesse, par l'augmentation des informations, des nouvelles démo, il nous est volé la réflexion

Nous pensons détenir la capacité  de notre libre arbitre. Celui-ci ne peut être donné que par le temps du Travail Personnel et de l'engagement. 

Mon engagement a été vidé de tout son sens par les mots qu'ils ont employé. Par ceux qui nous ont mobilisé à leurs seules fins personnelles

Nous avons une obligation désormais celle de l'engagement réel. Un engagement qui nous amène à accepter pour nous-mêmes les causes et les conséquences. 

Cela demande de l'écoute, de l'échange, de la Controverse, cela demande de la réflexion cela demande du temps.

Pendant ce temps de réflexion, les Gilets Jaunes prennent la rue, prennent la communication. Ils défilent, occupent les rond-points. Mais quel sens à tout cela, quelle issue à cette démarche ?

vendredi 18 août 2017

La chute du Parti Socialiste peut elle s'arrêter ?

Les nouvelles se suivent de façon régulière depuis les résultats des Présidentielles Françaises de 2017 et la déroute des Législatives qui les ont suivi. Les Sénatoriales de 2017 sont-elles le coût de grâce d'une organisation qui n'en finit pas de disparaître ?

Les appels à l'unité, au travail et au changement au sein du Parti Socialiste sont nombreux depuis 2012. (Choisir entre Peur et Humiliation ? - Mai 2011) L'élection de François HOLLANDE n'allait pas changer les choses, il suffit d'avoir suivi son action au sein du Parti Socialiste pour s'inquiéter de ce qu'il pouvait faire en qualité de Président de la République.
Mais ce n'est pas le résultat d'un seul homme. Cet homme est la partie émergée de la gestion du Parti Socialiste depuis les années 2000. L'ensemble des personnes dirigeantes du Parti Socialiste qui ont souscrit aux différentes synthèses pour maintenir leurs potentats locaux sont les acteurs de la chute du Parti Socialiste et de l'affaiblissement de la gauche et d'un idéal socialiste. (La Responsabilité Militante - Décembre 2010) 

Le choix de Jean Christophe Cambadélis nous a permis de comprendre rapidement qu'aucun de ces appels à l'unité et surtout au travail et au changement n'avaient été entendus. Les responsables du Parti Socialiste ont choisi la Peur et l'Humiliation, ils ont fait des choix personnels alors que les temps appelés des choix collectifs. Le gaspillage financier de l'organisation des Primaires de la Belle Alliance est l'illustration de cet aveuglement et de cette surdité généralisés.

L'illustration du manque de travail se lit par le résultat des candidats du Parti Socialistes aux Législatives. Les hésitations de certains entre convictions et opportunisme En Marche se sont bien ressenties durant les meetings.

Avez vous observé l'importance de la dynamique sur la force des ancrages locaux ? Avez vous senti le décalage et l'absence de prise des candidats "traditionnels" sur ce qui se passait ?

La dernière plaisanterie en date est la proposition par une décision collégiale d'un programme pour la fin d'année 2018. Ce travail est fait sans prendre le temps de consulter les militants. Ce projet est condamné à sa naissance par manque de contenus et par absence de symbolique forte : aucune démission des responsables de fédération. Les mêmes qui siègent de fait au Conseil National du Parti Socialiste. Ceux là même qui ont pris les décisions de ces dernières années et qui bloqueront de façon systématique toute opportunité nouvelle.