jeudi 3 juin 2010

A la recherche du chainon manquant

Tout le monde ne parlant, dans les milieux autorisés, que de l'Etat et du Marché, il est temps d'aller voir ailleurs et de poser les bonnes questions. L'Etat et le marché sont deux "choses" créées par l'homme pour assurer ses relations avec l'autre.

L'Etat permettant de nommer cette forme d'organisation politique et juridique d'individus se reconnaissant d'une même unité géographique et se dotant d'institutions pour exercer autorité et pouvoir. Un travail plus poussé est nécessaire mais le principal est là : l'organisation des hommes entre eux pour vivre ensemble et appliquer une même justice.

Le marché, au départ, est une halle ou place du village, où les vendeurs potentiels retrouvent des acheteurs potentiels et sur ce même lieu se déroule les échanges. Aujourd'hui, la notion de Marché englobe cet espace virtuel d'échanges d'argent dont on ne sait plus très bien qui est le vendeur et qui est l'acheteur et encore moins quelle est la marchandise considérée. Là aussi, je suis volontairement réducteur mais si les journaux de Jean Pierre Pernaud reprenaient au moins ce minima nous serions collectivement moins consommateurs de Coca-Cola.

Ces deux "choses" sont donc artificielles. Elles n'existent que par la conviction profonde de chacun que cela existe et ne peut être autrement. Concrètement on ne sait pas très bien ce que c'est, mais on nous explique que le second ne doit pas rendre de compte au premier, que le premier ne doit pas s'occuper du second qui se gérera naturellement.

Encore un essai sur les relations entre l'Etat et le Marché ? De la part d'un type qui n'est même pas économiste, qui n'a pas fait l'ENA et qui continue à adhérer au Parti Socialiste, cela ne promet rien de révolutionnaire. Toutefois en démarrage de ce texte, vous êtes prévenus, si tout le monde ne parle que de cela c'est donc qu'il ne faut surtout pas s'en occuper, en tout cas pas sous cet angle de vue.

Lorsque vous en avez trouvez deux, cherchez le trois. Lorsque vous n'avez que de l'artificiel, cherchez le naturel. C'est par cette réflexion que je démarre ma piste de travail. La recherche du chainon manquant entre l'Etat et le Marché, doit être le cœur de notre travail. La première réponse que j'ai trouvé c'est : l'Homme. Il est nécessaire de pousser cette idée naïve mais pertinente.

Vous devez prendre votre part de réflexion dans ce débat, pour le valider ou pour le contredire. En tout cas, je me mets en route, qui vient ?

1 commentaire:

Jean a dit…

Merci pour ce billet à la fois simple (des mauvaises langues pourraient le qualifier de "simpliste'), synthétique et qui surtout pose bien le problème :
Les communautés d'Humains, formant des Etats, doivent-elles oui ou non contrôler les Marchés ?

Ma réponse se porte sans ambigüité vers un contrôle des Marchés par les Etats, et donc par l'Homme.

Seulement, la difficulté c'est que les Marchés (grandes banques, fond de penssions...), avec la mondialisation des économies et des actes boursiers (si faciles à réaliser via internet), se moquent bien des Etats, et n'obéissent plus à aucune règles financières.

Les Marchés peuvent ainsi _sans vergognes_ :
- attaquer et spéculer sur la monnaie de certains pays,
- investir dans des entreprises, en les laissant tomber dès qu'elles ne sont plus rentables en entraînant des délocalisations,
- provoquer des crises financières (EX "Edges Fonds") qui ruinent les petits épargnants et menace les économies des Etats..

Tout cela sous la saccro-sainte vertue :
- de la "liberté d'entreprendre" (ce que je peut éventuellement comprendre),
- du principe de la libéralisation des Marchés (ce que j'ai du mal à admettre),
- mais, surtout _sans aucune déontologie_ que celle de la fameuse "rentabilité financière" à tous prix, à tout craint et à toute vitesse (ce que je ne tolère pas).

Et ce quelqu'en soit les conséquences sur l'Homme ou ses communautés (les Etats).
Cela se traduit par des ruines d'Etats, d'entreprises, de particuliers...
Mais surtout, à l'échelle planétaire, cela favorise la forte augmentation constante du nombre d'Hommes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté !!!

De plus, même après crise financière, alors que les Etats sont venues au secours des banques, les établissements financiers se redressent immédiatement et montrent des profits scandaleux.

A mon avis, actuellement, les seuls organismes qui existent et qui pourraient réguler partiellement les Marchés, sont le FMI, le G20 et les groupements d'Etats (Europe). Ces trois "structures" ont largement montré leurs limites et leurs faiblesses.

Il y a donc urgence aujourd'hui, au plan planétaire, de redéfinir et de contrôler l'économie mondiale entre tous les Etats..Et donc de modifier en profondeur le principe du libre échange.

Cela pourrait s'envisager sous la forme d'une sorte "d'ONU économique", ouvert à tous les Etats,.
Il possèderait des pouvoirs tels qu'il puisse contrôler, réguler et surtout réprimer et punir sévèrement, si nécessaire et jugé utile, les Etats, (paradis fiscaux, paradis de secrets bancaires (Suisse, Luxembourg, Monaco, Andorre...), les évasions fiscales et tous les Marchés internationaux (places boursières et donc grandes banques).

Toutefois, en conclusion, je crois que l'on peut rêver... Car :
- Les Etats-Unis, les pays émmergeants (Chine, Inde, Brésil...), les anciennes puissances économiques (Angleterre, France, Japon, Russie, Canada...) et les puissances énergétiques pétrolières (Emirats Arabe...),
Ne sont, à mon avis, pas prêts à lâcher leurs leaderships respectifs et à s'accorder, pour le bien, et même la survie, de la communauté Humaine mondiale...
- De plus, malheureusement, tout cela reste également lié à une démographie galoppante de la population terrienne, à la diminution des ressources (métaux, énergies fossiles...), dans un contexte de changements climatiques majeurs...

Voilà ma contribution.