jeudi 21 janvier 2016

Le grand marché de la peur

Il souffle pour cette nouvelle année plusieurs vents contraires. Il devient impossible de se laisser porter par le courant et d'attendre la bonne fortune, il faut choisir le vent. Quelles sont les forces en présence ? Quels sont nos moyens d'action ?

Tout d'abord, le monde a découvert que la sécurité n'existe pas. C'est un leurre pour celui qui souhaite rester dans le troupeau ou pour garder les individus à l'intérieur du troupeau. La folie est à l'image des hommes : capables du meilleur comme du pire ! L'histoire devrait nous servir de base de lecture pour comprendre ce qui se passe, mais pour cela il faut avoir le temps. Le temps de construire une pensée, le temps de l'expliquer et le temps de débattre. Tout ce temps là que nous préférons passer devant la télévision ou devant l'ordinateur, nous l'avons et nous ne l'utilisons que très peu, trop peu. Il y a toujours une personne pour dire : on ne parle pas politique pour ne pas se fâcher, pas ce soir, ce n'est pas l'endroit.... 

Dans le camp des utilisateurs de la sécurité nous avons les terroristes de tout poil. Les plus actifs et organisés actuellement sont les djihadistes. Ils ont réussi à amener la peur au cœur de l'Europe après avoir fait trembler la lointaine et si proche Amérique. Eux, vivent de la peur. La peur que nous éprouvons nourrie leur égo et leur sentiment de toute puissance. Cette peur nous amène à provoquer les situations mêmes qui vont soutenir et encourager leurs actions. Nous leur avons d'ailleurs permis de naître et de grandir, jusqu'au moment où ils nous ont échappé.

Les autres habitués du marchandage de l'insécurité sont les soutiens et acteurs de l'extrême droite. De mon point de vue actuel, je dirais que c'est eux qui ont peur. Leur peur de l'autre, du changement, des modifications et des innovations, les amènent à se préparer à l'attaque. Ils ont déployé depuis 10 ans maintenant toute une stratégie d'argumentaires, d'images et de concepts simplistes pour séduire tout le monde et être connus de la cour d'école aux plus grands lieux de la culture et du savoir. Nous les avions cru morts après 45 mais le collabo est ainsi fait : il prend toutes les couleurs et toutes les formes pour survivre sans jamais oublier sa haine de l'autre.

Ces deux catégories ont bien compris comment dysfonctionnait notre système. Ils ont utilisé tout ce temps libre que nous ne passions pas ensemble à débattre pour rentrer dans nos maisons, dans nos salons et dans nos chambres. Les vidéos les plus regardées aujourd'hui ne sont elles pas celles qui parlent du Djihad ou du Reich ? Après bien sûr les vidéos à caractère sexuel qui inondent et débordent de nos écrans.

Pendant ce temps, une grande partie de la population s'est sentie en sécurité. Les uns entretenant le mythe pour apaiser le troupeau, les autres ne voulant pas voir le monde et ses évolutions. Mais voilà que le voile se lève. L'histoire nous a montré les conséquences de nos actes. A chaque fois que nous choisissons un bouc émissaire pour apaiser notre colère, pour nous rassurer, pour exorciser nos peurs, nous ne le faisons pas à la Gloire d'un Dieu Tout Puissant. Nous le faisons pour nous mêmes. Celui qui se tourne vers l'autre, celui qui sait accueillir l'autre, celui qui vit dans le présent. Celui là ne tremble pas. Il sait que le pire et le meilleur sont à craindre. Il passe sa vie à apprendre à les accepter de la même façon et à rester droit.

Aucun commentaire: